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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

(une utilisation concrète de la méthode de Baden Powell)

 

Par Louis Pernot

(NB: cette page est une libre expression de l'auteur, à partir de sa propre expérience. Ce qui suit n'engage donc que lui et nullement la paroisse de l'Etoile, et est indépendant de ce qui se passe aujourd'hui dans le scoutisme appartenant aux EEUF hébergé par l'Etoile)

 

 

Introduction

La troupe et la patrouille

Quelques avantages du système des patrouilles.
Une patrouille comporte de 6 à 8 Eclaireurs.
Dans chaque patrouille, tous les âges de 12 à 16 ans doivent être représentés.
Une patrouille a un chef de patrouille. (CP)
Voici les principales responsabilités que l'on peut trouver:
Le conseil de patrouille.
Chaque patrouille doit être une unité autonome.
Activités de patrouille.
La troupe.

La promesse

La promesse doit être liée au fait d'être Eclaireur.
Rappel permanent de la promesse.
Procédure générale pour accueillir un garçon à la troupe.
La Cérémonie de promesse.
Le meilleur moment de l'année pour faire une promesse.
L'entretien personnel avant la promesse.
Il reste alors à expliquer le sens du texte de la promesse:

La loi

Caractéristiques de la loi.
Le bon et le mauvais usage de la Loi.
Loi et promesse.

La Haute-Patrouille

Le choix de la HP et ses devoirs.
Intéresser la HP.
Former la HP.
Le Conseil de Chefs (CdC).
Le CdC pendant un camp.
Le CdC à proprement parler.
Contacts personnels avec les chefs de patrouille

L'action collective et individuelle

Féliciter et encourager.
Exhorter.
Faire prendre conscience des erreurs
L'éducation scoute est positive et non répressive.

L'action religieuse

Le "Culte Eclaireur".
La prière.
Séries de cultes.

L'uniforme

Les intérêtes de l'uniforme pour notre pédagogie
Utilisation pratique de l'uniforme.
Uniforme et image de marque.

Brevets et classes

Les épreuves d'aspirant.
La seconde classe.
La première classe.
Les brevets.

Les jeux

Première fonction des jeux: intéresser.
Seconde fonction des jeux: faire progresser.
Thèmes.

Méthodes pratiques pour inventer des jeux

Il y a plusieurs méthodes possibles.
La préparation se fait donc en plusieurs phases.
Rôle des chefs.

Le camp

Préparer la troupe.
Préparer le camp.
Activités.
La vie quotidienne au camp.

Le chef

La responsabilité du chef.
Action du chef.

L'équipe de chefs

Les relations extérieures

Structure d'accueil: local, paroisse.
Parents.
Relations entre un Eclaireur et ses parents.

Le recrutement

Le recrutement des chefs.

La totémisation

L'intérêt de la totémisation et ses dangers.
Ce qu'il faut absolument éviter.
Ce qu'il doit y avoir dans une totémisation
Qui totémiser?
Choix du totem.
Dépapoosifications.

Application pratique

Premier problème: Le chef ne sait pas ce qu'il veut.
Deuxième problème: Le chef qui ne réfléchit pas.
Troisième problème: Le chef veut quelque chose qui n'est pas viable.
Problèmes intervenant bien que le chef sache ce qu'il veut: un bon scoutisme
Pour celui qui veut être chef...

La mixité.

Les louveteaux

Tableau récapitulatif de 7 principes pédagogiques de BP

Liens partenaires

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Introduction

 

"Quand le système est bien appliqué, on est absolument certain d'aboutir à un succès... On n'y peut rien!"

C'est Baden-Powell qui écrivait ça à la fin de son livre "Eclaireurs" dans le 10ème chapitre adressé aux chefs....

Cependant, dans les années soixante, il semble bien que le scoutisme qui se voulait digne représentant de la méthode de B.P. n'aboutissait que de moins en moins à des succès: désintéressement des garçons de 15 ou 16 ans, motivation de plus en plus faible pour la Promesse, et Loi de plus en plus négligée...

Ceci est un fait, et a amené dans bien des mouvements à de nombreuses réflexions pour trouver une nouvelle forme de scoutisme: changement de la Loi, des tranches d'âge, ou introduction de la mixité etc... Et il faut bien dire que les critiques adressées à l'époque au scoutisme qui se voulait traditionnel étaient la plupart du temps absolument justifiées. Mais en y regardant de plus près, on peut voir que ce n'était alors pas le véritable scoutisme qui était en cause, mais la caricature qu'il était devenu.

Le scoutisme "traditionnel" dans les années soixante (et parfois encore maintenant) était en effet le plus souvent fort éloigné dans le fond de l'idée de Baden-Powell. (Les efforts de justification de "traditionnels" vers 1970 sont à cet égard très éloquents, et n'avaient aucune chance de réhabiliter une forme de pseudo-scoutisme dont il était préférable qu'elle disparaisse).

Ceci est du, peut-être à la coupure qu'a effectuée la guerre dans la pratique du scoutisme, coupure qui s'est alliée à la disparition du fondateur du mouvement scout... Toujours est-il qu'à partir de ce moment, le scoutisme n'a fait, bien souvent, que se répéter lui-même dans la forme, avec un manque de compréhension croissant, pour aboutir finalement à une caricature souvent fort éloignée du véritable esprit du scoutisme, tout en en gardant l'apparence.

Malheureusement, savoir quelle était l'idée de Baden-Powell n'est pas chose facile. Ses livres sont fort intéressants, mais comment savoir ce qu'il faut garder, et ce qu'il faut écarter, comme étant lié à la mentalité de son époque? Le témoignage des "anciens" est souvent encore plus inutilisable, car il n'est pas dit qu'ils aient eux-mêmes bien compris, et ils n'arrivent pas en général à avoir le recul nécessaire pour analyser la méthode objectivement. Ce n'est pas parce que c'était "le bon vieux temps" que les souvenirs du camp de 1923 peuvent nous aider à nous tirer d'affaire avec nos 30 garçons modernes!...

Les anciens qui font exception sont rares, et j'ai eu le chance de me lier d'amitié avec l'un d'entre eux: Jacques Guérin-Desjardins. Ami et collaborateur de Baden-Powell, il connaissait parfaitement sa pensée, à tel point que B.P. lui demandait de lui servir de traducteur lors de ses conférences dans les pays francophones. C'est J.G.D. qui dirigeait les camps école pour chefs de Cappy, et sa longue expérience de chef de troupe, en particulier à l'Union de Paris avec sa troupe de 12 patrouilles (90 Eclaireurs!) divisée en trois sous-troupes lui avait donné un réservoir presque inépuisable de cas concrets, d'exemples, de difficultés surmontées, et d'expériences diverses. Puis il a été commissaire national des E.U. pendant 13 ans jusqu'en 1936.

C'est avec lui que j'ai passé des heures à analyser toutes les questions qui me venaient à l'esprit dans mon action de chef de troupe, et c'est ainsi que j'ai découvert petit à petit ce qu'était le scoutisme de Baden-Powell.

Des doutes obscurcissaient parfois mon esprit, mais ils étaient rapidement balayés lorsque j'appliquais concrètement dans ma troupe ce qu'il m'avait fait découvrir.

Comment ne pas alors prendre confiance en une méthode, quand en l'appliquant, on voit les garçons être de plus en plus enthousiastes, progresser plus vite, se passionner pour leur activité à la troupe, et pour l'idéal, qu'ils aient 12 ou 16 ans...

Bien-sûr, il ne s'agit aucunement de faire faire aux garçons de nos jours ce qu'on leur faisait faire en 1911. Les goûts ne sont plus les mêmes, et les activités qu'ils peuvent faire par ailleurs sont très différentes. Autrefois il suffisait d'emmener des garçons dans une foret le dimanche et de leur faire faire des nœuds sur des lacets de soulier pour qu'ils soient contents. Maintenant, il en faut un petit peu plus! (ou tout au moins des choses différentes). Mais il n'empêche que la nature sauvage, la vie de trappeur, et l'aventure les attirent plus que jamais. Et la capacité d'un garçon à se passionner pour un idéal élevé, de vouloir progresser, de développer sa force de caractère est véritablement une donnée de l'espèce humaine...

C'est pour cela que l'éducation scoute est loin d'être dépassée, et tous ceux qui ont eu, comme moi, la chance d'en prendre connaissance et d'essayer de l'appliquer peuvent témoigner du succès formidable qu'elle remporte, et de la puissance de son action, avec tous les garçons, quelque soit leur milieu d'origine.

Le problème dans les années 60, n'était donc pas de changer le système des patrouilles, mais de l'appliquer correctement, il n'était pas non plus tant de changer la Loi, que de la présenter comme il le faut aux garçons &c...


Ces quelques chapitres veulent décrire la méthode scoute de Baden-Powell, telle que j'ai pu la découvrir grâce à J.G.D., et telle que j'ai eu la joie immense, comme d'autres ,de la mettre en pratique. (Tout ce qui est dit concerne donc le scoutisme masculin, et pour ce qui est du scoutisme féminin, il faut bien entendu repenser la méthode en fonction d'un idéal féminin, des goûts et des aspirations des filles, tout en gardant cet esprit de confiance de responsabilité et de service. Mais il ne faut en tout cas pas transposer simplement la méthode telle quelle...)

Ce qui suit ne cherche donc nullement à convaincre qui que se soit, mais seulement à décrire une façon de faire qui donne des résultats excellents. Je l'ai personnellement expérimenté pendant plus de cinq ans alors que j'ai été Chef de Troupe Unioniste à Versailles, et avec cette même méthode, mes deux frères ont créé à partir de rien une troupe parisienne, avec trois éclaireures au premier week-end et 32 au deuxième camp d'été. Et j'ai moi même plus tard créé une autre troupe dans une petite ville de province sans jamais avoir de problème de recrutement, sans même de meute de louveteaux pour fournir des éléments...

Ce qui suit n'est donc pas un idéal inapplicable, c'est une vraie méthode, qui marche et qui marche bien, que l'on ait quatre éclaireurs, ou que l'on en ait quarante.

Bien sûr, je ne dis pas que ce que j'ai fait moi même ait toujours été la perfection même, on fait ce qu'on peut, mais je crois que la méthode, elle, est bonne.

Cela s'adresse avant tout à celui qui voudrait être chef et qui ne connaît pas bien encore le scoutisme, mais peut être aussi que tout le monde pourrait y trouver quelques idées...

De toute façon, même si on veut faire une autre forme de scoutisme, il faut au moins savoir ce que c'est que le scoutisme de Baden-Powell, et ne pas réagir simplement contre un pseudo-scoutisme traditionnel mal vécu, comme il y en a tant eu, et comme il y en a tant encore.

On pourrait aussi mettre en doute le fait que ce qui est dit relève véritablement du scoutisme de B.P. Comme seule réponse, je renvoie à ses livres: au Guide du chef Eclaireur, et surtout au chapitre X de Eclaireurs destiné aux chefs. Bien que très condensés il n'est pas difficile d'y retrouver l'esprit de sa méthode, méthode qui veut éduquer le "caractère" de chaque garçon (que la psychologie moderne appelle de préférence la "personnalité"), en vue du développement et de l'épanouissement de leur personne.

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La troupe et la patrouille

"Le secret de la réussite est de diviser la troupe en petites unités (patrouilles) de 6 à 8 Eclaireurs. Ces équipes doivent être autonomes et avoir à leur tête un chef responsable (chef de patrouille) aidé d'un second." (BP)

La patrouille est en effet l'unité

de base du scoutisme, et le système des patrouilles, bien réalisé, est un gage de réussite pour la marche de la troupe. Cependant, celui-ci n'est efficace que s'il est utilisé entièrement, et non pas affaibli ou mutilé, en sous estimant l'importance de certains points comme la Haute-Patrouille (Chefs et seconds de patrouille) et de CdC (Conseil des chefs comprenant les CP.) en particulier. Ce système à de plus de nombreux avantages.

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Quelques avantages du système des patrouilles.

- Il permet aux plus jeunes d'être dans une équipe où ils peuvent connaître tous les membres et être connus d'eux. Il leur permet en plus d'avoir une place et un rôle important, alors qu'ils se sentiraient un peu noyés et inutiles dans un groupe informe de 30, et même de 15 personnes.

- Il permet de donner aux plus âgés des responsabilités, et ainsi de les intéresser, de canaliser leur tendance à se montrer supérieurs aux plus petits, et de former leur caractère.

- Il permet au chef d'avoir à diriger 3 ou 4 unités distinct au lieu de 30 personnes en même temps.

- Il est fort pratique pour toute organisation matérielle de la vie de la troupe: Equipes de jeux toutes faites, équipes pour les services &c...

- Il permet en fin d'avoir une certaine émulation par la compétition entre les patrouilles qui pousse chaque Eclaireur à mieux faire et à progresser pour faire gagner sa patrouille. Il apprend ainsi à travailler non pas pour lui, mais pour le groupe à placer l'intérêt du groupe au dessus du sien propre.

Nous allons maintenant passer en revue les caractéristiques que doit avoir toute patrouille scoute, et ceci nous permettra au fur et à mesure d'en comprendre l'intérêt et l'utilité fondamentaux qu'a le système des patrouilles dans notre système d'éducation.

Une patrouille comporte de 6 à 8 Eclaireurs.

8 semble être un nombre maximum pour que chaque Eclaireur soit bien intégré dans sa patrouille, sente que sa présence a une certaine importance, et puisse vraiment connaître les autres patrouillards. (C'est en plus le nombre maximum de garçons qui peuvent tenir dans une tente de patrouille traditionnelle). Cependant, une patrouille de 8 pendant un camp e5t très lourde, et demande un CP ayant de très bonnes capacités. Il n'est en effet pas facile d'intéresser, de s'occuper et d'occuper tous les membres d'une patrouille trop importante. La dynamique des groupes montre d'ailleurs bien qu'au delà de 8, la cohésion et l'unité d'un groupe devient compromise.

Inversement, 6 est un nombre minimum, mais assez dangereux pendant l'année, car quelque grippe risque de réduire rapidement la patrouille à 3 Eclaireurs, ce qui est très décevant pour ceux qui restent et ne permet plus de faire grand chose en patrouille.

Cependant, une troupe qui commence peut avoir au début une patrouille provisoirement de 6 ou 5, mais il faut éviter d'en rester là.

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Dans chaque patrouille, tous les âges de 12 à 16 ans doivent être représentés.

La force éducative du scoutisme vient de là. Ainsi, le jeune Eclaireur de 12 ou13 ans a devant lui des Eclaireurs plus âgés (en particulier son CP) pour qui il a une estime et une admiration certaines, et qui, étant l'image de ce qu'il sera dans un ou deux ans, lui donne envie de grandir, et d'évoluer dans une bonne direction- Direction qui est indiquée surtout par son chef de patrouille qui jouit d'un certain prestige; on comprend alors qu'il soit impératif de choisir des CP qui aient une véritable valeur, et qui ne soient pas seulement des "grandes gueules"!.

Parallèlement, les plus âgés ayant des responsabilités dans la patrouille doivent dépenser leur énergie à s'occuper des plus jeunes (ce qu'ils font volontiers s'ils ont vraiment une responsabilité) au lieu de faire des bêtises entre eux. Ils apprennent alors à se dévouer et à rendre service, et, voulant montrer l'exemple et faire acquérir aux plus jeunes certaines qualités , ils doivent bien s'efforcer de les avoir eux-mêmes. Voulant faire respecter la Loi de l'Eclaireur, ils ne peuvent que la respecter eux-mêmes, et voulant intéresser les plus jeunes aux jeux, ils devront se mettre eux aussi à fond dedans, même si ces jeux sont parfois un peu puérils pour eux. Au lieu d'avoir l'impression de s'abaisser en jouant avec des plus jeunes leur honneur sera sauf, car ils le feront avec la fierté de se dévouer pour les autres , et d'ailleurs, à condition de ne pas leur faire remarquer, ils jouent souvent avec plaisir!

Ces responsabilités réelles que l'on donne aux plus âgés, (matérielles et éducatives), sont le seul moyen pour continuer à les intéresser aux activités de la troupe (et peut-être parfois à la Loi, dans le cas où le chef n'aurait pas réussi à leur montrer l'intérêt de cette Loi pour eux-mêmes).

Au contraire, si le système des patrouilles est mal utilisé les garçons partiront vers 14 ou 15 ans, après avoir eu le temps d'être bien nuisibles par une opposition systématique à des activités et un idéal imposé bêtement.

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Une patrouille a un chef de patrouille. (CP)

Celui-ci est vraiment responsable de sa patrouille. Il est choisi par le Chef de Troupe en accord avec ses adjoints, ou mieux par le CdC c'est à dire avec les anciens CP (sans les seconds!) si ceux-ci sont sains et avaient bien compris leur rôle. Quand cela est possible, cette dernière solution quand elle est possible, est de loin la meilleure, car il ne peut y avoir ensuite de discussions sur le choix au sein de la troupe.

Le CP est choisi avant tout pour ses qualités, et non par ancienneté... ou parce qu'il était second. La condition première est qu'il ait un bon esprit, c'est à dire qu'il soit attaché à l'esprit Eclaireur, et qu'il le vive déjà assez bien. Il faut bien sûr qu'il ait aussi des qualités de leader, mais le fait est, que si la troupe recherche un bon esprit, alors un garçon qui aura ce bon esprit sera naturellement admiré et reconnu comme leader. Inversement, celui qui joue les "gros bras" d'une façon peu "Eclaireur" sera automatiquement peu apprécié des autres.

