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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

Vacances

 

Certains d’entre vous s’apprêtent à partir en vacances, bravo ! Pourtant les congés n’ont pas bonne presse. Les ministres en sont presque privés, et dans nombre d’entreprises il est de bon ton de ne pas trop s’absenter comme si ne pas partir en vacances était gage de sérieux et responsabilité. Pourtant, cela est une belle sottise.

Déjà parce que ces attitudes se soldent trop souvent par un burn-out, nouveau mal de ce début de siècle, sur le point d’être reconnu comme maladie professionnelle. Au-delà de ce risque à ne pas négliger j’oserai d’autres arguments. En effet, prendre du repos, s’éloigner de ses tâches quotidiennes, ce n’est pas une incitation à la paresse, c’est même profondément évangélique.

En premier, cela nous protège de nos désirs de tout maitriser, voire de toute puissance. C’est ce qu’exprime si bien  la règle de Reuilly : « Le cœur humain même le plus généreux, n’est pas inépuisable. Dieu seul est illimité ». Ses quelques mots écrits par Sœur Myriam, diaconesse, femme de prière et d’action ne peuvent que nous interpeller. Entendre l'exhortation à lâcher prise, c’est reconnaître notre finitude, nos limites, et c’est également un encouragement à faire confiance. Il faut parfois confier à un Autre et aux autres nos actions, nos préoccupations.

En second, les vacances sont des temps d’écoute, de contemplation. Souvenons-nous de Marthe qui s’affaire et de Marie qui se tient assise et qui écoute, c’est elle qui « a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée » (Luc 10, 42). Car l’agitation forcenée nous enferme, elle nous coupe des autres et des nôtres. Que reproche Jésus à Marthe ? D’abord l’inquiétude qui découle de sa volonté de vouloir tout faire. Mais également son service même. Elle se remue dans tous les sens, mais Jésus ne demandait rien. C’est seulement en se mettant à son écoute qu’elle aurait pu discerner ses attentes, au lieu de lui imposer ce qu’elle croit être bon pour lui. N’avait-il pas juste besoin d’être écouté ? Nos désirs de faire, sans nous mettre à l’écoute en premier, font que trop souvent au lieu d’aider nous nous imposons. Arrêtons-nous, comme Marie, c’est alors que nous sommes plus « performants », et que nous sommes en capacité de répondre aux attentes de notre monde.

Que vous partiez ou que vous restiez, entendez l’invitation aux vacances, au voyage, à la contemplation, à l’écoute. C’est un appel au ressourcement, à retourner vers cette source d’eau qui nous vivifie, qui est offerte sans limite pour qui prend le temps de se désaltérer.

Bonnes vacances, avec comme horizon le bonheur de nous retrouver et de continuer à œuvrer dans la mesure de nos forces pour construire le monde que Dieu désire.

Florence Blondon