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Pour ceux qui n'ont pas la foi

Prédication prononcée le 2 juillet 2023, au temple de l'Étoile à Paris,
par le pasteur  Louis Pernot

 

Une de mes proches, voulant témoigner de sa foi à une amie un peu éloignée de la religion, lui a dit combien pour elle, Dieu était toujours là dans sa vie, présent dans tout ce qu’elle faisait, et combien sa foi était pour elle source de force, de consolation, de paix, et une vraie nourriture d’amour. Mais cette amie lui a répondu une longue lettre lui disant : « vous avez de la chance d’avoir la foi, que Dieu soit pour vous présent en tout et vous accompagne, moi je ne ressens rien, pour moi, Dieu, c’est encéphalogramme plat, et je suis toute seule » ! Que répondre à cela ? Et comment faire en sorte que ce beau témoignage du départ ne fasse pas, en fait, qu’aggraver la situation de la pauvre personne seule ?

1. Le sentiment religieux n’est pas universel

La première chose à dire, c’est que, de fait, le sentiment religieux n’est pas universel. Nous ne sommes pas tous semblables dans ce domaine. Certains ressentent la présence de Dieu, savent prier, c’est une grande chance pour eux et c’est alors, en effet, une grande force, une source d’énergie, de consolation, et un grand confort de se savoir aimé. Mais d’autres ne ressentent rien du tout, pour eux, « Dieu » n’est qu’un mot. C’est comme ça, et il n’y a ni raison de s’en culpabiliser, ni raison d’exclure ces personnes de la bonne nouvelle de l’Evangile, ou des Eglises.

Après, le sentiment religieux n’est pas tout ou rien. Il y a tous les degrés entre les deux. Et même ceux qui ne sont pas de grands mystiques, peuvent pressentir de quoi il s’agit, ou dans certaines situations ressentir une ébauche de foi. La liberté de chacun n’est pas dans le ressenti de base, mais dans ce que l’on en fait. Et même s’il y a même un soupçon de sentiment religieux, même passager, on peut choisir de construire dessus. La foi n’est peut-être pas tant le sentiment religieux lui-même que le choix de vouloir croire dans ce que l’on expérimente partiellement. Ainsi il n’est pas nécessaire d’être en plein jour pour croire dans la lumière, celui qui est dans la nuit, environné par le noir, peut voir une petite étoile briller, et cela suffit pour qu’il puisse savoir que la lumière existe, que le noir n’est pas tout-puissant, et qu’il peut choisir de croire dans la lumière pour la désirer ultimement, plutôt que se résigner à penser que tout est nuit. C’est ce dont parle aussi l’apôtre Paul quand il dit que nous n’avons que les prémices de l’Esprit : « Nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car c’est en espérance que nous avons été sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. » (Rom 8 :23-25). Ou encore dans le célèbre chapitre 13 de sa première lettre aux Corinthiens dit-il que « nous ne voyons que confusément, comme dans un miroir, mais qu’alors nous verrons face-à-face » (I Cor. 13 :12). Mais donc même celui qui a la foi minuscule comme un grain de moutarde peut choisir de construire dessus, de laisser croître cette graine jusqu’à ce qu’elle puisse devenir la demeure du saint Esprit (Matt. 13:32-33).

2. L’objet de la foi

Ensuite, pour mieux comprendre la nature de ce sentiment religieux, voire de pouvoir mieux le débusquer, on peut chercher à savoir de quoi il s'agit et quel est son objet.

Si l’on pense que l’objet du sentiment religieux ou de la foi doit être le Dieu que l’on nous a enseigné au catéchisme étant enfant, un peu de méfiance s'impose ! Dieu lui-même ne se réduit certainement pas à ce que l’on peut en dire traditionnellement, et il ne faudrait pas se limiter à l’image infantile que nous pouvons en avoir et qui est évidemment fausse. Celui qui pense que Dieu serait comme une personne, un juge capable de soupeser les vies pour envoyer les uns en enfer et les autres au paradis, il est sans doute préférable qu’il n’ait aucune relation avec cela !

Les images anthropomorphiques de Dieu peuvent fonctionner pour certains, à condition de ne pas les prendre trop au pied de la lettre, les notions de « père », d’« amour », de « tendresse », de « pardon » sont évidemment purement humaines et ne peuvent être attribuées à Dieu que d’une manière métaphorique. Cela ne fonctionne que pour celui qui est habitué à ces images et qui les a intégrées naturellement, pour ceux qui n’y ont pas été habitués cela peut être plus compliqué.