De toute façon, il faut être extrêmement vigilant à l'égard des chefs de patrouilles, et ne rien laisser passer, c'est à travers eux notre propre responsabilité qui est engagée vis à vis des autres garçons qui nous sont confiés. Il ne faut donc prendre comme chefs de patrouille que des garçons vraiment sûrs. Il est hors de question d'en nommer un en se disant "que ça lui fera du bien", le risque est bien trop important: CP n'est pas une récompense, ni un grade, ni un encouragement, c'est une fonction; le CP est nommé pour faire marcher une patrouille dans le bon sens, et c'est tout.

Il faut donc aussi s'assurer au départ que chacun est absolument d'accord avec ce que l'on veut obtenir des garçons (aller vers l'esprit Eclaireur), qu'il fera tout son possible, montrant en tout cas l'exemple, et avertira tout de suite le chef de troupe des manquements ou des difficultés qu'il pourra rencontrer dans sa patrouille, afin que celui-ci puisse agir en prenant le problème à la racine.

Tout repose sur les chefs de patrouilles, ce sont eux qui sont responsables d'une grande partie de ce qui se passe dans la troupe, et qui savent le reste. Il faut donc être certain de leur collaboration, et ne surtout pas prendre comme CP un garçon qui ne serait pas entièrement d'accord avec ce que nous venons de dire, et l'esprit que l'on veut avoir à la troupe. Tout ceci doit être vu en entretien individuel entre le CT et l'éventuel CP, avant que sa fonction ne commence. La clarté de la situation et la franchise du discours, lui font d'ailleurs en général prendre conscience de l'importance de son rôle, de sa responsabilité, et de la confiance énorme qu'on lui donne, ce qui plaît beaucoup au garçon.

doit superviser et coordonner l'ensemble tout en aidant celui qui aurait encore un peu de mal à s'en sortir mais en le laissant responsable). Certains postes peuvent être mis en double afin de pouvoir occuper tout le monde. La répartition se fait en CdP (Conseil de Patrouille), et peut être révisée éventuellement.

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Voici les principales responsabilités que l'on peut trouver:

Trésorier. Il garde l'argent de la patrouille et tient une comptabilité sérieuse.

Infirmier. Il tient l'infirmerie de pat. en bon état. Il sait soigner tous les maux pas trop graves (ampoules, petites blessures &c...)

Matérialiste. Il recense le matériel, le soigne et veille à ce que rien ne soit perdu...

Cuisinier. Il recherche des recettes de cuisine ingénieuses pour le camp &c..., mais ne fait pas la cuisine tous les jours au camp, car d'autres ont envie de la faire aussi

Livre d'or. Chargé de tenir le livre d'or de la patrouille où toutes les activités sont racontées et illustrées. Il charge après chaque sortie un Eclaireur de le remplir pour la fois suivante.

Une patrouille peut aussi avoir parallèlement son spécialiste en morse, en feu, en nœuds &c... mais il faut essayer que tous les Eclaireurs possèdent à fond ces techniques sans se reposer sur le "spécialiste", et en tout cas celui-ci ne doit surtout pas exercer un monopole de cette technique (par exemple toujours allumer le feu), mais plutôt intervenir en cas de situation difficile, et enseigner les autres.

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Le conseil de patrouille.

La vie de la patrouille serait incomplète s'il n'existait de temps en temps un conseil de patrouille. Il permet à tous les Eclaireurs de la patrouille de s'exprimer, de dire son avis ou ses désirs, et au CP de dire ce qu'il attend de ses Eclaireurs et de faire un peu le point avec eux sur la patrouille...

Grâce au conseil de patrouille, tous les Eclaireurs peuvent se sentir responsables et concernés par la vie de la patrouille, et de la troupe. Le CdP les habitue en plus à réfléchir, à organiser leurs idées, à s'exprimer et à écouter les autres.

Il doit avoir lieu aussi souvent que possible, mais pas moins de deux fois par trimestre. Présidé par le Chef de Patrouille, celui-ci doit avoir pensé à l'avance à un ordre du jour, et le conseil ne doit en général pas durer plus d'1/2 heure, car après, les attentions s'égarent et le sérieux du conseil risque de disparaître.

Le conseil de patrouille doit examiner toutes les décisions concernant la patrouille (utilisation de l'argent, ou comment en gagner plus, achat de matériel, réalisation commune, décoration du local de patrouille &c...) Il fait aussi le point, chaque Eclaireur dit où il en est dans sa responsabilité de patrouille (matériel, infirmerie, trésorerie &c...). Chacun dit ce qu'il a aimé ou moins aimé, et ce qu'il désirerait qu'on fasse. Toutes les questions ayant rapport avec la troupe seront soumises au CdC par le CP qui est donc chargé d'y représenter sa patrouille.

Mais il faut penser à dire à nos CP que les problèmes personnels ne doivent jamais être traités en patrouille. Le "lavage de linge sale" en commun au niveau d'une patrouille est extrêmement malsain. Toute question concernant un Eclaireur ou plusieurs d'une façon personnelle, doit être examinée par le CT et le CP concerné.

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Chaque patrouille doit être une unité autonome.

Un patrouille doit être autonome, donc avoir son propre matériel (tente, scies, haches, matériel de cuisine, pharmacie &c...) Elle doit aussi avoir un endroit bien à elle dans le local (au minimum un placard pour ranger son matériel), et l'idéal est qu'elle ait un local propre qu'elle puisse arranger à sa guise.

Elle doit avoir sa propre caisse, gérée par la patrouille elle-même, cet argent peut servir à acheter du matériel ou à financer certaines activités de pat. Elle est remplie grâce à l'ingéniosité des Eclaireurs.

A propos de ce que font d'habitude les Eclaireurs pour gagner de l'argent, il faut signaler la traditionnelle vente de gâteaux à la sortie du culte, qui peut être utilisée, mais à condition de ne pas en abuser et de faire des prix corrects afin de ne pas énerver inutilement les paroissiens ou le pasteur. Mais la patrouille peut aussi: fabriquer des objets pour les vendre, ou effectuer un travail manuel (nettoyage, jardinage &c...) chez un ami ou parent de la patrouille. Il est bon aussi de laisser la vente annuelle des calendriers au profit de la patrouille, et ils les vendront d'autant plus volontiers. Cependant, gagner de l'argent n'est pas une activité très exaltante, et il ne faut pas que les Eclaireurs y passent trop de temps.

Chaque patrouille a enfin ses propres habitudes, ses traditions et son folklore, qui se créent petit à petit et qui contribuent à donner une personnalité à la patrouille. Mais il faut à ce sujet être très prudent, en effet, il peut arriver qu'un chef de patrouille soit tenté de faire dans sa patrouille un "folklore" secret, sans que le CT le sache, et pas toujours dans le sens de ce qu'il voudrait.' Il faut savoir que cela peut arriver (bien que rare). Le seul moyen d'éviter ce genre de chose, est de soigner les rapports d'amitié et de confiance qui doivent exister entre chefs et CP, et de toute façon, un chef qui a de bons contacts personnels avec tous les garçons de sa troupe sait forcément un petit peu ce qui se passe dans les patrouilles. Le chef de troupe n'est ~s un général qui dirige d'en haut', mais il s'efforce au contraire de gagner la confiance et l'amitié de tous, en ayant des contacts personnels avec chacun de ses Eclaireurs, et le plus souvent possible...

La patrouille est aussi autonome dans le sens où elle peut se réunir spontanément sous l'influence de son CP pour un après midi, par exemple, pour faire une activité quelconque. Ceci est très bon pour l'esprit de la patrouille et pour avoir une action plus continue et efficace sur ses Eclaireurs, même si la patrouille ne peut être au complet à cause de la réticence de certains parents ou d'Eclaireurs éloignés.(Mais il faut que le CT soit averti de ces réunions, car il en est responsable).

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Activités de patrouille.

Au moins une fois par trimestre, chaque patrouille a une sortie ou un week-end qui lui est propre. Cette activité est donc vécue par la patrouille toute seule, et est préparée par le CP & le SP. Le CT doit obligatoirement être au courant du programme précis de la sortie suffisamment à l'avance pour pouvoir conseiller ou rectifier. Il ne doit en aucun cas laisser partir ses patrouilles n'importe où, sans savoir ce qu'elles font.

Ce genre d'activité est vraiment une aventure de la patrouille, et par conséquent, il est bon que le CP s'en sente entièrement responsable; il est donc préférable que le chef ne s'y montre pas du tout, pour lui laisser le champ libre. Cependant, chaque CP devra ensuite faire un compte rendu sérieux aux chefs dans un CdC peu après.

Les activités de patrouille sont en général très appréciées des Eclaireurs, et ~a tentation peut être grande pour un chef occupé d'en programmer souvent pour s'éviter du travail. Mais il ne faut pas abuser des activités de patrouille.

Il y manque en effet une part fondamentale du scoutisme: l'action directe du chef, et on risque, à faire trop d'activités de patrouille, d'assister à une dérive de l'esprit de certaines patrouilles, ou à un décalage et une différence gênants entre les différentes patrouilles suivant la valeur de chaque chef de patrouille.

Par ailleurs, pour pouvoir obtenir des activités de patrouille satisfaisantes, il faut avoir une bonne HP, ce qui ne se fait pas naturellement, mais grâce à des activités de HP, et des CdC bien menés, qui donnent une bonne motivation aux CP ~ SP, ainsi que la formation indispensable.

Il est donc indispensable de faire quelques activités en haute patrouille, pour la formation, la motivation, comme nous l'avons vu, mais surtout pour créer des liens d'amitié au sein de la HP. L'idéal pour cela est de faire une fois par an un camp de HP, durant une semaine, à la Toussaint, par exemple, avec un programme attrayant, et que l'on n'aurait pas pu faire avec l'ensemble de la troupe.

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La troupe.

La troupe, elle, est un groupement de 2 à 4 patrouilles. Les patrouilles servant d'unité dans les jeux et toutes les compétitions interpatrouilles, il vaut mieux qu'elles soient équilibrées (en nombre entre autre).

Il est difficile de dépasser 4 patrouilles, ou 32 Eclaireurs, limite au delà de laquelle la troupe devient très lourde, les Eclaireurs commençant à avoir de la peine à se connaître entre eux, où à sentir leur présence importante pour la troupe et il s'en suit un risque d'absentéisme. Il devient aussi difficile de faire toute l'action individuelle que nécessite la marche d'une troupe, et de donner à chacun l'attention nécessaire.

La troupe comporte évidemment des chefs réguliers dont un chef de troupe (CT). Il est indispensable qu'il y ait un des chefs qui soit officiellement le chef de troupe reconnu par les autres. Ceci ne l'empêche pas, heureusement, de prendre les décisions collégialement avec ses adjoints ou le CdC, mais il est nécessaire que, sur le terrain, quelqu'un puisse décider en dernier recours, trancher en cas de litige, et surtout se sentir vraiment responsable en dernier lieu, et coordonner les actions.

Ce qui est important de noter, est que le CT n'est pas un monarque imposant sa volonté, mais qu'il dirige avec ses adjoints, (sinon ils partiront!) et avec les chefs de patrouille dans le CdC, ce que nous verrons un peu plus loin.

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La promesse

La promesse scoute correspond à la libre décision de prendre l'idéal de l'Eclaireur tel que nous le proposons pour guider sa vie. C'est une affirmation de bonne volonté. La promesse rend publique, et aide à se tenir à cette bonne volonté) afin qu'elle dure.

Ce n'est donc pas un serment solennel, ou un vœu irrévocable qui lie celui qui le fait pour toute sa vie. A tout moment, un garçon peut dire non, arrêter d'être Eclaireur, et choisir une autre voie.

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La promesse doit être liée au fait d'être Eclaireur.

Dans le véritable esprit du scoutisme de B.P. la promesse est la décision de vouloir devenir Eclaireur. Etre Eclaireur, en effet, ne signifie pas seulement être dans une troupe et participer à ses activités, mais véritablement choisir un idéal de vie. D'ailleurs, la Loi, telle qu'elle est formulée, le montre bien: "Un Eclaireur est..." donc, si on est Eclaireur, on est supposé faire tout son possible pour avoir ces qualités. La Loi par sa forme même est inséparable du fait d'être Eclaireur, et il en est alors de même pour la promesse.

La promesse n'est donc pas une sorte de luxe que s’offre un garçon déjà Eclaireur, mais c'est précisément par elle qu'il devient Eclaireur, et qu'il accepte l'idéal qui y correspond.

Séparer la promesse du fait d'être Eclaireur serait une grosse erreur. Ce serait sous utiliser la promesse, et lui faire perdre beaucoup de valeur dans l'esprit des garçons. En effet, le premier et le plus important des moyens dont nous disposons pour la rendre très puissante, est de lier ensemble promesse et "être Eclaireur". En oubliant ceci, on affaiblit considérable ment l'efficacité qu'elle peut avoir, et on se prive d'une grande part de l'action formidable qu'elle a normalement sur les garçons et sur l'esprit de la troupe.

En effet, étant donné que les garçons aiment les activités et l'atmosphère des Eclaireurs, on associe à la promesse quel que chose d'agréable, le désir d'être Eclaireur et de faire partie de la troupe se convertit en désir de tenir sa promesse, et de vivre d'une façon supérieure. Tout ce qui aura un rapport avec les Eclaireurs leur rappelleront cette loi et cette promesse.

On évite ainsi qu'après sa promesse, le garçon n'y pense plus, et cesse de faire des efforts, car elle se trouve liée dans son esprit à de nombreuses choses qui serviront, en quelque sorte de moyens mnémotechniques.

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Rappel permanent de la promesse.

Parmi les choses qui doivent lui rappeler sa promesse, et que donc il faut lier ensemble dans l'esprit du garçon, il y a:

- Le fait d'être Eclaireur, comme nous l'avons vu.

- L'uniforme, qui ne fonctionne que grâce au point précédant, car Eclaireurs et Uniforme sont évidemment liés dans l'esprit des garçons d'une troupe. Chaque fois qu'un Eclaireur voit ou met son uniforme, son idéal lui revient à l'esprit, comme en témoigne ces mots enthousiastes d'un EU à son CT: "Chaque fois que je mets mon uniforme, j'ai l'impression d'enfiler une bouffée d'idéal..."

- La poignée de main gauche. (Avec salut dans les grandes occasions, et sans dans toutes les autres). En plus d'avoir l'attrait du signe secret, elle demande l'effort d'y penser, et force donc à se souvenir que l'on est Eclaireur. Pour qu'elle soit vraiment liée à la promesse, il est important, au moment de la promesse de serrer la main gauche du nouvel EU, pour la première fois, et aussi de lui faire serrer la main gauche de tous les Eclaireurs de la troupe pour bien insister.

- Le salut. de même qu'au dessus.

- L'insigne d'Eclaireur, qui peut symboliser toute la pro messe, et l'idéal EU. Une fois de plus, pour bien les lier ensemble, il faut donner au nouvel Eclaireur ses insignes au moment-même de sa promesse, et lui dire qu'ils la représentent. L'insigne de chapeau servira pendant toutes les activités en troupe, et l'insigne civil en dehors de la troupe.

- L'insigne civil, bien qu'étant le plus petit de tous, est sans doute celui qui a le plus d'importance. C'est regrettable qu'il soit si souvent peu utilisé, car il est l'insigne que porte l'Eclaireur sur ses vêtements dans sa vie de tous les jours.

D'abord, comme nous l'avons vu, il rappelle au garçon sa promesse, partout et à tout moment, et pas seulement quand il est entre Eclaireurs, et ensuite, il se sent responsable de l'opinion publique sur les EU, et cela le force à réfléchir à ce qu'il fait (en montrant qu'on est Eclaireur Unioniste, on ne peut pas se permettre de faire n'importe quoi).

C'est donc une façon de prolonger notre action jusque dans la vie quotidienne du garçon, et d'éviter qu'il ne soit "Eclaireur" qu'à la troupe.

Il faut enfin admettre que porter l'insigne civil d'Eclaireur demande à tout garçon un effort non négligeable. Il sera forcé ment assailli de questions, ou l'objet de railleries sur les scouts par d'autres gars qui ne savent pas vraiment ce que c'est, ou qui mènent leur vie dans le sens opposé. Cet effort, loin d'être nuisible, va tout à fait dans le sens de ce que nous voulons apporter à nos Eclaireurs. Il leur apprend à avoir le courage de leurs opinions, et à être capables d'affirmer ce outils croient juste même contre vents et marées. C'est l'apprentissage de la non-influençabilité, et de la force de caractère, d'être celui qui accepte de réfléchir, mais qui ne faiblit pas lâchement devant l'opinion ou le jugement des autres.

Dans ce domaine, l'uniforme joue le même rôle, et cela demande aussi une certaine force de caractère que de se promener dans la ville en uniforme d'Eclaireur...

Ceci n'est d'ailleurs pas nouveau, puisqu'il suffit de lire les récits du commencement du scoutisme en France en 1911,pour voir que même à cette époque, se promener en uniforme scout dans les villes demandait un effort souvent bien plus important, à cause d'une société plus conformiste qu'elle ne l'est à l'heure actuelle. (En particulier pour le port de la culotte courte par les adultes responsables...)

