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Pentecôte, fête de l'Esprit ET de la Parole

Prédication prononcée le 9 juin 2019, au temple de l'Étoile à Paris,
par le pasteur Louis Pernot 

La Pentecôte est bien connue pour être la fête du saint Esprit. Mais ce n’est sans doute pas tout. En effet, il est raconté une histoire de « langues de feu ». Or le mot pour dire « langue » dans le texte (glossa) n’est pas là pour dire la forme exacte des flammes, mais désigne soit la langue (l’organe), soit et presque toujours la langue que l’on parle. Il y a donc quelque chose à voir avec la parole.

Et il est vrai qu’avant la Pentecôte, les disciples ne disent rien, et pendant la fête, tout le monde parle dans toutes les langues, et après, les disciples vont continuer à parler, à faire des discours interminables, à prêcher l’Evangile dans le monde entier. L’Esprit saint, les disciples l’avaient déjà reçue en fait, Jésus soufflant sur eux, et ce qui est vraiment nouveau, ce qui leur est donné, c’est la parole...

D’ailleurs la Pentecôte, avant d’être une fête chrétienne était une fête juive, et les disciples étaient réunis pour célébrer cette fête. Or dans le Judaïsme, Pentecôte, c’est la fête de Shavouot, grande fête qui fait mémoire du don de la Torah sur le mont Sinaï à Moïse. C’est donc bien une fête du don de la Parole de Dieu. Mais bizarrement, là, si on a la parole, on ne voit pas trop l’Esprit.

C’est que les deux sont liés dans la pensée juive. Quand l’Esprit de Dieu souffle, la parole est donnée, ceux qui parlent au nom de Dieu peuvent le faire parce qu’ils sont plein de son Esprit, le prophète est celui qui est « inspiré » par Dieu. Du temps de Jésus, les juifs pensaient que l’Esprit avait soufflé autrefois, parlant à Moïse qui a donné la Torah, puis aux prophètes disant la parole de l’Eternel, mais ils pensaient qu’après les derniers prophètes, l’Esprit avait cessé de souffler et la parole d’être donnée. C’est alors que le canon a été scellé (liste des livres de la Bible), plus de nouvelles paroles on a donc mis dans un recueil toutes les paroles anciennes formant la Bible (pour nous l’Ancien Testament). Le rôle religieux du fidèle était alors uniquement de relire les anciens textes et d’obéir aux commandements par la pratique religieuse. Jésus, lui, dit que de nouveau l’Esprit souffle, et donc il y a une possibilité de nouvelle parole. De nouveau Dieu se met à inspirer et à parler. C’est le message des Evangiles : Jésus Christ est à la fois issu du saint Esprit « conçu du saint Esprit » (Evangile de Matthieu), et la Parole de Dieu incarnée dans un homme (Jean). C’est ainsi que les chrétiens ont ajouté un nouveau Testament à l’ancien.

Et il n’y pas que dans le judaïsme que Parole et Esprit sont liés. Dans la théologie chrétienne aussi, évidemment. On le voit en particulier dans la doctrine de la Trinité. Cette formulation certes tardive (à partir du IIIe siècle) proclame que Dieu est indissociablement Père, Fils et Saint Esprit. Qu’il soit Père, veut dire qu’il est notre créateur nous aimant inconditionnellement, mais ce qui nous intéresse là c’est que les deux dernières hypostases, Fils et saint Esprit soit liées. Or si la notion de Trinité est aujourd’hui bien connue, ce qu’elle signifie est sans doute ignoré d’une très grande majorité de croyants qui se pensent forcés à croire ce que la Trinité, en fait, n’affirme pas. En effet, contrairement à ce que pensent beaucoup le Fils de la Trinité n’est pas Jésus, mais la Parole. Le logos, verbe créateur de Dieu. Et selon l’évangile de Jean, Dieu est son propre acte créateur, la Parole de Dieu, c’est Dieu, de toute éternité, et cette Parole créatrice s’est trouvée présente dans un homme : Jésus le Christ. (Cf Thomas d’Aquin, Summa Theologiae 1q.34 a.2 : Utrum Verbum sit proprium nomen Filii ) Ainsi pourrions nous dire, dans le système trinitaire, Jésus n’est pas le Fils, mais l’incarnation du fils éternel et incréé qui est le verbum Dei. Ainsi, voit-on que dès Tertullien, les chrétiens trinitaires ont insisté pour dire qu’en Dieu, Parole et Esprit étaient indissociables et au cœur de sa manière d’être et d’agir.