Mais d’une manière plus essentielle, quel est l’objet de cette foi que l’on peut envier ou ressentir ? Quelle est la nature du sentiment religieux ? Peut-être peut-on dire qu’il s’agit de la transcendance, ce qui nous dépasse ultimement. La foi peut s’apparenter au sentiment que l’on peut expérimenter de se sentir touché par l’extra-ordinaire, de pressentir qu’il y a au-delà de nous-mêmes, au-delà du visible ou du trivial une dimension qui nous dépasse ultimement. Cela peut s’approcher de ce que les philosophes qualifient de sentiment de l’« extase ». Cette extase n’a rien à voir avec le quelconque abus de substances psychotropes, mais s’explique par son étymologie « ek-stasis », signifiant qui se tient hors de soi-même.

Ce sentiment on peut le vivre à différentes occasions selon la sensibilité de chacun. Ce peut être devant un paysage sublime, un coucher de soleil à la mer, ou en montagne, ou alors par l’architecture : qui ne ressent rien en entrant dans une cathédrale comme à Chartres, où tout à coup, on se sent petit, environné d’une impression de grandeur, de paix, d’émerveillement ? Ce peut être devant une œuvre d’art, une pièce de musique sublime, ou à la naissance d’un enfant... Ou enfin dans l’expérience que tout le monde a pu faire étant enfant quand, une nuit d’été, couché dans l’herbe on éprouve un sentiment incroyable en contemplant la voûte infinie du ciel et des étoiles, et où l’on se rend compte de ce monde infini qui nous entoure et qui donne une sorte de vertige.

Ce sentiment face à la transcendance, on pourrait le résumer peut-être par la prise de conscience que l’on est tout petit, qu’il y a quelque chose qui nous dépasse infiniment dont nous ne sommes pas le centre, et qu’il y a du beau, de l’harmonie dans le monde. Ainsi, tout ne dépend pas de moi, je ne suis pas seul, et il y a un idéal d’harmonie qui m’entoure. Ce sentiment est fondamentalement bon, il est d’abord bien agréable, bienfaisant, il remet l’homme à sa juste place et nous nourrit de positivité. On ne peut que rechercher un tel sentiment. Et tout dans la pratique religieuse est instrument pour entretenir, développer, et encadrer un tel sentiment.

3. Le monde des idées

Mais même dans ce domaine, tout le monde n’est pas nécessairement sensible à ce genre de choses, ou ne parvient pas à le transférer dans la sphère du religieux. Aussi ne faudrait-il pas réduire la foi à ce sentiment, car elle peut prendre une autre forme, plus intellectuelle. Ainsi, même celui pour qui le sentiment relationnel avec un Dieu d’amour ne voudrait rien dire peut avoir une forme de foi. On peut, vivre avec des idées. Cela dépend, en effet, des structures mentales, certains sont plus affectifs, d’autres plus cérébraux ou intellectuels, il n’y a aucune infériorité à être dans l’une ou l’autre catégorie. Même par rapport à une œuvre d’art, on peut l’aimer, ou la comprendre, l’un n’impliquant pas nécessairement l’autre. Mais notre être est un tout, et il peut y avoir plusieurs modes de relation à la même réalité : la vue, l’odorat, l’ouïe, la sensibilité, l’intelligence, l’intuition ou la conviction. Il en est de même par rapport à ce que nous pouvons appeler Dieu.

On peut dire, en effet, que la « foi », est de l’ordre de la confiance. Il s’agit, dirions-nous, de mettre sa confiance en Dieu. Mais Dieu est-il vraiment une personne ? Non, certainement pas en soi, ce discours et symbolique. Ainsi, quand on dit, selon la première épître de Jean : « Dieu est amour » (I Jean 4:16), on peut l’entendre de deux manières, soit, pour dire qu’il y a un Dieu qui nous aime, ce qui est merveilleux, soit pour dire que le Dieu dans lequel je veux croire, c’est l’amour, centre ultime de mon système de valeurs.