- Les promesses des autres. Chaque fois qu'un garçon fait sa promesse devant la troupe, cela rappelle à tous les autres qu'ils l'ont faite aussi, et qu'elle reste une préoccupation de l'ensemble de la troupe.

Pour cela, il est bon de répartir les promesses tout au long de l'année, en fonction des désirs de ceux qui veulent la faire. Il serait très dommage de les grouper toutes en une ou deux fois pendant l'année. On perdrait le caractère personnel de l'engagement, et l'occasion de rappeler souvent aux autres leur propre promesse.

- L'action du chef. Le chef se doit de soutenir, d'exhorter et d'aider l'Eclaireur tout au long de sa vie scoute, pour l'aider à tenir sa promesse.

L'utilisation de tous ce moyens est fondamentale. C'est un devoir qu'a un chef d'aider chaque Eclaireur à se souvenir et à tenir sa promesse. Nous n'avons pas le droit de faire prendre un engagement à un garçon, puis de le laisser tomber. S'il avait l'impression peu après sa promesse qu'il peut sans problème la laisser de côté, et ne plus y penser, nous ne lui aurions appris que l'hypocrisie, le mensonge, et à prendre des engagements sans les tenir. Nous avons là une très grande responsabilité, et il faut tout mettre en œuvre pour que la promesse reste une préoccupation constante de tous. Aucun moyen ne doit être négligé, même pour des questions pratiques ou d'un autre ordre. Nous sommes là au cœur de notre action scoute, et tout doit se construire autour de ce centre.

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Procédure générale pour accueillir un garçon à la troupe.

Voici très sommairement comment il faut procéder pour créer les conditions les plus favorables pour la promesse.

1. Dès le début, dire: " Tu es notre invité, mais tu n'es pas encore Eclaireur..."

2. "Pour devenir Eclaireur, il faut d'abord le pouvoir. Nous ne pouvons pas accepter n'importe qui. Il faut donc que tu réussisses les épreuves d'Aspirant". Ces épreuves sont en fait très simples et à la portée de tout garçon, mais elles demandent de sa part un petit effort personnel testant sa motivation. I1 sera d'autre part très fier d'avoir réussi ces petites épreuves techniques, et cela ne fera pour lui qu'augmenter le prestige des Eclaireurs.

(Notons au passage qu'il est hors de question de faire subir au nouveau venu quoi que ce soit qui ressemble à des "bizutages" ou brimades diverses. On lui donnerait une bien curieuse image de notre fraternité, et on compromettrait grandement la valeur qu'il accordera à l'idéal qu'on lui proposera. IL faut donc que le chef soit très vigilant et puisse vraiment avoir confiance dans ses chefs de patrouille).

3. "Etre Eclaireur, c'est vouloir faire partie de la troupe, tu en as maintenant le droit, puisque tu as réussi les épreuves d'Aspirant, mais c'est aussi choisir un mode de vie. Tu es donc libre, tu as le choix, si tu choisis d'être Eclaireur, alors tu prendra le choix de ne pas faire n'importe quoi, ou de n'en faire qu'à ta tête, mais de faire tout ton possible pour devenir quelqu'un de bien en suivant la loi de l'Eclaireur. Puisque tu es Aspirant, tu la connais, qu'est-ce que tu en penses?... N'hésite pas à en parler à moi, ou à ton chef de patrouille..."

Et encore:" Maintenant, tu commence à savoir ce que c'est que la vie d'Eclaireur, tu as fait plusieurs activités avec nous. Tu connais notre loi. Il faut donc que tu choisisses si tu veux ou non faire vraiment partie de la troupe et être Eclaireur toi-aussi ou non..."

4. Un jour, le futur Eclaireur dira: "Oui, je voudrais bien être Eclaireur". Il faut alors que le chef de troupe trouve un bon moment pour discuter individuellement avec le garçon, pour voir s'il a bien compris le sens de la loi et de la promesse. Nous montrerons un peu plus loin quel peut être la forme et le contenu de cet entretien.

A la fin de celui-ci, la réponse peut-être donnée: "Oui, je veux devenir Eclaireur, et faire ma promesse". Il faut alors attendre le moins possible, et faire la promesse à la prochaine activité de troupe avec l'accord du chef de patrouille.

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La Cérémonie de promesse.

La cérémonie doit être solennelle, mais simple et naturelle pour éviter de bouleverser le garçon plus qu'il ne faut. Il est donc préférable de laisser de côté les cérémonies trop théâtrales, la nuit, dans des grottes, ou avec des flambeaux &c... Le mieux est pendant un rassemblement de toute la troupe en uniforme (évidemment) ou au lever des couleurs, au camp.

Le rassemblement, après avoir mis la troupe au courant, commence par un petit laïus du chef, comme pour un culte, et ensuite, les Eclaireurs se mettent debout, et la cérémonie peut se faire ainsi:

- En s'adressant au chef de patrouille : "Tu le connais bien... Penses-tu qu'il soit digne d'être Eclaireur?... Alors viens ici avec lui".

- Le chef de patrouille se met dans la ligne des chefs (ce qui lui donne de l'importance et une certaine fierté, et l'implique dans la promesse de son patrouillard. Il aura en effet à l'aider et à lui servir d'exemple), et le futur Eclaireur se met face aux chefs, à l'intérieur du carré.

-"Tu connais bien la loi, nous en avons discuté ensemble, et j'ai vu que tu 1'a bien comprise. (Le chef peut à ce moment dire ou faire dire par un autre Eclaireur tout haut la Loi de l'Eclaireur) veux-tu devenir Eclaireur? Penses-tu que nous puissions compter sur toi? &c... Alors tu vas répéter après moi le texte de la promesse..." (Le fait de répéter ligne par ligne le texte de la promesse permet de tranquilliser le garçon qui est un peu ému, et qui pourrait avoir du mal à le dire d'une voix intelligible et forte, sans bafouiller ni se tromper. De plus, cela permet de répéter à toute la troupe la promesse une fois de plus, ce qui ne peut qu'être positif).

-" Tu es maintenant Eclaireur, et je t'accueille officiellement dans la troupe de ..., et tu fais maintenant partie de la grande fraternité des Eclaireurs. Nous avons nous serrer la main gauche pour bien montrer que maintenant nous sommes Frères Eclaireurs.

- Après avoir serré la main gauche du nouvel Eclaireur en faisant le salut qui est le signe des Eclaireurs, le chef donne l'insigne civil en expliquant son importance, et le chef de patrouille et un adjoint les autres insignes (Ce qui les implique encore dans cette promesse). Puis le nouvel EU fait le tour de la troupe en saluant et serrant la main gauche de tous ses nouveaux frères , pendant ce temps la troupe peut chanter le chant de la promesse.

- Enfin, une fois que l'Eclaireur et son CP ont regagné leur patrouille, un prière très simple peut être adressée à Dieu, pour le remercier qu'il y ait un Eclaireur de plus sur la terre, et lui demander de nous aider à 1' être vraiment.

(Notons au passage que cette cérémonie est optimale pour un ou deux garçons qui promettent, mais guère plus. Et comme en plus la promesse doit être l'effet d'un libre consentement du garçon, il n'y a aucune raison pour faire de véritables séries de promesses à un moment déterminé).

- Une fois la promesse faite, il faut faire tout ce que l'on peut pour montrer de la confiance envers ce nouvel Eclaireur et lui donner des responsabilités, afin qu'il voie l'importance que peut avoir sa promesse.

Il est donc évident qu'afin que la promesse ait de l'importance, il ne faut pas trop donner avant au garçon: toute confiance, le fait d'être Eclaireur &c.. Sinon, la promesse semblera n'avoir aucune valeur. Cela peut sembler cruel, mais ce serait lui rendre un mauvais service que de dévaloriser sa promesse, en ne marquant aucune différence entre avant et après. (Il faut cependant, que tout soit absolument amical et accueillant envers le nouveau venu, pour qu'il puisse apprécier la bonne atmosphère fraternelle de la troupe).

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Le meilleur moment de l'année pour faire une promesse.

Ce que nous venons de dire montre également qu'il ne faut pas attendre trop longtemps pour qu'un garçon fasse sa promesse, sinon il s'habituera à être à la troupe sans être Eclaireur, ou pire, aura l'impression d'être Eclaireur sans promesses, et en viendra à dissocier être Eclaireur, et promesse, ce qui la dévalorisera d'autant. De plus, après un an dans une troupe sans avoir fait sa promesse, le garçon risque de ne plus en voir l'utilité.

Il faut donc, autant que possible, que la promesse se fasse rapidement. Pour cela, il faut en parler dès la première réunion, faire passer très rapidement les épreuves d'Aspirant et ensuite s'assurer que le garçon pense à la promesse. Il faut en tout cas éviter que les choses traînent par paresse. Eventuellement, il peut être légitime qu'un garçon attende parce qu'il n'est pas encore très sûr de se plaire, mais il faut que le chef le sache, et que le garçon sente qu'il reste devant un choix à faire.

Normalement, dans une troupe qui accueille des louveteaux en octobre, les premiers font leur promesse en décembre ou en janvier, et sauf exception, chacun doit avoir pris une décision avant le camp d'été, et si possible avant la fin du camp de Pâques.

Vouloir attendre que le garçon soit prêt à obéir parfaitement à la Loi serait une grave erreur, car ce n'est précisément pas le sens de la promesse qui repose sur le "tout mon possible". La seule question est donc de savoir s'il veut faire un effort, s'il veut être Eclaireur, et s'il veut faire partie de la troupe, ou non.

Il est vrai que l'on pourrait penser que ce n'est qu'à la fin du camp d'été que le garçon sait exactement ce que c'est que la vie d'Eclaireur. Mais en général, un garçon sait pendant l'année si cela lui plaît ou non. Et de toute façon, dans le cas exceptionnel où il serait déçu pendant le camp, sa promesse ne l'empêche pas de quitter la troupe après, et de s'en sentir même libéré si il ne voulait plus non plus adhérer à l'idéal. Il n'y a donc aucune malhonnêteté ou violence à l'encontre du garçon.

A l'inverse, il est fréquent que des garçons qui arrêtent les activités avec la troupe pour une raison ou pour une autre (n'ayant pas beaucoup de goût pour les activités de plein air, ou à cause d'un déménagement, par exemple...) restent attachés à leur promesse et à leur insigne, en continuant à le porter, pour l'idéal qu'il représente, indépendamment de toute activité dans une troupe.

De même, il est certain qu'un garçon de 12 ans ne peut pas comprendre sa promesse de la même manière qu'il le fera à 15. Mais le principal est sa sincérité au moment de sa promesse, et celle-ci peut évoluer en même temps que lui, (ce qui est même une obligation, ou sinon il s'en désintéressera), il est même libre éventuellement de la rejeter totalement un jour s'il le veut, nous ne pouvons de toute façon l'en empêcher, mais ceci est très rare.

C'est d'ailleurs le rôle du chef de troupe que de trouver de temps à autre un moment pour discuter individuellement avec ses Eclaireurs de la loi, de sa signification, et de l'engagement qu'elle entraîne pour leur maturité personnelle.

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L'entretien personnel avant la promesse.

Voici maintenant comment peut se passer un entretien pour la promesse. Il faut demander qu'auparavant, le garçon connaisse très bien sa loi avec les numéros des articles. En général, ils l'apprennent volontiers. Il est important qu'ils la connaissent parfaitement au départ, car ainsi, même s'ils oublient un peu, il leur en restera suffisamment dans la mémoire.

Il faut ensuite trouver un moment tranquille pour pouvoir discuter seul à seul. Une discussion sérieuse ne peut pas durer moins d'une demi-heure ou 3/4 d'heure. Dans un camp, ce temps pourrait être trouvé, mais c'est très difficile pendant un week-end où le chef de troupe a en général bien d'autres choses à faire.

Aussi, le mieux est de donner rendez-vous au futur Eclaireur en dehors d'une activité prévue. Eventuellement, cela peut se faire avant le début du week-end, ou après le retour, mais la visite à domicile a une valeur que rien ne peut remplacer. Le garçon sera très honoré et fier que son chef prenne la peine de venir le voir chez lui, et sera toujours sensible à l'attention qu'il lui porte ainsi. De plus, cela permet de voir comment il est installé, et de voir éventuellement le reste de la famille, ce qui est très intéressant pour mieux connaître le garçon. Tout ceci permet en plus de créer les liens affectifs réciproques indispensables à l'action du chef et au bon comportement de l'Eclaireur.

A l'heure du rendez-vous, si les parents sont là, il faut leur consacrer quelques minutes, mais rapidement passer à l'entretien, quitte à les revoir après.

Il faut ensuite commencer par détendre le garçon. Pour cela, une visite en détail de la chambre et un peu d'attention à ce qui l'intéresse constituent une excellente matière; et enfin, il faut rentrer dans le vif du sujet.

 

Voici par exemple comment cela peut se passer.

- "Alors, tu connais bien la Loi?" Le garçon récite avec un peu d'émotion, s'il la connaît bien, ce qui est le cas, en général, lorsqu'il est bien motivé, on peut lui demander des articles en les nommant par leur numéro ou le contraire. Il est alors très fier d'y bien réussir, et des compliments à ce sujet contribuent à le mettre à l'aise.

- "Tu y as bien réfléchi?... Y a-t-il des articles que tu n'aies pas très bien compris?... non?, alors ce que je te propose, c'est de prendre les articles un à un, tu me dis ce que tu penses que ça veut dire, et je complète si je trouve d'autres choses. D'accord?..." Passent ensuite tous les articles les uns après les autres. Le garçon commence par parler à chaque fois, et le chef continue. Cela a le grand avantage de le faire participer sans arrêt, et de ne pas l'endormir sous de longs discours, et de plus, de voir où le futur Eclaireur en est.

La Loi n'est pas bien difficile à comprendre. Pour l'expliquer, il est souvent plus facile de le faire par le contraire: par exemple: "Un Eclaireur est débrouillard"... Et bien, c'est que ce n'est pas une cruche... Et il faut donner de nombreux exemples concrets et vécus...

Voici cependant les points sur lesquels il faut insister:

- Art.1 Un Eclaireur n'a qu'une parole: "Quand un Eclaireur dit quelque chose, je le crois' s'il le dit, je sais que c'est vrai, il n'y a pas besoin de vérifier, il dit la vérité. Cela veut dire que l'on peut faire confiance à un Eclaireur..." "Et si par hasard tu te rends compte que tu as dit quelque chose qui n'était pas tout à fait vrai, il faut vite corriger, et dire par exemple: tout à l'heure, j'ai dit sa, mais je me suis un peu trompé, ce n'était pas vrai!..."

Cet article est un des plus importants pour la franchise et la confiance.

-Art.2 Un Eclaireur est loyal: Honnêteté. Dans les jeux ne pas tricher, ou trouver des combines, de toute façon on fait confiance aux EU et on ne vérifie pas; dans le civil: être honnête...

- Art.3 Un Eclaireur se rend utile: Se rendre utile: A la troupe, à la maison. Apprendre à penser aux autres. Apprendre à se forcer, et donc développer sa force de caractère: faire quelque chose qui ne rapporte rien et qu'on n'aurait pas envie de faire, pour rendre service. Penser aux autres pour trouver des occasions de rendre service, arriver à le faire avant qu'on le demande...

- Art.4 Un Eclaireur est l'ami de tout le monde et le frère de tous les autres Eclaireurs: Ami de tout le monde : s'efforce de ne pas avoir d'ennemis. Frère de tous les autres Eclaireurs : Pourquoi plus qu'ami?... Car même promesse, même loi, on aime les mêmes choses, on a le même idéal et les mêmes difficultés à le suivre, on a confiance les uns dans les autres (Art-.1 & 2.~, on se comprend, ne se moque pas... Insister sur la confiance qu'il pourra avoir dans son chef pour lui parler ouvertement &c...

- Art. 5 Un Eclaireur est courtois: Il est poli, se gêner pour les autres...

- Art. 6 Un Eclaireur est bon pour les animaux et respecte la nature: Question piège: peut-il manger du steak ou tuer un lapin? - Oui, car Dieu nous a fait comme ça, faits pour manger de la viande, mais seulement ne pas tuer pour le plaisir ou inutilement.

- Art. 7 Un Eclaireur est discipliné: Apprends à ne pas en faire qu'à sa tête, donc développe sa force de caractère. N'en faire qu'à sa tête, c'est faire ce qu'on a envie de faire, tout le monde le peut, c'est facile.

Par contre, se forcer à faire une chose qu'on n'a pas envie de faire pour obéir, cela demande de la force. (Sauf pour un gars tout mou comme un mouton, mais je ne pense pas que tu sois de ceux-là !...)

Question piège: quelle différence avec la discipline de l'armée? C'est qu'à l'armée, on ne discute pas. Nous, on peut discuter, mais après avoir fait ce qui avait à faire. (Et discipline librement consentie, et pas par crainte d'une punition).

- Art. 8 Un Eclaireur est toujours de bonne humeur: Voit les choses du bon côté.

- Art. 9 Un Eclaireur est courageux, débrouillard et décidé: décidé: il sait ce qu'il veut.

- Art. 10 Un Eclaireur est tenace: Une fois qu'il a décidé, il s'accroche pour continuer.

- Art. 11 Un Eclaireur est travailleur, prévoyant et économe: Econome: Encore pour la force de caractère: ne pas se laisser aller à acheter tout ce dont on a envie (bonbons &c...), mais savoir se retenir, se maîtriser. (En plus de garder son argent pour des choses plus utiles).