Ainsi évidemment qu’à la Pentecôte, tant pour les juifs que pour les chrétiens, on célèbre l’Esprit, mais tout autant la Parole, on ne peut pas dissocier les deux. La Pentecôte est une vraie fête trinitaire : il y a Dieu, bien sûr, et là on fête les deux hypostases qui procèdent de lui : la Parole et l’Esprit. Si on a les deux, alors on a tout ce qu’il faut !

Ce que Pentecôte chrétienne dit simplement, c’est que de nouveau l’Esprit de Dieu souffle, et qu’une nouvelle Parole est donnée, De nouveau Dieu parle comme il l’a fait à Moïse sur le mont Sinaï et de nouveau il donne son esprit à des hommes qui prophétisent en exprimant la parole de Dieu.

Cela dit, la Pentecôte chrétienne, tout en s’appuyant sur la Pentecôte juive opère des déplacements importants qui ont du sens.

Tout d’abord, sur le Sinaï, Dieu a fait entendre sa parole, mais essentiellement sous forme de lois, de commandements, de préceptes, disant ce qu’il fallait faire ou ne pas faire pour lui être fidèle. Dans la Pentecôte chrétienne, aucun commandement, aucun ordre. Le texte des Actes dit que tous ceux qui étaient là entendaient parler « des merveilles de Dieu ». La parole nouvelle n’est plus une loi, mais une bonne nouvelle, une parole de joie, de bonheur, de pardon, de grâce, de liberté et d’amour. Elle ne demande rien, mais nourrit l’homme pour qu’il soit plein de tant de choses merveilleuses qu’il ne puisse faire autrement que de rayonner de merveille pour les autres. Le bonheur est communicatif, la joie aussi, l’amour également. On ne peut être positif dans le monde qu’en étant abreuvé de bonnes choses, et non par la contrainte, la menace ou la peur. La nouvelle Pentecôte, c’est une bonne nouvelle, annoncée gratuitement à tous ceux qui veulent s’y mettre à l’écoute. Bienvenue, venez, écoutez, et vous vivrez !

Et puis autre différence notable, le saint Esprit est donné à tous. Sur le Sinaï, il n’a été donné qu’à Moïse qui a reçu la Parole et qui l’a gravée pour redescendre donner les tables au peuple. Là, l’Esprit est donné à tous. Il n’y a plus un seul buisson ardent de la présence de Dieu donné à un héraut, mais une flamme pour chacun. C’est comme si chacun avait son propre petit buisson ardent pour lui tout seul, et chacun recevait cette « langue », une parole pour lui. C’est un peu le sacerdoce universel avant l’heure, comme dans le protestantisme où chaque fidèle est pape la Bible à la main, chaque fidèle est Moïse sur le Sinaï.

Mais là se trouve une difficulté exégétique, à savoir qui exactement a reçu les langues de feu. Le textes de Actes ne précise pas, il met un « ils ». La tradition de l’Eglise établie a voulu que ce « ils » désigne les 12 apôtres. Mais le texte semble plus général. Avant, il est question de plus de 120 fidèles dont des femmes. On peut donc légitimement penser que cet Esprit n’était pas réservé aux 12 apôtres, mais bien offert à tous les croyants présents. En fait l’Eglise comme institution établie a voulu nous faire revenir à un système hiérarchique et clérical comme dans le Judaïsme : le saint Esprit n’est pas donné à tout le monde, mais à l’Eglise qui elle est inspirée pour dire la vérité et les dogmes aux fidèles, et Esprit donné aux successeurs des apôtres, les prêtres, qui eux ont autorité pour donner la parole qui doit être écoutée et obéie. C’est dommage, ça enlève beaucoup au texte et sans doute le trahit tout en trahissant ce qu’on peut comprendre de la prédication du Christ qui n’a jamais voulu réserver la relation à Dieu à quelque spécialiste de la religion. Dans notre texte en effet, il n’y a plus d’intermédiaire entre Dieu et le croyant.