L’Evangile nous dit que Dieu est celui qui nous aime, nous pardonne et nous reçoit. Pour celui qui ne parviendrait à comprendre Dieu comme une personne, croire dans ce Dieu peut être d’accepter, et de fonder son existence sur la fait que sa vie est acceptée, pardonnée, et validée a priori. De s’en convaincre, de s’en réjouir, puis de vouloir construire sa vie là-dessus, d’en faire la base de tout.
On peut comprendre dans ce sens cette belle et difficile définition de la foi que l’on trouve dans l’épître aux hébreux : « la foi est la ferme assurance des choses que l’on espère » (Heb. 11:1).

4. La foi agissante

Enfin, la foi peut n’est pas seulement sentiment ou conviction, elle peut être aussi action, c’est la « foi agissante » dont parle Paul : « Car, en Christ-Jésus, ce qui a de la valeur, ce n’est ni la circoncision ni l’incirconcision, mais la foi qui est agissante par l’amour » (Gal. 5 :6). La foi peut alors avoir la forme d’un engagement, d’une consécration pour une mission, pour une idée, pour un idéal. Ce peut être d’avoir un idéal, s’y donner, s’y adonner, construire sa vie dessus, y consacrer sa vie, et quelque chose qui donne du sens.

Cela peut, à juste titre être qualifié de « foi », et c’est ainsi que tout le reste du chapitre 11 de l’épître aux Hébreux dont nous avons cité le premier verset, prend ensuite des exemples en commençant chaque phrase par « c’est par la foi que... » et suit le catalogue de tout ce qu’ont pu faire et réaliser chacun des acteurs de l’histoire d’Israël. Et la grande foi de chacun est présentée comme une entreprise extraordinaire et faisant sens dans laquelle chacun a pu s’engager. L’action peut être une forme de la foi, mais pas n’importe quelle action désordonnée, l’action intelligente et ordonnée vers un idéal, une conviction fondatrice qui est la foi.

Et sans que l’on s’en rende compte immédiatement, cela apporte aussi beaucoup. Et même finalement celui qui vit ainsi sa foi trouvera-t-il tout ce qu’il se désolait de ne pas savoir trouver dans la foi spontanée dont nous avons parlé au commencement. La foi immédiate, sentiment de l’amour de Dieu, on pouvait l’envier pour tout ce qu’elle pouvait apporter de doux et de bon, mais en fait ces grâces, on peut les trouver indirectement, précisément quand on ne les attend pas, et quand on s’engage pour les autres.

La raison en est qu’agir ainsi pour un idéal qui n’est pas son propre profit, ou guidé par la seule préoccupation de soi-même, c’est précisément sortir de soi, se tourner vers les autres, et finalement vers le grande Autre, le tout autre qui est le transcendant. Il y a donc un lien indéfectible entre le fait d’agir pour les autres et d’être en relation avec Dieu. C’est bien ce que l’on peut entendre dans la manière avec laquelle Jésus prononce le « sommaire de la loi ». Citant le Deutéronome, il dit que le premier commandement, c’est « d’aimer Dieu de tout son cœur, de toute sa force, de toute sa pensée ». Ce à quoi il ajoute d’ailleurs « et de toute ton intelligence » (parfois traduite par « pensée »). Et dit-il, « le second commandement qui lui est semblable » est d’aimer son prochain comme soi-même. Si ces deux commandements sont semblables, c’est qu’ils sont interchangeables. Il n’y a pas l’un qui doit s’ajouter à l’autre, mais l’un et l’autres sont en fait le même mouvement.

C’est encore comme cela que l’on peut entendre cette belle parole du sermon sur la Montagne : « cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice et toute chose vous seront données en plus » (Matt. 6:33). La première chose à faire, c’est de se battre pour l’avancement du Royaume de Dieu sur la Terre, sur le progrès de l’amour, de la tendresse, du don, de la générosité et de l’amour, chercher la justice, et tout le reste est donné en plus, la foi, l’espérance, la consolation et tout ce que l’on peut désirer.