- Art. 12 Un Eclaireur est propre dans ses pensées, ses paroles et ses actes: Propre dans son corps: ce n'est pas un porc! Propre dans ses pensées, ses paroles, & ses actes... Le plus facile est de commencer par les paroles : "Au collège, il y a toujours des sortes d'obsédés qui passent leur temps à raconter des histoires cochonnes. C'est pas vrai?... Et bien, un Eclaireur évite de se mêler à ce genre de conversation..." Ensuite, les pensées et les actes dont il s'agit sont du même domaine. Il faut à ce niveau éviter de culpabiliser, en montrant qu'il n'y a rien de mauvais, ou de nuisible, mais qu'il faut apprendre à se maîtriser et à avoir des préoccupations plus élevées. Et qu'en tout cas, dans la vie de la Troupe, ce genre de tournure d'esprit n'a pas de place. Donc ne pas laisser au sexe la première place dans nos préoccupations.

 

Une fois le Loi passée en revue, il faut s'assurer qu'il n'y a pas d'articles demandant plus d'explications, et l'on peut rendre l'entretien plus personnel en demandant au futur Eclaireur l'article qui lui semble le plus difficile, afin de lui montrer comment y progresser, et insister sur le fait qu'il ne promet pas d'y arriver du premier coup.

Cela peut se passer, par exemple, de la façon suivante :

-"Je pense que tu as bien compris la Loi, et que tu seras capable de trouver toutes les occasions pour l'appliquer et y progresser. Mais tous les articles ne sont pas aussi difficiles. Il y a, par exemple, sûrement des articles pour lesquels tu te dis: "Là c'est pas difficile; je me demande même pourquoi c'est dans la Loi.", Et puis il y en a d'autres qui semblent plus difficiles, et tu dois te dire: "Ah, celui là, j'aurais préféré qu'il n'y soit pas..." Tu ne trouves pas?..

Et bien justement, il y a des articles qu'on arrive bien à réaliser du premier coup, et il y en a d'autres où il faut s'entraîner. Mais on ne promet pas d'y arriver du premier coup et parfaitement (sinon, même moi je rends mon insigne), mais de faire tout son possible. Il y a des articles pour lesquels ton possible est très grand, et d'autres pour lesquels il est plus petit, et bien, il faut que pour ces articles là, ton possible il devienne de plus en plus grand, et chaque fois que tu arrives à faire un peu mieux, ton possible devient un peu plus grand.

Ce qui est important, c'est de bien savoir quels sont les articles pour lesquels on a le plus de peine, pour pouvoir y penser et s'y entraîner. Alors, réfléchis bien, et dis moi le numéro de l'article qui est le plus difficile pour toi."

La confiance gagnée lors de l'entretien sur la Loi fera que le garçon sera sincère, et le fait de ne dire que le numéro l'y aidera en préservant sa pudeur à parler ouvertement de lui. Très souvent, à 12 ans, c'est de l'article 4 qu'il est question, et il faut lui montrer dans tous les cas que c'est normal de trouver l'article qu'il a énoncé difficile; et comment il peut s'y entraîner..

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Il reste alors à expliquer le sens du texte de la promesse:

Je promets de faire tout mon possible pour:>

--Ecouter la Parole de Dieu

- Me mettre au service des autres

- Obéir à le Loi de l'Eclaireur.

Le plus important est le "tout mon possible" sur lequel il faut insister encore. En effet, on de demande pas à un Eclaireur d'attendre d'être prêt à obéir parfaitement à Loi avant de faire sa promesse, mais simplement de vouloir progresser dans celle-ci de toutes ses forces.

"Obéir à la Loi de l'Eclaireur" est bien compréhensible.

"Me mettre au service des autres" qui reprend l'ancien "rendre service à tout moment" (qui était bien meilleur car plus concret) reprend l'article 3.

"Ecouter la Parole de Dieu" est en général assez incompréhensible pour un jeune garçon. l'ancien "Servir Dieu" était sans doute plus clair. On peut cependant l'expliquer en disant quelque chose dans le sens du schéma suivant:

- Dieu nous a donné la vie et nous a tout donné (Un "n'est ce pas?" peut permettre de voir où en est le garçon).

- Mais il nous laisse libres d'en faire ce qu'on en veut.

Cependant, il y a des choses qu'il aimerait qu'on fasse, parce que ça lui rend service, et d'autres qu'il aimerait mieux qu'on ne fasse pas.

Ecouter la Parole de Dieu, c'est écouter ce qu'il attend de nous, et à notre niveau, ce que nous pouvons faire de mieux pour lui, c'est précisément d'être Eclaireur. Parce que la Parole de Dieu, c'est Jésus qui nous l'a fait comprendre, et la Loi elle est toute entière dans la Bible. Le nouveau Testament nous parle de Jésus-Christ, et lui a essayé de nous dire ce que Dieu attend de nous.

- Mais, même si Dieu nous laisse libres, il ne nous laisse pas tomber, il peut nous aider et nous conseiller, mais il faut penser à le lui demander par la prière. (Et comme d'habitude, une petite phrase interrogative permet de voir où le garçon en est: "Ca t'arrive de prier?" Dans quelles occasions?..." &c...

L'entretien peut ensuite se terminer en parlant de choses et d'autres, et s'il a été bien conduit, il aura créé des liens profonds d'amitié et de confiance entre l'Eclaireur et son chef, liens qui resteront toujours privilégiés et positifs.

De plus, il faut dire que ces entretiens sont aussi d'un réconfort et d'une joie extrême pour le chef. Il n'y a en effet rien de plus beau que de voir chacun de ces garçons s'enthousiasmer pour cet idéal qui leur est proposé, et chaque entretien montre à quel point le vrai scoutisme de Baden-Powell est incroyablement bien adapté aux garçons de l'âge Eclaireur, et combien il répond à toutes leurs aspirations les plus profondes.

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La loi

La loi de l'Eclaireur est un des outils les plus merveilleux qu'un chef puisse donner à ses garçons pour les aider à développer leur caractère.

Celle-ci n'est en fait qu'une représentation de l'Eclaireur parfait, et elle décrit donc l'idéal de l'Eclaireur d'une façon pratique. Ainsi, par la loi, notre but est de proposer à chaque garçon un idéal compréhensible et à sa hauteur, qu'il puisse essayer de réaliser concrètement dans sa vie de tous les jours.

Il est vrai que pour nous, chrétiens, le véritable idéal est en Jésus le Christ, et peut être résumé par "Aime ton prochain comme toi-même". Cependant, ce but, déjà pour nous difficile à saisir, est en général incompréhensible pour des enfants. En effet, pour eux, Jésus-Christ ne représente pas encore forcément une réalité très précise et personnelle, faute d'avoir encore une bonne connaissance du nouveau Testament par une lecture régulière.

De plus, "Aime ton prochain" est un ordre trop abstrait pour qu'un garçon puisse vouloir vraiment l'appliquer dans sa vie, que ce soit à 12 ans, ou même souvent à 15.

Or, notre but étant d'aider nos garçons à aller progressivement vers Jésus-Christ et son idéal, il nous faut leur en indiquer la direction, et pour cela leur présenter un idéal plus concret et compréhensible, représentant l'idéal chrétien tel qu'il peut se réaliser et se comprendre dans la vie d'un garçon de 12 à 15 ans.

Cet idéal qui est l''Idéal de l'Eclaireur", est représenté par notre "loi". Celle-ci est en fait un code moral, découlant de l'idéal du chrétien, et conduisant à lui.

Ce n'est donc pas une loi d'observance comme celle que critique Paul, loi qui contraint et brise l'individualité en demandant des actes bien précis, mais une loi qui demande simplement de progresser dans un certain nombre de qualités de caractère, reconnues comme fondamentales pour la construction d'une personnalité chrétienne, équilibrée et heureuse.

Ce n'est pas non plus du "moralisme", puisque la loi n'est pas chez nous un but en soi, mais un moyen d'aider à aller vers Jésus-Christ dont cette loi dépend, et qui la dépasse.

Plus qu'une contrainte, cette loi apporte au garçon la possibilité de mettre en valeur sa personnalité profonde, en l'aidant à prendre des choix de mode de vie. En particulier, elle l'aide à se tourner vers les autres, et donc à trouver du bonheur, et à être maître de soi, plutôt que de se laisser ballotter par ses désirs instantanés. C'est ainsi que cette loi n'en ferme pas, mais libère.

D'autre part, présente dans la vie de l'Eclaireur de façon régulière, elle l'aide à acquérir de bonnes habitudes. (Ceci est vrai en tout cas à la troupe, et autant que possible chez lui). Ces habitudes d'un comportement positif, se feront d'abord à la troupe, puis déteindront petit à petit dans le reste de sa vie.

Bien sûr, on pourrait dire qu'il ne s'agit là que d'une attitude, mais c'est déjà beaucoup, car c'est une façon de vivre librement consentie, et d'autre part, il acquiert par là un mode de vie qui lui permettra très facilement d'accéder à la profondeur de la vie chrétienne.

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Caractéristiques de la loi.

Afin d'être efficace, la loi doit posséder un certain nombre de caractères.

- Elle doit être compréhensible par un enfant,

- Elle doit être pratique, donc directement applicable et non pas abstraite.

- Elle doit être précise, afin qu'elle soit vraiment applicable

- Elle doit recouvrir toute sorte de situations, elle doit donc avoir sa place partout et tout le temps.

- Elle doit être directe, et sans trop de relais de pensée dans ses applications.

- Elle doit être positive (non pas "Un Eclaireur n'est pas" ceci ou cela, mais: "Un Eclaireur est..."

- Elle doit représenter ou schématiser l'Eclaireur idéal par toutes ses qualités.

Il s'en suit que la loi doit avoir un assez grand nombre d'articles, et ne doit pas remplacer l'idéal du chrétien par autre chose d'aussi abstrait ou peu applicable , comme, par exemple: "Essayer de comprendre les autres pour les aimer...", ou encore "Un Eclaireur est exigeant pour lui-même..."

Ces deux exemples ne sont pas mauvais en eux mêmes, mais la loi doit aller droit au but. Par exemple: "Un Eclaireur n'a qu' une parole", il ne ment donc pas, c'est clair, et un garçon peut plus facilement partir dans sa journée en se disant: "Je vais faire tout mon possible pour n'avoir qu'une parole", qu'en se disant: "aujourd'hui, je vais être exigeant pour moi même", car il est difficile de savoir ce que cela recouvre au juste.

Il est bon, d'autre part que la loi répète à chaque fois: "Un Eclaireur est...", car cela aide à lier ensemble dans l'esprit du garçon les qualités de la loi, et le fait d'être Eclaireur. Celui qui voit à chaque article: "Un Eclaireur est...", et qui se dit: "mais au fond, moi je suis Eclaireur", a déjà l'impression d'avoir ces qualités... ou de pouvoir les avoir. Il fera en tout cas avec ardeur tous les efforts pour avoir les qualités qu'il n'a ... pas encore tout à fait...

La loi fait aussi partie de tout ce qui unit les Eclaireurs entre eux, pour en faire une confrérie de jeunes garçons jusqu'au delà des frontières.

Le fait que nous ayons tous la même loi aide à avoir confiance, et à se comprendre mutuellement, car par elle, chacun essaye de se diriger vers le même idéal. Il est donc évidemment fondamental que toute l'unité ait la même loi, que celle-ci ne change pas d'un moment à l'autre, et cette constance de la loi participe à lui donner une certaine valeur dans l'esprit du garçon. La Loi, c'est la Loi, c'est la même pour tous, qui que ce soit, et où qu'il soit, chacun sait ce qu'il peut attendre des autres Eclaireurs, le chef sait ce qu'il peut attendre de sa troupe, et l'exhorter collectivement &c...

La Loi est aussi le lien qui existe entre tous les Eclaireurs; d'une génération à l'autre, d'une religion à l'autre, et aussi d'un pays à l'autre, c'est cette même loi qui fait que ceux qui sont Eclaireur, ou ceux qui l'ont été se retrouvent, se comprennent, et se retrouvent Frères, par ce même idéal qui a structuré leur vie.

Sa constance dans le temps et dans l'espace, fait que le scoutisme est bien plus qu'une action locale, mais qu'il travaille à l'établissement d'une grande fraternité qui dépasse les frontières.

Cette Loi scoute utilisée dans le monde entier depuis le début du scoutisme (et malheureusement parfois abandonnée par certains) est à peu de choses près celle de Baden-Powell, qui avait 10 points, et que Henri Bonnamaux a traduite en ajoutant deux articles (malheureusement): le 9 et le 10.

1. Un Eclaireur n'a qu'une parole.

2. Un Eclaireur est loyal.

3. Un Eclaireur se rend utile.

4. Un Eclaireur est l'ami de tout le monde, et le Frère de tous les autres Eclaireurs.

5. Un Eclaireur est courtois.

6. Un Eclaireur est bon pour les animaux et respecte le nature.

7. Un Eclaireur est discipliné.

8. Un Eclaireur est toujours de bonne humeur.

9. Un Eclaireur est courageux, débrouillard et décidé.

10.Un Eclaireur est tenace.

11.Un Eclaireur est travailleur, prévoyant et économe.

12.Un Eclaireur est propre dans son corps, dans ses pensées, ses paroles et ses actes.

Il faut évidemment que chaque Eclaireur connaisse bien cette loi, et si possible avec le numéro des articles. En effet, cela accentue le bagage commun entre tous les Eclaireurs, même entre un chef et un nouvel Eclaireur de 12 ans, en faisant comme une sorte de code secret commun, lorsqu'on parle d'un article ou d'un autre en le nommant par son numéro, sans le dire explicitement. De plus, un Eclaireur dira plus facilement qu'il à, par exemple, des difficultés avec l'article 12, plutôt qu'il n'est pas propre dans ses pensées ses paroles ou ses actes...

 
Le bon et le mauvais usage de la Loi.

Il faut se souvenir que la loi est l’image de ce que veut être l'Eclaireur. Ce n'est donc pas un code civil permettant de juger ou de donner des punitions. Rien ne serait plus dangereux que de gronder un Eclaireur en lui criant: "C'est une honte, tu n'as pas respecté l'article 7 &c..." car il risque alors de prendre la loi en grippe, et de la rejeter au lieu de l'aimer.

Au contraire, la loi est la codification d'une bonne volonté de l'Eclaireur. C'est donc toujours à cette bonne volonté qu'il faut faire appel, en ravivant et en remettant sur le dessus le désir positif de suivre cette voie.

A cet égard, un petit mot fraternel et positif peut être bien plus efficace:

"Dis-moi, entre nous, là tu t'es un peu laissé aller... tu ne trouves pas?... Peut-être as-tu un peu oublié notre article 7... non?... Bon, allez, je compte sur toi pour y penser, te reprendre un peu en mains, et faire ton possible..."

Faire un reproche demande beaucoup de délicatesse pour ne pas blesser l'amour propre, ni créer de sentiments négatifs. Mais de toute façon, une félicitation est en général toujours bien reçue, et a une action très constructive. Il suffit simplement de penser à la faire. Des mots simples comme: "Je suis content, tu as été digne de l'Eclaireur que tu es, et de notre article 3", à un Eclaireur qui a rendu un service, est certainement plus efficace que vingt reproches.

D'autre part, il faut aussi utiliser la Loi positivement comme exhortation: par exemple avant un jeu: "Je compte sur votre honnêteté, vous êtes des Eclaireurs, souvenez-vous donc de notre article 2, et jouons loyalement. De toute façon, je ne vérifierai pas, parce que je sais que je peux vous faire confiance" Bien sûr, le chef devra quand même avoir un petit œil sur ce qui se passe, et après le jeu, soit féliciter, soit faire remarquer qu'il a vu, par hasard, un manquement, et que c'est tout à fait indigne d'une bonne troupe comme la sienne &c...

Le chef doit ainsi faire référence positivement à la Loi le plus souvent possible, pendant les activités, pour montrer que la Loi est une préoccupation courante et quotidienne dans la troupe, et pas seulement le jour de sa promesse. Le but doit être de lier ensemble loi et activités, pour que l'un entraîne l'autre dans l'esprit des garçons. Ainsi, les activités ne seront pas de simples distractions pour enfants, mais elles les feront pratiquer leur idéal, et les habituera à le vivre en en étant conscients. D'autre part, en étant étroitement liés, les activités aimées feront aimer l'idéal, et un souvenir inoubliable d'une activité réussie restera dans leur mémoire lié à une conduite supérieure et à un bon esprit.

Et bien sûr, tout ceci ne servirait à rien si le chef ne vivait pas concrètement cette loi en toute occasion (en le faisant aussi savoir), donnant par là un exemple vivant et quotidien de l'idéal de l'Eclaireur.

Ainsi, le chef aidera ses Eclaireurs à aimer leur loi, et à désirer y progresser. C'est dans ce sens que doit s'orienter toute action, discours ou discussion.

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Loi et promesse.

Nous avons jusqu'à présent surtout présenté la Loi dans sa dimension personnelle, Loi à laquelle adhère le garçon, par ambition personnelle, parce qu'il veut progresser, et devenir

"quelqu'un de bien". Ce choix de vie, est une décision qu'il rend publique par la promesse, promesse qui l'aidera aussi à se tenir à ce qu'il a choisi, et à en garder le cap.