Et si cet Esprit est donné à tous, c’est que la Parole est donnée à tous, ce qui peut s’entendre encore dans le sens réformé du sola scriptura : l’Ecriture, l’Evangile, la Bible sont donnés à tous sans qu’il y ait la nécessité d’une institution qui en verrouille l’interprétation. L’Evangile du Christ est offert à tous pour dire les merveilles de Dieu et chacun en fera ce qu’il en veut... Ou on peut le comprendre comme indiquant l’autre manière avec laquelle Dieu parle : dans le cœur du croyant, parole intime que chacun peut entendre de Dieu dans la prière. C’est ce que saint Augustin appelait joliment la vox cordis, la voix du cœur. C’est une ressource personnelle essentielle que Dieu offre à chaque fidèle en lui donnant l’inspiration de son saint Esprit.

Et ce message des merveilles de Dieu, il est donné dans toutes les langues connues à l’époque. C’est bien sûr pour dire l’universalité du message qui n’est plus réservé à une seule religion ou culture, mais c’est aussi pour dire qu’il n’y a plus de langue sacrée, mais Dieu parle à tout le monde, par tout le monde et dans la langue de tout le monde.

ans beaucoup de religions, il y a une langue sacrée : l’hébreu pour les juifs, l’arabe pour les musulmans, le latin pour l’Eglise chrétienne médiévale, et le fidèle, s’il veut s’approcher de Dieu, doit apprendre cette langue étrange. Ici, on ne demande plus au fidèle de s’élever péniblement jusqu’aux merveilles de Dieu, mais c’est Dieu qui s’approche et se donne là où sont les gens. La Réforme, de nouveau a bien compris cela qui a voulu donner la Bible en langue vulgaire à tous les fidèles. Aujourd’hui, la Bible est le livre le plus traduit au monde. Elle existe au moins pour le Nouveau Testament dans toutes les langues connues. Mais cela dit plus encore, c’est que l’Eglise doit adapter son message pour rencontrer les fidèles là où ils sont, dans leurs préoccupations, leur culture, et parler leur langue. Il n’est pas certain qu’aujourd’hui l’Eglise sache toujours faire cela. Certes, nos offices en France sont en Français, mais souvent est utilisée une langue de bois religieuse qui n’est pas la langue courante. Quand un prédicateur proclame : « Dans la miséricorde du Christ nous exultons d’allégresse » est-ce comme ça qu’on parle tous les jours ? Et quand des responsables d’Eglises veulent faire croire aux fidèles aux événements de l’Evangile comme on y croyait il y a deux mille ans, ils imposent un décalage. Il est urgent de comprendre que la langue n’est pas qu’une question de mots, mais aussi de logique, de compréhension du monde. On croyait autrefois que les maladies étaient l’effet de démons. Que Dieu était le maître de tout ce qu’ignorait la science. Aujourd’hui la grille de lecture du monde est le discours scientifique, la grammaire de notre pensée n’est pas la même. Il faut que les prédicateurs sachent parler la langue d’aujourd’hui en proclamant une bonne nouvelle et les merveilles de Dieu dans un discours rationnel, intelligible et en phase avec notre monde d’aujourd’hui. La Pentecôte est une bonne nouvelle, nous disant que c’est possible, chacun peut entendre les merveilles de Dieu dans sa propre langue, sans avoir à renoncer ni à sa culture, ni à son système logique, ni à sa grille de compréhension du monde.

Dieu, lui, se fait tout à tous comme le dit Paul, et à la Pentecôte rejoint chacun dans sa culture. Ce n’est pas pour rien qu’on considère que c’est l’événement fondateur de l’Eglise et de sa prédication.

Ensuite donc les deux sont importants : l’Esprit et la Parole. La Parole, nous voyons ce que ce peut être : Parole objective, incarnée en Jésus à laquelle nous accédons par le miroir de l’Evangile, et parole intérieur de Dieu qui parle à nos cœurs. Mais le saint Esprit qu’est-il ? On en parle beaucoup, mais pour un grand nombre il reste une énigme.