5. Entre certitude et questionnement

Mais la foi est encore plus complexe que tout cela. Jusqu’à présent nous l’avons vue comme un fondement, une base solide. Or si la foi peut être vue comme une certitude, elle peut aussi être une question. Il y a en effet de la certitude dans la foi : on peut croire sans faille que l’amour, le pardon, le don, la générosité, la grâce et l’amour sont chemin, vérité et vie, que tout cela vaut mieux que la violence, la haine, la vengeance et l’égoïsme. Pourtant, il peut y avoir du doute dans la foi, ou du moins du questionnement. La foi qui ne serait que certitude tournerait vite à l’intégrisme, à un radicalisme excluant tous les autres et obtus à tout dialogue. La foi n’est pas une montagne de certitudes sur laquelle on camperait, un fortin pour attaquer les autres. Bien sûr, la foi est aussi et toujours une quête, un questionnement, une recherche permanente qui permet d’avancer, de progresser, de découvrir, de grandir, et donc de vivre en fait. Il n’est ainsi pas scandaleux d’avoir du doute dans sa foi. Se questionner est déjà être dans une forme de foi. Ainsi Pascal fait-il dire à Dieu : « tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé », et il a bien raison !

En effet, l’Evangile est-il pour ceux qui savent tout, pour ceux qui ont une foi parfaite ? Non. D’ailleurs Jésus dit qu’il n’est pas venu pour les bien-portants, mais pour les malades « Jésus, qui avait entendu, leur dit : Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Marc 2 :17). Ainsi serait-il coupable de rejeter de l’Eglise, de la bonne nouvelle de l’Evangile ceux qui pensent ne pas avoir la foi. Tout cela, bien au contraire est absolument pour eux. Ceux qui se pensent bien portants, ceux qui sont fiers de leur foi pour s’en contenter, ils s’excluent eux-mêmes de la bonne nouvelle de l’Evangile. Jésus, s’il est venu pour les malades, est aussi venu pour rendre un peu malade les gens trop bien portants ! Ainsi à la fin de l’épisode de la guérison de l’aveugle né dit-il : « Je suis venu dans ce monde pour un jugement, afin que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui pensent voir deviennent aveugles.» (Jean 9 :39).

Quant aux disciples dans les évangiles, étaient-ils des gens remarquables, exemplaires et pleins de foi ? Pas du tout. A plusieurs reprises, Jésus les traite d’« ὀλιγόπιστοι », « gens de peu de foi ». Etre disciple du Christ, n’est pas réservé aux gens pleins de foi, au contraire, l’Evangile est la meilleure chose qui puisse être pour celui qui se reconnaît de « peu de foi » ! Et la plus belle confession de foi est celle du père de l’enfant malade quand Jésus lui demande « crois-tu ? » Il dit : « je crois Seigneur, viens au secours de mon incrédulité » (Marc 9:24) !

Ainsi est-on toujours dans la dialectique foi-non foi, certitude-questionnement, action-contemplation, et chacun se positionne un peu plus d’un côté ou de l’autre. Mais il y a de la place pour tout le monde à la suite de Jésus, l’Evangile est une bonne nouvelle pour tout le monde. Mais Christ ne fait pas le même bien à tout le monde, et il ne se présente pas à tous de la même manière. C’est pourquoi les textes nous disent que quand Jésus opère une guérison, souvent il demande à celui qui en a bénéficié de n’en parler à personne. Parce qu’aucune expérience particulière du Christ n’est universelle. Si l’aveugle disait partout que Jésus guérissait les aveugles, les lépreux et les paralytiques ne se sentiraient pas concernés, parce que eux, ils n’ont pas besoin de quelqu’un qui guérit les aveugles ! Pour chacun Jésus a un cadeau qui lui est propre. A l’un c’est la consolation, à un autre la force. A l’un c’est de trouver une forme de certitude, à un autre au contraire de la fragilité, de la sensibilité. Par le Christ l’un sera poussé à l’action, et à un autre à la contemplation, la réflexion, ou la conviction, ou l’écoute...

Mais il y a de la place pour chacun... et Jésus lui-même dira : « il y a beaucoup de demeures dans la maison du père » (Jean 14:2) autant de manières d’habiter sa foi qu’il y a d’individus de bonne volonté.