Mais, ce n'est pas là la seule dimension de la Loi, car elle est également la règle de vie de l'unité, règle que tous ceux qui veulent faire partie de la troupe doivent accepter, et c'est encore la promesse qui rend ce choix publique.

Cette double dimension de la Loi doit exister. Il ne doit pas y avoir une loi pour sa propre progression, et une loi pour le bon fonctionnement de l'unité. Il faut que l'unité soit précisément le lieu même où l'on essaye de vivre ensemble tous la même loi, C'est cette Loi qui doit être présente dans toutes les activités, pendant l'année et pendant le camp. Il faut montrer que le respect de cette Loi permet de faire en sorte que la troupe marche bien, ou que le camp soit réussi, et qu'elle permet donc d'être heureux, individuellement et en groupe.

Il ne faut donc rien rajouter à la Loi, ni la doubler de quelque règle ou charte pour le fonctionnement de l'unité. Il n'y a qu'une seule règle de vie au camp, une seule loi pour l'unité :-- c'est la Loi de l'Eclaireur. Tout le reste doit être montré comme découlant naturellement de cette Loi, et en devient une bonne illustration. C'est donc à travers cette Loi que toutes les activités, et tout le camp doivent être regardés. La Loi servant à la fois à l'édification personnelle, et à la bonne marche de la troupe, la vie à la troupe sera à tout moment un ensemble d'occasions d'appliquer cette Loi dans sa vie, d'y penser, de s'y entraîner, et d'y progresser,

Le scoutisme ne veut pas, en effet, se contenter de donner aux garçons un idéal plus ou moins abstrait et intellectuel, il veut le leur faire vivre concrètement.

C'est là une grande originalité. C'est ce qui distingue le scoutisme de la plupart de toutes les autres activités que pourraient faire les garçons, qui sont soit des activités faites dans un esprit peu contrôlé, soit des catéchisme ou instructions religieuses qui enseignent, mais ne font pas mettre en pratique.

Le scoutisme pourrait être en un sens considéré comme un catéchisme pratique: ne pas se contenter d'enseigner la fraternité, le dévouement, ou le service... mais aussi le faire vivre effectivement et pratiquement.

C'est pourquoi il est fondamental d'apprendre aux Eclaireurs à ne pas en rester à une bonne intention ou à un bon sentiment, mais à ce que cela se traduise par un acte et par une façon d'être. Un bon chef de troupe ne fera jamais naître un désir d'agir positivement (rendre service, partager &c...) sans qu'il y ait ensuite la possibilité de mettre en pratique. Sinon, les Eclaireurs n'apprendraient qu'à dissocier sentiment et acte, à s'émouvoir pour une cause, mais à ne rien faire pour elle, bref, à être des chrétiens passifs au lieu d'être des chrétiens efficaces et actifs.

Il est vrai qu'au départ la bonne volonté et les bons sentiments sont indispensables, Et c'est pourquoi une instruction religieuse, et à la troupe, les laïus du chef, sont fondamentaux. Mais il n'empêche que les garçons deviennent ce qu'ils pratiquent. En menant à la troupe une vie supérieure de façon régulière et suffisamment fréquente (pas moins d'une activité par quinzaine), ils prennent des habitudes de vie qui leur resteront, et deviennent petit à petit ce qu'ils voulaient être en faisant leur promesse,

Ceci est également vrai dans bien des domaines: on ne peut pas devenir pianiste virtuose en écoutant seulement des disques, ni expert en orientation en lisant des livres dans son fauteuil, ou en écoutant des conférences.

La manière d'être qui demande au départ un effort, et que l'on n'obtient que par un acte de volonté s'intègre petit à petit dans la personnalité pour devenir finalement naturelle et comme allant de soi.

Qu'on ne se fasse pas d'illusion, on ne devient pas du jour au lendemain ce que l'on n'a jamais été, même en écoutant de belles paroles, on devient ce qu'on pratique, et rien ne remplace l'expérience vécue.

 

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La Haute-Patrouille

La haute patrouille (HP) comprenant les chefs de patrouille, et aussi les seconds, elle est la clé de toute de tout le système des patrouilles. 99% des problèmes qui peuvent exister dans les troupes viennent d'une mauvaise utilisation de la HP, et réciproquement, chaque fois qu'une troupe ne marche pas aussi bien qu'elle le devrait, pour réagir, c'est à la HP qu'il faut s'intéresser.

Bien gérée, la HP est le cœur de la troupe, qui lui donne sa vie et son esprit, mais inversement par maladresse ou ignorance du chef, elle peut devenir le point névralgique, et le centre d'un abcès meurtrier pour la vie de la troupe.

D'où vient cette importance de la HP? Et bien simplement du fait que c'est le CP (& le SP) qui donne l'esprit de sa patrouille, et donc l'esprit de la troupe qui n'est que l'ensemble des patrouilles. En effet, le CP & le SP sont ceux qui sont le plus en contact avec leurs Eclaireurs (plus que nous, chefs). Les Eclaireurs eux, aiment, respectent et admirent leur CP. Ils ont donc envie de le suivre, de l'imiter et de devenir comme lui. C'est donc vraiment leur esprit qui déteint sur leur patrouille. Ce sont eux qui font l'action la plus continue sur nos garçons, réagissant contre certains de leurs défauts, ou au contraire en laissant passer, quand ce n'est pas en encourager d'autres! Ce sont eux qui savent tout ce qui se passe dans la troupe, comme nous ne le saurons jamais, et qui ont plus que nous le moyen d'obtenir ce qu'ils veulent de la troupe. C'est encore eux qui réalisent concrètement ce qu'il y a à faire, qui entraînent les gars dans les jeux &c... C'est donc ce qu'ils veulent eux qui est fait, et non pas toujours ce que nous voulons nous.

Il ne faut pas, bien sûr sous estimer l'influence du chef, mais de toute façon, un CT ne pourra jamais faire ou obtenir vraiment quelque chose qui soit contre la volonté de sa HP. Il semble en fait que l'influence du chef soit visible à long terme, alors que l'influence de la HP est immédiate.

Pour s'en rendre compte, il suffit d'observer qu'une troupe sans chefs peut marcher quelque temps en patrouilles libres si il existe une bonne HP mais pas pendant très longtemps si elle n'est pas soutenue, et que inversement, même un excellent chef, n'obtiendra jamais rien de sa troupe si la HP est mauvaise ou refuse de marcher avec lui.

Le "secret" pour faire marcher une troupe, est de travailler AVEC la HP & en collaboration avec les chefs de patrouille, puisque c'est en fin de compte elle qui fait tout (ou plutôt par qui tout se fait). Un chef ne pouvant rien faire s'il est en opposition avec sa HP, la seule solution est de la ranger de son côté.

C'est pourquoi il faut d'abord très bien choisir sa HP. Puis il faut l'intéresser et lui donner de véritables responsabilités pour qu'elle soit constructive et non pas destructive, et aussi la former pour qu'elle soit compétente.

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Le choix de la HP et ses devoirs.

Il est indispensable d'avoir au départ de bons chefs de patrouille qui soient conscients de ce qu'on attend d'eux, et qui soient d'accord avec nos objectifs.

C'est pourquoi les CP doivent être choisis pour leur bon esprit, et il faut leur demander ouvertement avant qu'ils ne s'engagent à être CP si ils sont d'accord avec la qualité de l'esprit que nous voulons obtenir à la troupe, et si ils veulent ou non collaborer avec nous à cette tâche éducative.

Ces conditions étant posées, ils se rendent compte, de plus, de l'importance de leur rôle, et seront d'autant plus conscients de la confiance énorme que nous leur donnons en leur confiant cette responsabilité.

Mais nous verrons tout ceci plus en détail dans le chapitre "Troupe & Patrouille".

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Intéresser la HP.

Si un garçon de 12 ou 13 ans reste aux Eclaireurs, c'est d'abord parce qu'il y trouve un bon esprit de troupe, et un idéal élevé, mais également parce que les activités et les jeux sont nouveaux pour lui et lui plaisent. Mais un garçon de 15 ou 16 ans, ayant l'habitude de la troupe, risque de se désintéresser petit à petit. Ce n'est alors pas par les activités qu'il faut le retenir, car il pourra toujours en trouver de plus intéressantes ailleurs et que nous ne sommes pas des organisateurs bénévoles de loisirs. De toute façon, pour les retenir par les activités, il faudrait les séparer de la troupe, et de cette majorité de garçons beaucoup plus jeunes qu'eux, mais on se priverait alors de l'extraordinaire puissance éducative que peuvent représenter les garçons âgés de 15 ou 16 ans dans le scoutisme. Le dynamisme positif du scoutisme venant précisément de ce décalage d'âges, et du fait qu'on met ensemble des garçons ayant, et n'ayant pas encore, passé la puberté. Il est donc indispensable que ces garçons restent.

Pour cela, la seule chose à faire est de les intéresser en leur donnant d'autres points d'intérêts, et une autre vision des choses, et donc leur donner des responsabilités véritables, et leur montrer qu'ils ont un rôle éducatif et d'instructeurs auprès des plus jeunes.

On a là une possibilité de motivation extrêmement forte. Pour un CP de 15 ans, c'est sans doute la première fois qu'il se trouve responsable de quelque chose, qu'on le considère comme un adulte, et non plus comme un enfant, et qu'il a une fonction et une importance réelles, ainsi qu'une importance reconnue.

Mais il faut pour cela que la responsabilité des CP soit réelle et qu'on leur donne effectivement de l'importance. Ceci se fait par une attitude continue à leur égard, et aussi par l'œuvre du CdC qui permet des les impliquer dans les décisions concernant la troupe, de les mettre un peu dans le secret des chefs, et de leur montrer toutes les activités sur un autre plan (ainsi que la Loi &c...)

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Former la HP.

Il faut bien sûr former la HP en lui apprenant son métier de CP ou de SP et en leur donnant des conseils.

Pour cela, il faut insister sur l'importance de leur rôle, et le service rendu à leurs cadets et à la troupe par leur dévouement. Pour ce qui est de leur attitude, il faut surtout les exhorter à être amicaux et fraternels avec leurs patrouillards, et de ne jamais avoir recours aux "bottards" (qui vont à l'encontre du sens de l'honneur au lieu de l'utiliser), ni de diriger d'une manière trop autocrate. Il faut au contraire qu'ils aident et conseillent leurs cadets, qu'ils les laissent faire des choses, s'exprimer et avoir leur place dans la patrouille, même si matériellement tout serait mieux fait si le CP faisait tout. Le CP est là, principalement pour que les jeunes Eclaireurs apprennent à faire des choses, et pour faire tout son possible afin que tout se passe dans le meilleur esprit possible.

Il faut aussi leur donner une certaine formation technique, car leur supériorité dans ce domaine permet d'aider à leur prestige vis à vis de leurs Eclaireurs, et aussi parce que ce sont eux qui fixent le niveau technique de la troupe.

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Le Conseil de Chefs (CdC).

Le CdC est un moment privilégié, puisqu'il réunit les chefs, et les CP seuls à seuls. C'est donc, dans une grande partie là que se jouent les rapports entre chefs et CP.

Le fait est, que les chefs de patrouille n'aiment pas qu'on leur impose quelque chose, et ils auront forcément du mal à faire appliquer une décision qui ne vient pas d'eux.

La solution est alors très simple, il suffit de décider avec eux, car alors, si ce sont eux-mêmes qui ont décidé quel que chose, ils devront bien faire en sorte que cela soit appliqué. (Ou le mettre en pratique eux-mêmes!)

C'est ceci que permet le CdC, et il permet en plus de montrer qu'on les prend au sérieux, qu'on les considère comme supérieurs aux simples Eclaireurs, on leur donne ainsi une importance dont ils sont fiers et dont ils feront tout pour se montrer dignes

Il est surprenant de plus, de voir combien ces garçons qui pourraient être nuisibles, si non canalisés, dans la troupe deviennent, lorsqu'on leur donne des responsabilités en les prenant au sérieux dans le CdC, rigoureux, et même sévères.

C'est ainsi, par exemple, que des garçons qui seraient les premiers à lancer des pétards pendant le camp, lorsqu'ils se sentent responsables de la marche du camp et de leurs cadets, presque immanquablement condamnent leur emploi au CdC. Ils feront alors sans mal appliquer cette décision... et pour eux aussi! (Il est évident que cela ne peut marcher que si le chef a eu la délicatesse de ne pas laisser voir qu'il puisse supposer que les chefs de patrouille soient assez bêtes et infantiles pour se livrer à ce genre de jeu stupide!!!)

Le CdC a en fait deux formes, suivant qu'il a lieu sur le terrain ou en dehors des activités.

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Le CdC pendant un camp.

Pendant tout camp, que ce soit pour plusieurs semaines, ou pour deux jours, il faut qu'il y ait un CdC tous les jours avec les CP.

On y parle des activités passées, les chefs de patrouille disant ce que leur patrouille et eux-mêmes en ont pensé, avec leurs désirs pour l'avenir.

Les chefs leur expliquent quelles seront les activités de la journée (dans le secret du CdC), pour s'assurer de leur concours, leur expliquer ce qu'ils auront à faire, et leur demander conseil sur quelques détails pratiques pour la réalisation.

Enfin, on traite toute question ayant à faire avec la marche du camp: horaires, services, problèmes éventuels &c... On fait aussi un tour de table pour savoir comment ça se passe dans chaque patrouille et voir comment résoudre les problèmes.

Mais les problèmes particuliers de chaque Eclaireur peuvent aussi être vus entre le CP concerné et le chef de troupe à un autre moment.

Ce genre de réunion doit être bien menée et dure environ 15 ou 20 minutes.

Pendant un grand camp, le moment judicieux pour le faire est difficile à choisir. Le soir, bien qu'assez calme est à éviter absolument, car les patrouilles ont besoin de leur CP au moment du coucher, si l'on veut que tout se passe correctement et rapidement. De plus, si les chefs veillent, les Eclaireurs ne se sentiront pas obligés de s'endormir rapidement, et en plus, les chefs ont eux aussi besoin de tout leur sommeil. L'équilibre du camp en dépend donc. Un moment possible pour le CdC quotidien est le matin entre le petit déjeuner et le rassemblement de lever des couleurs, ce qui est très propice, et laisse aux SP le soin de diriger la patrouille pour ranger les coins de patrouille, ce qui est un excellent exercice. (On peut aussi faire le CdC après le déjeuner pendant la sieste, mais toutes les patrouilles ne finissent pas de manger en même temps... voici encore une question à voir en CdC!)

Pendant chaque week-end, il doit évidemment y avoir aussi un CdC de ce genre.

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Le CdC à proprement parler.

Il se réunit une fois de temps en temps, le plus souvent possible, suivant les disponibilités de chacun, et le nombre des activités, mais pas moins de une fois par mois environ (pour un mois sans vacances scolaires).

Le CdC comprend normalement les chefs et les CP. Les seconds peuvent être invités, ce qui ne peut leur faire que du bien et permet pour une petite troupe d'avoir un peu plus de monde à la réunion.

La réunion doit se dérouler avec une atmosphère de sérieux pour que ce soit positif. Pour cela, le CdC doit se passer comme un conseil d'administration, avec un ordre du jour des questions à traiter &c... Chaque réunion a un secrétaire qui est un des chefs de patrouille (qui change à chaque fois), et celui-ci est chargé ensuite d'écrire un compte rendu des décisions et de la réunion dans un cahier prévu pour cela. La lecture du compte rendu du CdC précédent ouvre chaque réunion et doit être accepté à l'unanimité...

Ce petit folklore est très bien perçu des CP lorsqu'il est présenté avec sérieux. Il contribue à montrer le sérieux des réunions et des décisions, et entraîne en plus les CP à prendre des notes au cours de réunions &c... ce qui n'est pas facile.

Le reste du CdC peut d'ailleurs aussi leur apporter beaucoup personnellement s'il est bien mené, car ils doivent apprendre à exprimer leurs idées, à se faire comprendre, et aussi à écouter celles des autres, à laisser parler, puis à discuter le pour et le contre d'une question.

Les décisions, lorsqu'elles n'apportent pas l'unanimité sont votées à main levée , ou éventuellement avec des bulletins secrets pour des questions plus importantes. Chacun des chefs vote, et c'est la majorité qui l'emporte. Il peut alors arriver, pour des questions peu importantes ou en tout cas pas vitales pour la troupe, que les CP mettent les chefs en minorité (à leur grande joie!). Les chefs alors s'inclinent, donnant par là un très bon exemple de solidarité.

Mais bien entendu, le chef de troupe peut, s'il le veut opposer son veto pour une question qui serait vitale pour la troupe, mais cela est et doit être exceptionnel, car sinon, le CdC perdrait toute crédibilité. De même, le chef de troupe pourrait aussi profiter de son ascendant pour imposer indirectement ses idées, ou submerger les CP d'une masse d'arguments auxquels ils sont incapables de répondre, mais même s'il y réussit, les CP se rendront très bien compte qu'ils sont manipulés, perdront goût aux CdC, et l'effet atteint sera tout à fait à l'opposé du but que l'on s'était donné. Le CT ne doit donc qu'exceptionnellement "forcer" les décisions du CdC, et uniquement pour des questions très importantes. Pour les autres, il doit au contraire laisser l'ensemble du CdC prendre librement une décision, et même si la réponse à une question lui semble évidente, il doit la laisser trouver par ses chefs de patrouille. Il faut que le CdC ait des idées, et ne soit pas seulement un comité d'approbation du chef de troupe...

