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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

Vous avez dit carême !

 

Le carême ne fait pas vraiment partie de la tradition protestante. Il était trop assimilé à la contrition des catholiques 
du XVIe siècle. Certains Réformateurs, comme Zwingli offraient des saucisses les jours de carême. Mais, dans l'ensemble, ils ne se sont pas vraiment prononcés, et ce temps qui précède Pâques est plus ou moins tombé en désuétude.

D'une manière générale, le mode sur lequel nous vivons notre foi à l'Étoile ne s'attache pas à ce que l'on nomme les temps de l'Église. Cette année nous avons même eu notre vente annuelle avec ses agapes en plein cœur de ce temps de carême, sans que personne ne s'en offusque.

Pourtant, aujourd'hui, certains protestants, redécouvrent le carême, et l'habitent de manière différente. Il est vrai que les rites sont une composante qui rythme nos temps, nécessaire à l'être humain. Mais, quelques soient les rites auxquels nous nous soumettons, nous sommes invités à aller plus loin, à leur donner un sens, à ne pas nous limiter à 40 jours.

Car, jeûner ne saurait suffire, en quoi cela pourrait-il plaire à Dieu ? Pour donner sens au temps de carême, certains remplacent le jeûne par la méditation, pour faire du temps de carême un temps à part. Pourquoi pas ! Mais, là encore, c'est avant tout pour nous, pour nous permettre d'être en relation avec Dieu. Mais, pour Dieu, rien ne sert de jeûner si nous oublions notre prochain ! Il est indispensable d'être en vraie relation avec les autres.

« Le jeûne qui me plaît est celui qui consiste à détacher les liens de la méchanceté, à délier les courroies de toute servitude, à mettre en liberté tous ceux que l'on opprime et à briser toute espèce de joug. C'est partager ton pain avec ceux qui ont faim, et offrir l'hospitalité aux pauvres sans abri, c'est donner des habits à celui qu'on voit nu, ne pas te détourner de celui qui est ta propre chair » (Esaïe 58,6-8).

Voici le programme de notre carême. Pris dans ce sens là, sa fonction est de nous rappeler notre responsabilité éthique, et nous nous tromperions en nous arrêtant au lendemain de Pâques. Car, la croix et la résurrection nous rappellent que le Christ a été jusqu'au bout de ce chemin de justice et d'amour, que le combat pour essayer de construire ce monde désiré par Dieu ne s'arrête jamais, pas même le jour du sabbat, pas même les 325 jours qui ne sont pas carême.

 Florence Blondon