En fait la réponse est simple : le saint Esprit, c’est Dieu. Dieu en effet n’a pas de corps, donc il n’est qu’esprit, Dieu est Esprit. Ensuite on parle de Dieu comme Esprit surtout quand on veut le considérer non vraiment comme une personne objective, mais comme une présence, une puissance créatrice. Et l’esprit, c’est le souffle (pneuma en grec). Cela renvoie au souffle que Dieu met dans la matière pour en faire des âmes vivantes. Le souffle, c’est la vie. Et donc le saint Esprit, c’est la puissance créatrice de Dieu, c’est Dieu en tant qu’il donne la vie, qu’il régénère, et qu’il opère toute chose nouvelle. La Parole, on l’écoute, on la comprend. Le saint Esprit, on le ressent. C’est le Dieu de l’expérience spirituelle, de cette présence de grâce, de paix et d’amour qui nous accompagne et nous fait vivre en toute circonstance. Idéalement il faut les deux pour vivre pleinement de la foi. Certes, certains sont plus doués pour l’un que l’autre. Il y a des chrétiens intellectuels plus attachés au message, aux valeurs de l’Evangile, à la réflexion sur les textes, et d’autres plus mystiques pour quoi l’essentiel, c’est la prière, le sentiment religieux. Personne n’est exclu a priori de la foi, mais le mieux est d’avoir les deux dimensions ou de travailler à les avoir.

Chez les chrétiens radicaux on trouve les deux extrêmes, ceux qui ne s’intéressent qu’à la parole, pour eux, le fondement de tout, c’est la Bible, « parole de Dieu ». Ce sont les fondamentalistes. Et il y a ceux qui s’intéressent surtout à l’expérience spirituelle. La base de leur foi, c’est alors la vie transformée par le saint Esprit, le baptême de l’Esprit... ce sont les charismatiques. Quand on n’a qu’un pôle, on risque de tomber dans une forme d’intégrisme. Chez les croyants plus modérés le risque d’oublier une dimension existe aussi. Ceux pour qui la religion ne se résume qu’à un corpus de valeur ont une foi qui se délite et ne se parvient pas à se transmettre aux autres générations. Et ceux qui se contentent de la « foi du charbonnier » également restent dans un subjectivisme fragile et incommunicable.

Ce qu’il faut c’est que Parole et Esprit s’épaulent et se complètent. La parole sans Esprit est lettre morte, parole mortifère, elle devient dogme, condamnations et anathèmes. L’expérience spirituelle sans limite risque d’aller jusqu’au délire mystique, ou tout au moins à un subjectivisme remettant l’individu et son ressenti au centre, mettant sa foi dans sa propre manière de ressentir les choses. La Parole est bonne parce qu’elle cadre, elle informe, elle oriente, gouverne ; mais il faut avec elle un Esprit de consolation, un Esprit défenseur qui soit une source d’amour, de tendresse, d’accueil et de grâce.

Ainsi dans nos Eglises de la Réforme, nous avons deux grands principes : sola scriptura et sola gratia. Ils ne sont valides qu’ensemble, chacun accomplissant l’autre. Le sola scriptura seul est de l’intégrisme fondamentaliste, et le sola gratia seul est juste une ouverture au n’importe quoi.


A la Pentecôte, les deux sont donnés aux disciples : l’Esprit pour être Parole, pour continuer à proclamer cette Parole d’amour et de grâce dans le monde. Et si nous continuons à fêter la Pentecôte, ce n’est pas juste pour se rappeler que les premiers disciples ont eu cette chance, mais pour dire que cela nous est encore offert à chacun aujourd’hui. Le saint Esprit continue de souffler sur nous pour que nous ayons des langues de feu afin de donner par notre parole une lumière qui éclaire, vivifie, illumine et transforme nos prochains. Sinon nous deviendrions à notre tour que les serviteurs d’une lettre morte vieille de 2000 ans (« la lettre tue mais l'Esprit fait vivre», II Cor. 3:6) . Mais l’Esprit nous est donné encore pour que nous donnions vie à cette Parole et que nous ayons nous-mêmes une parole vivante et actuelle. C’est par l’Esprit qui nous est donné que nous pouvons éviter le dogmatisme, le légalisme de notre Eglise, en trouvant par l’Esprit de Dieu une manière de refaire parler nos textes en les interprétant, les actualisant et les vivant.