Les questions que l'on peut traiter en CdC sont innombrables. Citons pour exemple:

- La rétrospective des activités passées, avec les desiderata des CdP &c...

- Les activités futures: Week-end ou sortie, lieu, horaires, jeu de nuit ou veillée &c...

- Décisions générales de la troupe...

Il y a les questions importantes: allons nous camper en France ou à l'étranger, doit-on créer une nouvelle patrouille? &c... Mais il faut aussi que le chef trouve une foule de petites questions à discuter pour apprendre aux CP à discuter et pour les impliquer dans les affaires de la troupe. Par exemple: Doit on racheter un ballon de football ou de rugby, combien y mettre? De quelle couleur repeindre le mur du fond du local? Que faire pour gagner un peu d'argent?...

Après une pause ou un repas pris ensemble, une deuxième partie peut être consacrée à autre chose qu'à des décisions, comme par exemple de la formation (technique ou sur le métier de CP), ou à des discussions ou exposés sur des sujets, qui, pour une fois ne s'adressant pas à l'ensemble de la troupe seront vraiment à leur niveau (sujets de réflexion ou religieux...).

On peut aussi terminer le CdC, si l'on a bien contrôlé l'atmosphère par la lecture d'un verset biblique qui aura été introduit et expliqué avant la lecture, puis éventuellement une prière.

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Contacts personnels avec les chefs de patrouille

Le CdC ne doit cependant pas être le seul contact entre les chefs et les CP. Il faut que le maximum de liens de confiance et d'amitié existent entre eux. Pour cela toute occasion de contact doit être utilisée et recherchée, soit pour discuter de la patrouille en général et avec un garçon en particulier de son rôle de CP, de ses études, des ses difficultés, de ce qu'il aime, ou fait par ailleurs &c... ou alors tout simplement parler à bâtons rompus de tout et de rien, comme de bons copains.

Il faut en tout cas qu'au moins une fois par an, le Chef de troupe voie chaque chef de patrouille individuellement pour faire le point sur sa patrouille. Parler de chacun de ses Eclaireur amène tout naturellement à parler du chef de patrouille le lui même, et c'est alors un moment tout à fait privilégié de deux Frères qui se parlent en toute confiance.

 

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L'action collective et individuelle

Un des principes fondamentaux de BP est de "ne rien laisser passer", et de réagir énergiquement contre tout laxisme et laisser aller.

La qualité et I'esprit supérieur d'une troupe ne se font pas tout seul, Si on ne fait rien de particulier pour obtenir un bon comportement et une bonne volonté de la troupe, elle régresse nécessairement à l'état naturel de "cour d'école" où ce ne sont pas toujours les meilleurs éléments qui mènent. Au sein du scoutisme, nous voulons au contraire que la troupe vive d'une façon supérieure, et que ce soit la fraternité et l'esprit de service qui règnent plutôt que la force et la vulgarité.

Ceci ne peut se faire que par l'action continue du chef de troupe et de tous les chefs (y compris les chefs de patrouille), d'une façon collective et individuelle.

Le chef doit donc être extrêmement attentif, observer et voir tout ce qui se passe dans la troupe, et donc être toujours sur place, se promener dans les patrouilles, passer un peu de temps dans chacune, parler avec les Eclaireurs &c... afin de sentir exactement où en est la troupe, chaque patrouille et chaque Eclaireur, de déceler les problèmes éventuels, futurs ou présents et surtout de réagir immédiatement face à tout manquement d'esprit, d’ordre, &c... (Il ne faut évidemment pas que les Eclaireurs aient l'impression qu'on les surveille ou qu'on les espionne &c.... mais sentent simplement que le chef est là, et qu'il s'intéresse à eux, fraternellement.)

Il faut savoir en effet qu’il est toujours beaucoup plus facile de prendre un problème à la racine, que de récupérer tant bien que mal une situation négative installée déjà depuis un certain temps.

Ainsi, dans une troupe qui marche bien, le chef aura à agir constamment, bien sûr, mais sur des petits points, avec de simples petites remarques ou félicitations, le plus souvent.

Par contre, essayer d'introduire de bonnes habitudes dans une troupe qui a déjà l'habitude de fonctionner dans un certain laisser aller ou mauvais esprit est pratiquement impossible. Il vaut mieux alors repartir seulement avec ceux qui ont vraiment envie de vivre quelque chose de supérieur à la troupe, et qui veulent s'intéresser à leur promesse, et laisser les autres se distraire ailleurs que dans une troupe d'Eclaireurs.

Une troupe en effet, auto-entretient son esprit. Si elle a bon esprit, alors ce seront les meilleurs éléments qui seront reconnus comme leaders, et tout garçon essayant d'agir avec un mauvais esprit se sentira automatiquement exclu du groupe. Il aura alors deux possibilités: ou il comprendra et prendra petit à petit lui aussi ce bon esprit qui règne à la troupe, ou bien il trouvera que tous les garçons à la troupe sont des idiots, et il partira de lui même. Si au contraire, c'est un mauvais esprit qui règne dans la troupe, il n'y a alors pratiquement rien d'autre à faire que de repartir sur du neuf, car sinon, ce seront les meilleurs qui partiront en trouvant que ce n'est pas leur genre, et la troupe se dégradera de plus en plus.

Tout le problème du chef est donc qu'il y ait au départ dans la troupe (et donc surtout dans la HP) un bon esprit général, de façon à bien influencer ceux qui ne l'ont pas tout à fait. Les jeunes garçons qui arrivent à la troupe à 12 ans n'ont en général pas encore ce bon esprit, mais ils ont le temps de l'apprendre, car de toute façon, à 12 ou 13 ans, ils ne peuvent pas encore influencer beaucoup les autres, ni avoir un rôle de leader dans le groupe. Pour ce qui est de celui qui à 14 ou 15 ans n'aurait pas encore compris, il faut qu'il sente une pression continuelle des autres et des chefs (et qu'il n'ait en tout cas pas de responsabilités de patrouille), afin qu'il comprenne qu'il doit choisir: soit changer et être vraiment dans le groupe, soit partir. Pour cela, il faut aussi que le chef veille qu'il ne puisse former une bande au sein de la troupe pour se conforter dans son attitude.

Lorsque c'est le bon esprit qui règne, alors la troupe devient un milieu profitable pour tous, et en particulier pour ceux dont l'attitude est encore un peu... variable.

Afin d'aider sa troupe à progresser dans le bon sens, le chef doit encourager et féliciter, exhorter à bien se conduire (et donc voir à l'avance ce qui peut se passer), et faire prendre conscience des erreurs.

Tout ceci doit se faire au niveau de la troupe pendant les rassemblements, et aussi au niveau individuel, en prenant la peine de parler seul à seul à un Eclaireur chaque fois qu'il le faut.

Il va de soi que tous les membres de l'équipe des chefs doivent se sentir responsables du niveau de la troupe et faire chaque fois qu'ils en ont l'occasion les remarques utiles aux progrès de la troupe. Cependant, pour ce qui est des entretiens individuels avec les Eclaireurs, c’est là le rôle du chef de troupe. C’est d'ailleurs lui qui est en général le plus compétent pour le faire, et surtout, il serait très destructeur pour un garçon que deux chefs lui disent des choses différentes sur lui à quelques instants d'intervalle. C'est donc le chef de troupe qui doit avoir en tête les qualités et les problèmes de chacun de ses garçons, et centraliser l'action pédagogique.

Bien sûr, il peut arriver qu'il laisse dans un cas particulier un adjoint compétent prendre un Eclaireur à part pour certaines raisons. Il faudra cependant toujours qu’il en soit rendu compte ensuite très précisément au chef de troupe pour le cas où il aurait lui aussi à agir à un autre moment.

De même, les adjoints devront dire tout ce qu'ils observent au chef de troupe, afin qu'il soit au courant et que l'équipe puisse en parler; et réciproquement, le CT doit tenir ses adjoints au courant de ses actions, car même si l'action individuelle est surtout le travail du CT, ce n'est pas le CT tout seul qui fait marcher la troupe, mais une équipe dans laquelle il doit y avoir une bonne communication et de la collaboration.

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Féliciter et encourager.

Féliciter est sans doute le plus facile à faire, mais c'est aussi ce qu'on oublie le plus facilement de faire. or, précisément, des encouragements et des félicitations ont toujours un effet extrêmement positif, et sont globalement bien plus efficaces que des remontrances. Il faut donc penser, chaque fois que la troupe se comporte bien à lui dire sa satisfaction et qu'elle a été digne de la véritable troupe d'Eclaireurs qu'elle est (et pareil individuellement). Cela incitera évidemment les garçons à continuer. De même, un Eclaireur qui aura fait un effort, persévèrera si son chef le remarque, le félicite et l'encourage (cependant, ceci doit se faire individuellement, et pas en rassemblement, sauf pour une action d'éclat).

 

Exhorter.

Le chef doit aussi autant que possible aider la troupe à bien se comporter en l'exhortant dans ce sens chaque fois que l'occasion s'en présente.

Par exemple, avant de monter dans un train, le chef peut en rassemblement dire un petit mot comme le suivant:

"Nous allons maintenant prendre le train, Je vous rappelle que nous devons donner la meilleur impression des Eclaireurs aux gens autour de nous. Alors je compte sur vous pour ne pas vous conduire comme des sauvages, mais comme de vrais EU que vous êtes, pour être dignes de notre troupe."

Il va de soi qu'après le voyage, le chef dira ce qu'il en a pensé, en félicitant, ou en exprimant sa surprise (pour ne pas dire sa déception).

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Faire prendre conscience des erreurs

Malgré toutes ces précautions, il est inévitable que de temps à autre, la troupe ou un Eclaireur manque à son devoir. Le chef doit alors réagir pour éviter qu'une mauvaise habitude ne s'installe.

Là encore, toute action du chef doit faire appel à la dignité et au sens de l'honneur des garçons, pour raviver leur bonne volonté.

Tout ce qui est rabaissant est absolument à proscrire. Dire à un garçon: "Tu es insupportable, tu es incapable &c..." ne lui donne que rarement envie de progresser. Plutôt que d'accabler un garçon de défauts, il vaut mieux l'inviter à avoir certaines qualités (et à développer des qualités qu'il néglige)

Toute remarque à un Eclaireur ou tout entretien personnel à propos d'une faute plus grave doit avoir pour but de réveiller la conscience et le "meilleur moi" du garçon. Nous ne pouvons pas forcer un garçon à avoir une attitude positive. Il faut donc que ce soit lui qui le décide.

Un garçon normal n'a pas envie d'être volontairement nuisible et mal-aimé dans un milieu qu'il a choisi. Au contraire, il veut au fond de lui-même progresser, se rendre utile, être bien jugé, et ne pas décevoir quelqu'un qui lui fait confiance, c'est de désir qu'il faut aller rechercher pour l'utiliser.

Ainsi, par exemple, pour une faute, le chef pourrait dire à un Eclaireur: "Ca m'étonne de toi ce que tu as fait là (et surtout pas "Ca me déçoit"!) Ca ne te ressemble pas. Ca ne colle pas avec ce que j'imagine et ce que je sais de toi. Tu t'es laissé aller, tu as un peu perdu la tête... Il faut redevenir toi-même, Toi-même, c'est à dire un garçon franc et droit comme tu es en réalité, quand tu ne te laisses pas influencer par la première stupidité venue."

Le désir de ne pas décevoir est très fort chez un garçon, il faut donc l'utiliser, et montrer que nous croyons à leurs qualités, à leurs capacités, et que nous avons une haute opinion d'eux, car tout garçon tend à se conformer à l'image qu'ils croient qu'on a d'eux.

Il ne faut bien sûr pas tomber dans une malhabile flatterie, et dire par exemple à un Eclaireur connu pour être peu travailleur: "Toi qui es tellement travailleur", il ne serait pas dupe. Mais on pourrait dire: "Je sais que tu peux être vraiment travailleur et efficace quand tu le veux..."

Nous voyons donc que pour chaque situation, il faut trouver les paroles adaptées qui feront progresser le garçon. Le plus important est que ces paroles soient toujours proportionnées à la situation. Ce serait par exemple grave de prendre à part un Eclaireur pour un grand entretien individuel pour une attitude paresseuse, celle -ci n'étant que passagère, ou liée à un mal de tête! C'est pourquoi, il faut toujours commencer par essayer de comprendre et de faire dire les raisons d'une certaine attitude. Ceci permet d'éviter le terriblement destructeur monologue du chef... qui tombe à côté.

Un garçon est toujours sensible et prêt à s'ouvrir à celui qui essaye de le comprendre. C'est pourquoi il faut aussi éviter les grands discours moralisateurs, et faire parler le plus possible et dès le départ le garçon, lui demander ce qu'il pense, ou de s’expliquer &c... Cela permet en plus de mieux comprendre la situation et donc de dire des choses plus appropriées.

Il est parfois important de connaître les raisons profondes d'un Eclaireur, ou de savoir la réalité d'un fait douteux. Si l'on soupçonne quelque chose, il vaut presque toujours mieux en parler franchement au garçon concerné. On pourra donc dire:

"Je soupçonne cela, j'aime beaucoup mieux t'en parler à toi, franchement, que de faire une enquête derrière ton dos. Oui ou non est-ce exact?... Mais attend, ne me réponds pas tout de suite. Réfléchis d'abord. Quelle que soit la faute que tu aie pu commettre, je veux au moins pouvoir continuer à te donner ma confiance entière quand il s'agit de ta franchise. Alors ne me réponds que si c'est pour me dire la vérité, parce que ce que tu vas me dire, je vais le croire...''

Ce genre de discours a une force extraordinaire. Il faut donc ne l'employer que dans des cas graves. Suivant les situations, il faut l'adapter et éventuellement ne dire que: "Tu n'as qu'une parole, alors ce que tu vas me dire, je vais le croire", ou bien après qu'un garçon ait dit quelque chose: "puisque tu es Eclaireur, je te crois". Il ne faut jamais douter de la parole d’une Eclaireur, mais au contraire toujours commencer par faire confiance. Mais il faut bien montrer que cette confiance ne vient pas d’une naïveté de chef, mais qu’elle est volontaire et vient du fait que le garçon est Eclaireur. Un chef maladroit qui dirait "Je ne te crois pas" à un Eclaireur, détruirait considérablement tout ce qui est attaché comme idéal de franchise et de confiance au fait d'être Eclaireur. Il lui laisserait supposer qu'il est possible qu'un Eclaireur mente, alors qu'il doit au contraire faire sentir que cela n'est même pas envisageable.

Et enfin, comme nous l'avons déjà dit, dans le cas de faute de la part d'un Eclaireur, il faut toujours que l'entretien soit proportionné. Si un garçon par exemple oublie de ranger une scie, il suffit de lui dire en passant qu'il aurait du le faire et qu'on compte sur lui pour que ce soit fait la prochaine fois. A l'autre extrême, pour une faute grave, il faut nécessairement aller beaucoup plus en profondeur.

Au maximum, voici la forme que pourrait avoir l'entretien.

-Questions. (réveiller la conscience, le meilleur moi).

Tu as fait... Telle chose. Qu'est-ce que tu en penses? Crois tu que ce soit bon pour le camp? Si tous les Eclaireurs agissaient ainsi, penses-tu que le camp pourrait continuer? Estimes- tu que tu as eu raison de faire cela? Et pour toi-même, pour ton bien, pour ton avenir, pour ta dignité, crois-tu que tu as fait quelque chose de bien? Si je te laissais continuer sans essayer de te mettre en garde est-ce que plus tard, tu ne serais pas fondé à me reprocher mon indifférence?

-Affirmations.

Précisément, je ne suis pas indifférent, parce que je suis ton Frère Eclaireur, et que je t'aimes bien. Si tu n'étais rien pour moi, ce que tu ferais me serait bien égal. Mais tu es un de mes Eclaireurs, et n'oublie pas qu'entre les Eclaireurs et moi, il y a une promesse de confiance et de fraternité. Nous ne devons pas nous laisser tomber mutuellement. Moi, je suis triste lorsque je vois un Eclaireur qui n'est pas ce qu'il devrait être. Toi, tu dois être attristé lorsque tu penses que, par ta faute, le camp a été moins beau aujourd'hui que ce qu'il aurait pu être.

-Suggestions.

Mais ce qui est fait est fait et ce qui est passé est passé. Ce qui compte, maintenant, c'est l'avenir. Es-tu d'accord pour reconnaître que tu as eu tort? Es-tu prêt à faire tout ce que tu pourras pour réparer ta faute? N'as-tu pas de désir de changer résolument de conduite et de devenir un type bien? Evidemment, tu l'as ce désir. Je sais bien que tu es fâché de ce que tu as fait.

Tu ne peux pas ne pas l'être, étant donné le bon fond que tu as. Et puis, tu as eu , à ce camp, de très bons moments, tu as fait, à plusieurs reprises des choses très bien, tu ne vas pas laisser gâcher et perdre tout cela..."

-Propositions.

"Ce qu'il faut, c'est réparer ou, en tout cas, montrer que tu regrettes et que tu voudrais effacer cela. Que pourrais-tu bien faire pour réparer? Moi, je pense que tu pourrais... (suit une proposition concrète). Qu'en penses-tu? As-tu une autre idée? Crois-tu qu'après cela on pourra te tenir quitte?..."