Louis Pernot

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Hébreux 11

11 1Or la foi, c’est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas.
2C’est à cause d’elle que les anciens ont reçu un bon témoignage.
3C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible.
4C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice de plus grande valeur que celui de Caïn ; par elle, il fut déclaré juste, Dieu lui-même rendant témoignage à ses offrandes ; et par elles, quoique mort, il parle encore.
5C’est par la foi qu’Hénoc fut enlevé, de sorte qu’il ne vit pas la mort ; et on ne le trouva plus, parce que Dieu l’avait enlevé. Car avant son enlèvement, il a reçu le témoignage qu’il plaisait à Dieu. 6Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire ; celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent.
7C’est par la foi que Noé, divinement averti de ce qu’on ne voyait pas encore et saisi d’une pieuse crainte, construisit une arche pour sauver sa famille ; c’est par elle qu’il condamna le monde et devint héritier de la justice qui s’obtient par la foi.
8C’est par la foi qu’Abraham, obéit à l’appel (de Dieu) en partant vers un pays qu’il devait recevoir en héritage ; et il partit sans savoir où il allait. 9C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme en un pays étranger, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, héritiers avec lui de la même promesse. 10Car il attendait la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur.
11C’est par la foi aussi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable de donner le jour à une descendance, parce qu’elle tint pour fidèle celui qui a fait la promesse. 12C’est pourquoi d’un seul homme – et d’un homme déjà atteint par la mort – sont issus (des descendants) aussi nombreux que les étoiles du ciel et que le sable qui est au bord de la mer et qu’on ne peut compter.
13C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises, mais ils les ont vues et saluées de loin, en confessant qu’ils étaient étrangers et résidents temporaires sur la terre. 14Ceux qui parlent ainsi montrent clairement qu’ils cherchent une patrie. 15Et s’ils avaient eu la nostalgie de celle qu’ils avaient quittée, ils auraient eu l’occasion d’y retourner. 16Mais en réalité ils aspirent à une patrie meilleure, c’est-à-dire céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu ; car il leur a préparé une cité.
17C’est par la foi qu’Abraham, mis à l’épreuve, a offert Isaac. C’est son fils unique qu’il offrait, lui qui avait reçu les promesses 18et à qui il avait été dit : C’est par Isaac que tu auras une descendance qui porte ton nom. 19Il comptait que Dieu est puissant, même pour faire ressusciter d’entre les morts. C’est pourquoi son fils lui fut rendu : il y a là un symbole.
20C’est par la foi qu’Isaac bénit Jacob et Ésa ü en vue de l’avenir.
21C’est par la foi que Jacob, au moment de mourir, bénit chacun des fils de Joseph, et qu’il se prosterna en s’appuyant sur l’extrémité de son bâton.
22C’est par la foi que Joseph, proche de sa fin, fit mention de l’exode des fils d’Israël, et qu’il donna des ordres au sujet de ses ossements.
23C’est par la foi que Moïse, à sa naissance, fut caché pendant trois mois par ses parents ; car ils virent que l’enfant était beau et ne craignirent pas l’édit du roi. 24C’est par la foi que, devenu grand, Moïse refusa d’être appelé fils de la fille de Pharaon 25aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d’avoir la jouissance éphémère du péché. 26Il estimait en effet que l’opprobre du Christ était une plus grande richesse que les trésors de l’Égypte ; car il regardait plus loin, vers la récompense. 27C’est par la foi qu’il quitta l’Égypte sans craindre la fureur du roi ; car il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible. 28C’est par la foi qu’il fit la Pâque et l’aspersion du sang, afin que l’exterminateur ne touche pas aux premiers-nés des Israélites.
29C’est par la foi qu’ils traversèrent la mer Rouge comme une terre sèche, tandis que les Égyptiens qui en firent la tentative furent engloutis.
30C’est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu’on en eut fait le tour pendant sept jours.
31C’est par la foi que Rahab la prostituée ne périt pas avec les non-croyants, parce qu’elle avait accueilli pacifiquement les espions.
32Et que dirais-je encore ? Car le temps me manquerait si je passais en revue Gédéon, Barak, Samson, Jephté, David, Samuel et les prophètes 33qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, 34éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l’épée, reprirent des forces après avoir été malades, furent vaillants à la guerre et mirent en fuite des armées étrangères. 35Des femmes retrouvèrent leurs morts par la résurrection. D’autres furent torturés et n’acceptèrent pas de délivrance, afin d’obtenir une résurrection meilleure. 36D’autres éprouvèrent les moqueries et le fouet, bien plus, les chaînes et la prison. 37Ils furent lapidés, mis à l’épreuve, sciés, ils furent tués par l’épée, ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, opprimés, maltraités – 38eux dont le monde n’était pas digne ! errant dans les déserts, les montagnes, les cavernes et les antres de la terre. 39Et tous ceux-là, qui avaient reçu par leur foi un bon témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur avait été promis. 40Car Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parviennent pas sans nous à la perfection.

 

Heb. 11:1-40