Ce lien entre Parole et Esprit a également été exprimé par Calvin d’une jolie manière. Il affirmait que pour nous, la Bible était la parole de Dieu « par le témoignage intérieur du saint Esprit » ( « Combien qu’il y ait plusieurs autres argumens, qui monstrent, et mesme font confesser par force aux gens profanes, que l’Escriture est procedée de Dieu, il n’y a toutesfois que le tesmoignage interieur du S. Esprit qui mette vrayement ceste persuasion en noz cœurs, que c’est Dieu qui parle en la Loy, és Prophetes et en l’Evangile » Institution de la religion chrétienne 1,7,4). On pourrait croire que ce soit une pirouette pour éviter d’argumenter : comme si ne pouvant le prouver, le croyant disait juste « je sais que c’est parole de Dieu, parce que le Saint Esprit me le dit ». Mais ce circuit fermé est irrecevable bien-sûr. Ce que voulait dire Calvin, c’est que cette parole que nous avons dans l’Evangile ou la Bible, pour devenir parole de Dieu, c’est-à-dire une parole créatrice et vitale, doit s’associer à l’action du saint Esprit dans le cœur du lecteur. Ainsi au cours du culte, le pasteur fait-il une prière « d’illumination », où il appelle l’Esprit, afin que ces paroles humaines deviennent pour chacun une parole de Dieu, pour que chacun puisse y trouver une parole qui le fasse vivre et le crée en être neuf. Ainsi le saint Esprit parle-t-il deux fois dans les textes, une fois quand ils ont été écrits, une fois quand je les lis.

Que les textes ne suffisent pas en eux-mêmes, c’est un fait, et on le voit avec l’histoire des disciples : avant la Pentecôte, ils connaissaient toute la prédication du Christ, tout l’Evangile, bien mieux que nous. Or ils étaient prostrés, immobiles, cette Parole ne leur donnait pas la vie. Il faut un certain temps pour que la connaissance intellectuelle de la Parole devienne une expérience qui transforme la vie.

Aujourd’hui, l’Evangile, chacun peut le lire, mais pour qu’il devienne une parole de vie, une parole qui change la vie, qui crée l’individu comme un être neuf, autrement dit, pour qu’il devienne « parole de Dieu », il faut du temps, et l’action de l’Esprit. Pour le temps, il suffit d’être patient et persévérant. Pour l’Esprit, nous croyons qu’il souffle sans cesse, et qu’il ne cesse d’être donné à chacun. En fait l’expérience n’est pas donné de la même manière à tout le monde, mais on peut, là aussi, apprendre, développer sa sensibilité, on peut apprendre à prier, s’entraîner en quelque sorte. Mais ce que nous apprend aussi notre texte, c’est que l’expérience de l’Esprit n’est pas une expérience solitaire, elle se fait en communauté. C’est réunis ensemble, tous là pour la même attente, tous différents, de cultures, d’âges, d’origines différentes qu’ils vont recevoir ce feu de l’Esprit et entendre cette Parole comme une nouvelle parole de Dieu. Et cet Esprit, il n’est pas donné pour faire plaisir individuellement à chacun, mais c’est un esprit permettant d’aller communiquer avec les autres. C’est pourquoi, bien qu’on dise parfois que les protestants privilégient l’individu et l’expérience individuelle, la communauté, l’Eglise, sont des réalités d’une extrême importance.

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Actes 2:1-14

1Lorsque le jour de la Pentecôte arriva, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. 2Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un souffle violent qui remplit toute la maison où ils étaient assis. 3Des langues qui semblaient de feu et qui se séparaient les unes des autres leur apparurent ; elles se posèrent sur chacun d’eux. 4Ils furent tous remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.
5Or il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs pieux venus de toutes les nations qui sont sous le ciel. 6Au bruit qui se produisit, la multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. 7Ils étaient hors d’eux-mêmes et dans l’admiration, et disaient : Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? 8Comment les entendons-nous chacun dans notre propre langue maternelle ? 9Parthes, Mèdes, Élamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont, l’Asie, 10la Phrygie, la Pamphylie, l’Égypte, le territoire de la Libye voisine de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, 11nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu ! 12Tous étaient hors d’eux-mêmes et perplexes et se disaient les uns aux autres : Que veut dire ceci ? 13Mais d’autres se moquaient et disaient : Ils sont pleins de vin doux.
14Alors Pierre, debout avec les onze, éleva la voix et s’exprima en ces termes : Vous Juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez ceci et prêtez l’oreille à mes paroles !

Actes 2:1-14