Enfin, le coupable ayant participé à l'entretien, donné son avis, apporté librement son adhésion au plan constructif proposé, viendront les mots qui scellent cet accord:

-Accord.

"Alors dans ces conditions là, ça va. On va oublier tout cela on n'en parlera plus, et on va reprendre tout comme avant. Voilà! on tire un grand trait, et je te refais confiance, comme si rien ne s'était passé. A toi, maintenant de faire ta part. Ca sera peut-être difficile. Je le sais. Si c'était facile, ça ne serait pas intéressant. Si ça ne va pas tout seul, veux-tu m'en parler? Tu comprends bien: ce que je veux, ce n'est pas te faire souffrir, c'est de t'aider à marcher droit. Es-tu d'accord? As-tu confiance en moi?..."

On pourrait penser qu'il y a la possibilité que le garçon réponde pour faire plaisir au chef, mais sans être sincère. Cependant, surtout avec un Eclaireur que l'on connaît bien, et dans une bonne atmosphère de troupe, il est très facile de voir si le garçon répond de tout cœur, ou avec réticence. De toute façon, dans ce dernier cas, l'absence de changement d'attitude le confirmerait rapidement.

Si le garçon est de bonne volonté, alors il faut l'aider et lui faire confiance. Si au contraire, pour une faute grave il n'y a plus de volonté de bien faire, de progresser, ou d'être vraiment "Eclaireur" il faut lui faire comprendre qu'il se trouve devant un choix à prendre. Il faut donc l'amener à prendre une décision personnelle et librement consentie sur l'orientation de sa vie. Le rôle du chef sera alors de faire appel à l'imagination du garçon pour lui présenter de façon aussi imagée et typée et concrète que possible deux genres de vies nettement tranchés: Etre un sale type... ou être quelqu'un de bien. Le garçon doit comprendre qu'il est devant un choix qu'il ne peut éviter, l'alternative ne pouvant plus demeurer.

Si, malgré cela, le garçon reste ouvertement et volontairement opposé à l'esprit "Eclaireur" , il faut alors envisager de l'exclure du camp, avec l'accord des chefs de patrouille, avant qu'il n'ait eu le temps d'entraîner des plus jeunes, ou de nuire à l'esprit de troupe. Il suffira d'expliquer alors à la troupe que tous ceux qui sont au camp veulent faire tout leur possible pour être Eclaireur, et que, si quelqu'un ne veut pas, alors, il est préférable pour lui et pour la troupe que leurs routes se séparent, par honnêteté...

C'est pourquoi, une fois de plus, il faut absolument tenir à ce que la promesse et le fait d'être Eclaireur soient liés, de façon à ce que, faire partie de la troupe signifie vouloir vivre un certain idéal. Si un garçon avait le droit d'être à la troupe et Eclaireur, sans avoir choisi volontairement cet idéal, que pour rions nous alors exiger de lui? Inversement, un garçon qui trouverait que la Loi de l'Eclaireur ne correspond plus au sens dans lequel il veut mener sa vie, a parfaitement le droit de se défaire d'une promesse qu'il a faite à 12 ans, et comprendra de lui-même qu'il doit alors quitter la troupe (au profit de tous les autres d'ailleurs), même s'il en apprécie les activités.

Un chef doit se sentir responsable devant toute la troupe, et ne doit en aucun cas sacrifier la valeur de son esprit, même pour aider un garçon trop "difficile". Ce genre de garçon ne doit pas être traite par nous, mais par des éducateurs spécialisés. On n'a pas le droit de sacrifier 30 garçons qui ont aussi besoin d'une troupe qui ait un bon esprit, pour tenter de faire un peu de bien à un seul...

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L'éducation scoute est positive et non répressive.

Contrairement à la plupart des systèmes autoritaires, nous n'avons aucun moyen de pression sur les garçons. Nous sommes donc entièrement dépendants de leur bonne volonté. Normalement, celle ci existe, puisqu'ils font déjà l'effort de venir à nos activités, et c'est toujours à elle qu'il faut faire appel dans tous les cas.

Plutôt que de réprimer des mauvaises tendances, l'action scoute essaye de lui en substituer une autre, bonne, répondant au même désir. Ce que nous faisons, c'est de chercher ce qui est bon dans chaque garçon pour le mettre à la surface et le développer, pour que cela prenne finalement la place de ce qui est... moins bon. La pédagogie scoute s'appuie aussi sur le désir naturel des garçons de devenir quelqu'un de bien et de respectable. Le sens de l'honneur et de sa propre dignité qu'ont les garçons est pour nous un allié d'une force remarquable. C'est pourquoi il faut toujours faire appel à ce sens de l'honneur, et toute attitude qui tend à le réduire ne fait que détruire notre travail.

Ce serait le cas, par exemple, d’un chef utilisant, pour essayer de se faire respecter, des punitions corporelles, ou des "bottards"... Ce genre d'action ne fait qu'humilier le garçon et lui donnent des sentiments négatifs: le désir de fanfaronner (si le geste a été public), ou de désobéir par bravade... Enfin, même si l'on obtient quelque résultat momentanément, cela n'empêchera pas le garçon de recommencer dès que le chef ne pourra pas le voir

De plus, si un chef pratique les "bottards" &c... alors, les chefs de patrouille le feront aussi, et ainsi de suite jusqu'au plus jeune qui n'aura hâte de grandir que pour imposer sa force aux plus jeunes. On imagine alors la destruction lamentable de l'esprit de fraternité, et de confiance qui doit régner à la troupe.

Il faut, au contraire, que les Eclaireurs n'essayent pas d'éviter le chef ou de lui cacher leurs erreurs &c... mais qu'ils sentent ce climat de confiance, et que celui-ci essaye de les comprendre de les aider, et que même s'il ne laisse rien passer, il ne cherche pas à sanctionner ou à punir, mais à aider, conseiller et soutenir.

 

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L'action religieuse

L'action religieuse dans une troupe consiste principalement à donner une dimension spirituelle à toute la vie scoute. Il ne s'agit donc pas de faire un "catéchisme" ou d'apprendre aux garçons des vérités dogmatiques, mais d'éveiller ou de développer leur sens spirituel.

On pourrait dire aussi qu'en un sens le scoutisme est une sorte d'application pratique de la foi chrétienne, montrant qu'il ne suffit pas de suivre une instruction religieuse ou de prendre connaissance de doctrines, mais qu'il faut aussi vivre l'Evangile.

C'est pourquoi, le chef qui obtient que sa troupe vive effectivement dans une fraternité, un partage, un respect mutuel, et un dévouement véritables, , et qui fait savoir que cela nous vient de l'Evangile, a déjà fait ce sans quoi aucune action religieuse n'est pensable dans le scoutisme.

Ce qu'il faut, c'est montrer que le message évangélique peut être vécu d'une certaine manière à la troupe, et qu'il procure du bonheur. Alors de plus, toute parole concernant ce message évangélique sera bien reçue par les garçons qui y retrouveront leur idéal, et qui verront qu'il n'est pas éloigné de leur vie personnelle.

Si au contraire la troupe n'a pas ce "bon esprit", telle que la force soit ce qui permet de se faire respecter, ou alors que les CP fassent faire par les plus jeunes les corvées &c... ou alors que la médiocrité ou la vulgarité règnent sans désir d'élévation morale, ou encore qu'il y ait peu de loyauté, ou d'entraide mutuelle; elle sera alors forcément stérile pour tout message spirituel venant de l'Evangile. Soit la troupe n'écoutera pas ce message, ou s'en moquera &c... soit elle apprendra l'hypocrisie, et qu'il est possible de paraître religieux tout en faisant n'importe quoi, ce qui est encore pire.

La première chose à faire est donc de s'efforcer de donner à sa troupe un bon esprit, car c'est alors seulement qu'il est possible d'avoir une véritable action spirituelle.

Il faut ensuite faire comme on le fait pour l'idéal: mêler à toute la vie de la troupe le sens spirituel. Il faut que le domaine spirituel soit véritablement une dimension de notre vie en troupe, et ceci par de simples petits mots de temps en temps pour montrer que Dieu est présent, que nous agissons pour lui, que nous suivons l'exemple du Christ, qu'Il nous aide &c... En particulier, le début et la fin de la journée au camp peuvent être l'occasion de rappeler ce qu'il faut que le camp soit pour être un bon camp, ce qu'il faut que chacun devienne, ce que Dieu attend de nous, ce que Jésus a enseigné pour qu'on soit vraiment heureux, éventuellement convier à la prière.

Le soir, après la veillée, est pour cela très propice, la troupe étant rassemblée autour du feu dans la nuit une dernière fois, les cœurs sont tout prêts à s'élever grâce à quelques paroles très courtes et très simples du chef avant de chanter le Cantique des Patrouilles, pour appeler au devoir, au service, montrer que Dieu est bon, qu'il pardonne et nous soutient, renforcer les résolutions, affermir les courages, et faire comprendre à chacun que Dieu l'aide, parce qu'il travaille pour Lui et avec Lui.

Dieu doit donc être présent quotidiennement, en appelant à agir pour lui, et aussi comme Celui qui nous comprend et qui nous aide. Mais Dieu doit aussi être associé à tous les événements importants de la vie scoute du garçon (épreuves d'aspirant, pro messe, seconde classe, brevets &c...). Il faut montrer que par là Dieu continue son plan, et que quelles que soient les difficultés, Dieu l'aidera &c... C'est aussi une bonne occasion pour rappeler que malgré nos manquements ou notre imperfection, Dieu nous aime, et que là où même le chef ne peut plus l'aider, Dieu l'aide, le comprend, le suit, et reste avec lui.

Ce que nous venons de voir est l'action spirituelle continue au sein de la troupe. C'est sans doute la plus importante, mais elle ne serait pas complète si il n'y avait régulièrement des moments où toute la troupe se réunit pour s'élever moralement et spirituellement, c'est le "culte Eclaireur", ou le "moment spirituel".

Le terme "culte" ne doit pas être entendu dans le sens où on l'entend ordinairement, c'est simplement un rassemblement de la troupe permettant d'élever nos garçons à des réalités spirituelles.

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Le "Culte Eclaireur".

Il y a plusieurs manières d'envisager le culte Eclaireur. Celle que nous allons exposer d'abord est celle du culte fait par le chef, où il y a une âme qui nourrit les autres, un grand frère qui parle à ses cadets.

Le culte a alors lieu à un rassemblement en uniforme, comme au lever des couleurs pour le camp. Les Eclaireurs peuvent s'asseoir, et le chef, restant debout pour se faire entendre fait un petit laïus sur un sujet habilement choisi. La troupe peut ensuite chanter un chant et on peut de temps en temps terminer par une courte prière. Ceci fait commencer une journée de camp d'une très bonne manière.

Le petit discours du chef doit avoir été soigneusement préparé, et avoir la forme d'une improvisation préparée, c'est-à-dire que celui-ci parle dans un style très direct et spontané, avec quelques notes donnant les idées maîtresses de son développement.

L'art de parler ainsi à sa troupe peut rebuter quelques chefs inexpérimentés, cependant, cela s'acquiert très facilement, et n'est pas si difficile que ça, si on suit les quelques règles qui suivent.

1. Accrocher au départ les Eclaireurs. C'est souvent dans les quelques premiers mots que l'attention des garçons se joue. Il serait alors maladroit de partir de grandes généralités sur la vie, ou de Dieu, les éclaireurs se disant alors: "Ca y est, le chef est reparti dans ses discours pieusards..."

De même, la Bible ne constitue pas un très bon point de départ (sauf éventuellement une parabole simple), car, étant encore jeunes, le plus souvent, la Bible ne les touche pas beaucoup, ils n'y voient pas tous une autorité suprême, et c'est plutôt de la valeur de la Bible que nous devons essayer de les convaincre. La Bible, enfin est assez difficile à comprendre pour des jeunes esprits, et si l'on part de la Bible, beaucoup d'oreilles se ferment.

Le but est plutôt d'en arriver à Dieu et à la Bible, en partant des garçons eux-mêmes, de ce qu'ils vivent, de leurs préoccupations, et de ce qui les touche. Il faut qu'ils se reconnaissent dans les paroles du chef, qu'ils sentent que celui-ci les comprend, et partage leurs préoccupations. Alors seulement le chef pourra montrer que la Bible et notre christianisme répondent à leurs questions.

Il suffit d'ailleurs de prendre exemple sur Jésus. Celui ci partait toujours de faits concrets, ou d'histoires, qu'elles soient inventées (paraboles) ou réelles (épis arrachés, vielle dame qui donne une pite...) Le chef sera aussi toujours écouté s'il part de faits vécus par lui, la troupe, quelqu'un d'autre, ou les garçons en général. Il faut que dès le départ les garçons se reconnaissent dans ce qui est dit, ou que cela les intéresse d'une manière ou d'une autre.

Mais une fois le départ bien fait, les Eclaireurs étant attentifs, il faut pouvoir conserver leur attention.

2. Savoir où l'on veut en venir. Le but d'un culte est normalement d'en arriver à Dieu et à la Bible, et de montrer que cela répond à leurs préoccupations et peut les aider dans leur vie. Il faut en général donc, trouver un verset biblique qui illustre ce qu'on a dit, mais ce verset ne sera pas tant là pour donner du poids aux paroles du chef, que pour que les Eclaireurs se disent: "en fait, la Bible, c'est intéressant..."

La Bible est, il est vrai, difficile à lire, et ce n'est pas, en général, profitable de conseiller à un garçon de 14 ans de la lire, car il risquerait d'être rebuté pour toujours. Il faut cependant qu'il sente petit à petit qu'elle contient des choses utiles pour sa vie, afin que plus tard, il aille les y chercher lui même.

Une très bonne façon de faire est de terminer par le verset biblique et de laisser ainsi le dernier mot à la Bible. Il faut alors introduire le verset et l'expliquer avant, de façon à ce qu'il soit immédiatement compréhensible. Si le passage est bien choisi, le chef n'aura qu'à dire: "d'ailleurs, ce que je vous dis ~, c'est aussi exactement ce qui est écrit dans la Bible:..." lire son passage et ainsi son autorité et celle de la Bible se renforcent mutuellement.

Le contenu du message que l'on veut faire passer ne doit pas être trop compliqué. Cela peut être par exemple de "servir Dieu", c'est à dire à inciter à agir pour Dieu. Ceci pourrait se résumer d'une façon très schématique par :"Dieu nous aime, il nous a tout donné, ce que nous pouvons faire de mieux pour le remercier et lui rendre service, c'est d'être Eclaireur. C'est ce que nous pouvons faire de mieux pour Lui, pour l'instant". Ou encore: "Dieu a besoin de nous pour faire progresser le bien sur la terre. Nous, Eclaireurs avons choisi de nous battre avec Lui pour le bien, justement en étant Eclaireurs".

Il ne faut cependant évidemment pas se perdre dans de la théologie élevée, et au contraire donner de nombreux exemples pratiques avec des conseils de conduite de vie positifs ("Un Eclaireur est..., nous, nous voulons..., Puisque nous avons promis, nous devons...',' et non pas: "Un Eclaireur ne doit pas.... il ne faut pas...") et des exhortations à être Eclaireur, à penser à sa promesse &c...

3. Conserver l'intérêt. Pour cela, il faut parsemer le discours d'histoires concrètes, d'exemples, de souvenirs ou d'allusions à la vie du camp. (à condition que ce ne soit pas pris comme une accusation personnelle, ni ne prenne la troupe à "rebrousse poil"). Il faut utiliser l'humour à condition qu'il ne soit pas trop épais, mais plutôt comme de l'humour anglais, déclenchant le sourire(et l'intérêt) sans pour autant enlever du sérieux à ce qui est dit, ni tomber dans le ridicule.

On peut aussi interpeller la troupe en posant des questions à la cantonade (et donner soi même immédiatement la réponse que tout le monde se fait dans sa tête).

Il est bon enfin d’obtenir à tout moment des accords en disant une série de choses que les Eclaireurs reconnaissent pour être vraies. Ils en sont alors amenés à se dire plus ou moins consciemment: " ah oui, ça c'est vrai, il a raison..." et ainsi à accueillir positivement le reste du discours.

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La prière.

Faire une prière en troupe n'est pas toujours très facile. Il ne faut certes pas en abuser, car elle doit être naturelle, mais il est indispensable d'en faire de temps en temps, ne sera-ce que pour apprendre aux Eclaireurs à prier, leur en donner l'habitude, et leur montrer qu'il est possible de s'adresser à Dieu très simplement.

Pour cela, le chef pourra à certains moments faire une prière simple et très courte dans des mots qu'auraient pu trouver n’importe quel Eclaireur. (Il faut donc surtout éviter les lectures de prières toutes faites!)

Selon Baden-Powell, le contenu de la prière peut s'inspirer du schéma suivant: - Remercier Dieu pour les bénédictions et les joies reçues, - Demander à Dieu protection, conseil, force morale, - En faisant de notre côté quelque chose pour Lui.

Ce n'est évidemment pas la peine de faire une prière tous les matins, cependant, il ne faut pas que cela soit trop rare afin que la troupe n'en perde pas l'habitude, sinon elle risquerait d'être surprise, et donc de se demander ce qui arrive tout à coup, ou mal réagir, en étant gênée, entraînant des ricanements nerveux &c...

Il faut aussi que la prière soit bien introduite pour ne pas paraître artificielle. Après une petite exhortation, on peut par exemple dire: "... d'ailleurs, Dieu peut nous y aider, mais il faut penser à lui demander... alors je vous propose pour terminer de Lui demander tous ensemble de nous y aider". Le chef enlève son chapeau, les Eclaireurs font de même... et écoutent quelques secondes la prière. C’est en tout cas très facile à faire après une promesse .

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Séries de cultes.

Pour un camp, il est très bon de donner une unité aux cultes du matin en les incluant dans une série. Ainsi, les Eclaireurs savent que tous les matins, il y aura un autre élément de la série pour commencer la journée. L'intérêt sera accru alors par la curiosité des Eclaireurs de savoir quel sera le suivant...

Il y a plusieurs séries qui sont faciles à faire, en voici par exemple une qui a été faite à partir des titres de journaux pour montrer de façon très résumée ce qu'on peut y mettre.

Chaque matin, le chef montrait un journal bien choisi, et faisait voir ce que son titre pouvait nous apporter pour notre vie.

- Le quotidien. (Pour introduire). Un quotidien, c'est un journal, c'est à dire un endroit où on marque tout ce qui s'est passé. Nous, nous sommes une sorte de journal, tout ce que nous faisons se marque dans notre mémoire, et fabrique petit à petit notre caractère...Un journal est bon si ce qui est dedans est bon. Nous EU, nous voulons être comme un bon journal. Donc, tous les matins, nous prendrons un journal, et nous verrons ce que son titre nous dit à nous.

- L'humanité. Nous appartenons à l'humanité. Donc nous avons un but autre que la survie biologique simple: se rapprocher de Dieu...

- L'équipe. Equipe: indispensable pour le foot... les expéditions... mais demande un effort... Nous aussi nous vivons en équipes...(Exemple de Jésus avec ses disciples)

- Le monde. (Départ en explo). Nous appartenons au monde. Dans le monde, il y a de tout, du bien, et du mal. Nous devons témoigner pour le bien (et être Eclaireurs dans le monde).(Jean 17:14, envoi des disciples dans le monde)

- Libération. Homme esclave de ses mauvaises habitudes &c...il vaut mieux s'en libérer ou ne pas en prendre.(Jean 8:31-36: esclave du péché, jésus libère)

- L'argus.voiture de 12 ans: ne vaut pas cher. Nous: prix inestimable... prendre soin de son corps, ne pas le détériorer, mais l'entraîner.(1Cor 6:19-20: votre corps est le temple du Saint-Esprit)~

- Rouge. Couleur du sang et du combat. Nous : combattons contre la mal, et non pas pour détruire.(Phil 1:27-30: "Combattre..; avec moi")

- Match. Il y a des joueurs et des spectateurs. Etre joueur c'est mieux, donc agir &c... (Matt 12:44)

- Le meilleur. Tout le monde voudrait être le meilleur en quel que chose. Nous: voulons être les meilleurs en esprit Eclaireur.(1Cor 9:24-27 Courir pour une couronne incorruptible)

- Le Point. Faire le point, savoir où on en est... grâce à la Loi qui est notre repère. (Jean 14:2-7: "Je suis le chemin...")

- Le matin. On prépare ce qu'on va faire dans sa journée. Nous, au matin de notre vie: voulons être EU. Si nous nous y tenons, alors sûrs d'avoir une vie heureuse et utile.

- Minute. (fin du camp) C'est la dernière minute du camp. Mais restons toujours Eclaireurs...

Voici maintenant de façon développée ce que pourrait être les paroles dites sur "Le Point".

"Aujourd'hui: nous avons "Le Point".... "Faire le point", vous savez évidemment ce que c'est. C'est quand un type qui est en bateau, par exemple, ne sait plus très bien où il est, alors il vise le soleil, il calcule et il peut savoir où il se trouve. Il peut alors, grâce à ça, aller où il veut sans couler son bateau sur des récifs...

Alors je ne sais pas si ~a vous est souvent arrivé de faire le point sur un bateau, mais moi jamais, heureusement pour le bateau, d'ailleurs!.

Mais nous, Eclaireurs, nous faisons un peu la même chose lorsque nous nous orientons ou marchons dans une forêt. Pour ne pas se perdre, on essaye de bien voir d'abord où on est.

Tout le monde sait bien que c'est très important de faire le point de temps en temps pour savoir où on en est, et donc savoir ce qu'il faut faire pour aller où on veut et ne pas se perdre.

Et ça, c'est vrai pour se diriger sur la mer, dans la nature et aussi dans notre vie.

Pourtant, il y a des gens qui ne réfléchissent jamais, il font n'importe quoi, et ne s'en rendent pas compte. Ils gâchent leur vie et en fait sont malheureux, mais ne savent pas pourquoi.

Vous en connaissez bien, vous, des types comme ça qui, au lieu de vouloir faire des efforts pour être des types vraiment bien ne font que ce qui leur passe par la tête. Ils se laissent entraîner par des copains à faire des stupidités, à embêter les gens, fumer, crâner &c...

Ils sont comme un bateau qui va n'importe où sans savoir, au gré du vent, ils n'ont aucune chance d'arriver quelque part de valable.

Mais ces gens, ce n'est pas de leur faute, c'est parce qu'ils n 'ont rien pour faire le point, ils ne savent pas où aller.

Nous tous, qui sommes Eclaireurs, nous ne sommes pas comme ça (heureusement d'ailleurs), parce que nous savons quoi viser: c'est Jésus -Christ. Et comme parfois c'est dur à viser, il y a la Loi de l'Eclaireur pour nous en indiquer la direction; Ca c'est facile à comprendre, il suffit d'y penser. Il suffit de faire le point, de se comparer à la Loi. Il y a des articles où on est dans la bonne direction, et puis il y en a d'autres... hum!, là il y a un petit décalage. Ce vous arrive non? En tout cas, s'il y a quelqu'un à qui cela n'arrive pas, c'est pas encore a moi.

Et bien, c'est dans les articles où on est un peu plus loin qu'il faut faire des efforts pour se rapprocher petit à petit, parce que la Loi de l'Eclaireur c'est elle qui nous indique la direction de Jésus-Christ. Et Jésus-Christ, c'est le chemin pour être quelqu'un de vraiment valable, quelqu'un d'heureux, pour être une personnalité digne de nous, bref, c'est le seul chemin vers la vraie vie.

Mais c'est un chemin difficile, et qui demande des efforts constants, c'est vrai, mais ça ne nous fait pas peur, à nous, EU.

D'autant plus que c'est le seul chemin qui nous mène vers Dieu... D'ailleurs, il le dit lui-même dans l'Evangile de Jean (14:2-7) "Je suis le chemin, la vérité, et la vie, nul ne vient au Père que par moi"...

Ce que nous venons d'exposer n'est évidemment qu’un exemple, et il y a bien sûr moyen de faire beaucoup mieux, en y réfléchissant un peu...

I1 y a aussi d’autres séries plus ou moins riches que l’on peut utiliser: les étapes de construction d'une maison, les différents moments d'un voyage, l'étymologie des prénoms de Eclaireurs de la troupe, les objets du camp, les végétaux &c...

Cependant, dans tous les cas, il faut se souvenir que la pédagogie scoute veut faire agir concrètement les garçons. Rappelons en effet, que tout ce qu'on pourrait dire pendant un culte Eclaireur serait absolument sans effet, si cela n'était pas vécu par la troupe et par les chefs en particulier. Par exemple, parler de franchise et de loyauté, puis laisser les Eclaireurs tricher dans un jeu ou ne pas être fraternels entre eux ne leur apprendrait que l'hypocrisie, et que l'on peut très bien dire une chose et faire (ou laisser faire) le contraire.

Le principal est donc d’obtenir que la troupe entière fasse tout son possible pour vivre l'Evangile (et donc la Loi de l'Eclaireur) entre elle. C'est alors seulement que les paroles du chef pourront être entendues et avoir un certain retentissement dans le cœur de ses garçons. Il faut qu’ils vivent eux-mêmes dans ce milieu privilégié qu'est la troupe leur idéal Eclaireur de fraternité, de partage d'honnêteté et de tolérance des autres.

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L'uniforme

L'uniforme fait aussi partie de tous ces moyens que se donne le scoutisme pour parvenir à ses buts. Ne pas prêter d'importance à l'uniforme ou sous-estimer son importance et son utilité serait une fois de plus affaiblir le scoutisme que l'on pratique, et se priver d'un instrument très intéressant.

Il faut d'abord reconnaître que les garçons aiment ça. Pour les plus jeunes (peut-être surtout pour les louveteaux), il y a le plaisir naturel de s'habiller différemment de tous les jours, de "jouer à être Eclaireur". Et si les plus âgés n'ont pas cette motivation, ils ont de toute façon tendance à désirer avoir un habit commun dans un groupe. Il suffit de voir les bandes de "loubards" ou autres qui ont cet habit commun et même jusqu'à la coiffure, ce qui est véritablement un uniforme.

Cette tendance existant, il ne reste qu'à la canaliser et à l'utiliser pour une fin positive, en leur donnant un uniforme. L'expérience montre alors que les Eclaireurs l'aiment, y `tiennent, et si les chefs montrent l'exemple, l'ensemble de la troupe aura facilement un bon uniforme.

Certaines personnes rejettent l'uniforme, car elles le confondent avec le fait d'être militaire. C'est là une généralisation abusive, l'uniforme n'est vraiment pas l'apanage réservé des militaires: que l'on pense aux postiers, aux bonnes sœurs, aux chorales, aux joueurs d'une équipe de football &c... Tout groupe rassemblé par une activité commune a tendance à prendre un habit commun. Il ne viendrait pas à l'idée d'une équipe de foot de jouer n'ayant pas tous le même tenue, et il ne vient d'ailleurs pas plus à l'idée de qui que ce soit de les traiter de "militaristes" pour autant! Il suffit aussi d'observer les gens qui pratiquent l’équitation, le tennis, l'escrime, le judo &c... pour voir que tous portent une tenue adaptée à leur activité et standardisée.

Rejeter l'uniforme pour la seule raison que les militaires en ont aussi un, serait aussi absurde que de prendre en horreur tous les véhicules tout-terrain parce que l'armée utilise des Jeeps ou la transmission par radio parce qu'elle en fait grand usage.

Bien sûr, on pourrait dire que l'uniforme scout est parfois relativement proche de l'uniforme militaire. C'est effectivement un travers dans lequel on risque de tomber facilement par le fait que comme nous, l'armée donne une tenue adaptée à la vie de plein air dans la nature. C'est la même raison qui fait que les pêcheurs sont souvent entièrement équipés de vieux vêtements militaires, treillis &c... Il n'y a pourtant, bien souvent pas plus pacifiques qu'eux.

Nous devons donc être conscients de ce risque de confusion, et ne pas l'entretenir. C'est pourquoi nous devons prohiber dans nos troupes tout effet militaire (treillis, rangers, bérets...), et l'on ne peut pas dire alors que l'on ait souvent vu en France des militaire avec une culotte courte et un chapeau à large bord.

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Les intérêts de l'uniforme pour notre pédagogie.

 

L'uniforme crée et marque une certaine fraternité.

L'habit commun en marquant l'appartenance au groupe, renforce aussi sa cohésion en prenant la valeur de particularité, et presque de rite du groupe. Il permet donc de créer une unité, de gommer les différence de milieux, d'origines, et surtout d'âges. C'est pour cela qu'il est très important que les chefs aient le même uniforme que leurs Eclaireurs. En effet, un garçon viendra plus facilement parler à son "grand Frère Eclaireur" habillé comme lui, que si, à l'extrême, le garçon est en culotte courte et le chef en veste et cravate....

L'uniforme rappelle la promesse et l'idéal Eclaireur.

Ceci par le fait que l'uniforme rappelle au garçon qu'il est Eclaireur, et qu'être "Eclaireur" ce n'est pas être n'importe quoi, mais que cela suppose une promesse, une loi, et par là tout un idéal de vie. (On voit donc une fois de plus l'intérêt de lier ensemble le fait d'être Eclaireur à la promesse).

L'uniforme aide à lutter contre le laisser-aller.

Au camp, plus particulièrement, il est très bon de demander aux Eclaireurs de venir tous les matins à un rassemblement plus ~ solennel que les autres en uniforme. D’une part cela leur rappelle une fois de plus qu’ils sont dans une camp d'Eclaireurs, et pas n'importe quel groupe de jeunes avec plus ou moins d'idéel ou d'efforts personnels à faire. Et d'autre part, les Eclaireurs devant pouvoir trouver rapidement le matin leur uniforme, doivent le ranger correctement pour ne pas l'égarer, en prendre soin pour qu'il soit propre &c... ce qui demande un effort très positif et lutte contre le laisser aller.

L'uniforme entraîne et développe le caractère.

En affichant qu'il est Eclaireur, celui-ci apprend à oser affirmer ce qu’il est, et ce qu'il veut être.

Une qualité essentielle que nous devons apporter aux garçons qui nous sont confiés est la force de caractère et la non influençabilité. Une personnalité forte doit en effet être capable d'affirmer ce qu'elle croit juste, même si c'est contre la raillerie ou la contradiction; et ne pas se conformer toujours à l'opinion-majoritaire régnant autour de lui.

En faisant l'effort de porter un uniforme, l’Eclaireur apprend à oser se démarquer de la foule, il apprend aussi à témoigner ouvertement de ce qu'il croit juste, même quand cela est difficile, et à avoir le courage de ses opinions.

Porter un uniforme d'Eclaireur dans une ville, ou lorsqu'il y a des gens pour le voir demande un effort certain, et chaque fois que cet effort est fait, nos garçons gagnent un peu en force de caractère.

On entend dire parfois que l'uniforme d'Eclaireur était moins difficile à porter en 1911 que maintenant, mais il suffit de parler avec nos anciens pour s'apercevoir du contraire. A cette époque, le scoutisme n'était pas encore entré dans les mœurs, faire du camping dans la forêt était presque inimaginable, et

les scouts, en le faisant, passaient pour des excentriques. Quant à l'uniforme, les gens étonnés se retournaient ébahis, se demandant ce que c'était, et le port des culottes courtes était encore moins habituel que de nos jours, et en tout cas inimaginable pour des adultes comme les chefs ou les commissaires, qui en mettaient néanmoins...

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Utilisation pratique de l'uniforme.

Pratiquement, l'uniforme donné par BP avait aussi un but utilitaire: une bonne chemise, une culotte courte (comme tous les gens qui font du sport, et les vacanciers), un foulard (servant à beaucoup de choses, dont les bandages et les écharpes, les jeux, et aussi pour protéger la nuque...) et enfin un chapeau (protégeant efficacement de la pluie, du soleil, et les yeux des branches quand on court dans une forêt).

Ainsi, tout ce qui est de parade n'a pas sa place dans l'uniforme scout, comme les gants blancs &c...

Baden-Powell n'a jamais fixé la couleur de l'uniforme, il fallait juste que ce soit une couleur se fondant facilement dans la nature. Ceci élimine évidemment le rouge, le jaune ou le bleu. Quant aux autres couleurs, cela n'a pas beaucoup d'importance, du moment que toute la troupe a le même uniforme. Cependant, il est bon de ne pas changer sans arrêt, afin de conserver une unité dans le temps, et entre les différentes générations de scouts, et en France, les scouts ont presque toujours été en beige, quelque soit le mouvement...

L'hiver, il est possible d'accepter le pantalon long, à condition que ce ne soit pas n'importe lequel, (même couleur que le short) c'est une très bonne question à soumettre à un CdC.

Et enfin, pendant le camp, en dehors du rassemblement du matin, la tenue de camp peut ne pas être uniforme pour ne pas forcer les Eclaireurs à avoir 3 ou 4 uniformes entiers. Le foulard, facilement lavable peut être gardé tout le temps, mais il faut être assez exigeant pour le rassemblement en uniforme, pour qu'il soit mis, et qu'il soit propre.

De même, pendant l'année, il ne faut pas hésiter à être assez exigeant sur la qualité de l'uniforme (les chefs montrant l'exemple), et ne jamais tolérer le laisser-aller de demi-uniformes ou de pantalons dépareillés &c... Il ne faut pas oublier que l'uniforme est de toute façon lié à l'image que les garçons se font de la troupe. Une troupe qui a de la tenue, où tout le monde a un uniforme soigné, est une troupe où l'on a envie d’être, et de faire des efforts pour bien se tenir soi-même, c'est l'image d'une "bonne" troupe, dans laquelle on est fier d'être. Et de plus, sachant que l'uniforme est étroitement lié à l'idéal de l'Eclaireur, un bon uniforme va avec un idéal que l'on soigne et auquel on prête attention, alors que tolérer un uniforme négligé ou incomplet est donner au garçon l'idée qu'il peut en faire de même avec son idéal...

D’autre part, lorsque l'habitude est prise à la troupe d'avoir un uniforme impeccable, il suffit d'un simple petit mot de temps en temps pour ne pas laisser passer un oubli, et il n'y a plus besoin d' user de beaucoup de persuasion.

Pour ce qui est des problèmes financiers, il n'est pas difficile de demander un short et une chemise, car ils seront de toute façon usés jusqu'à la corde. Quant au chapeau, il exerce un grande attirance sur les garçons, en plus de son utilité. Il reste cependant cher. On peut donc ne pas l'exiger dès le début, mais il faut souvent un très bon cadeau d'anniversaire ou de Noël... pour des cas particuliers, la troupe peut éventuellement aider des Eclaireurs, ou leur prêter un chapeau &c...

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Uniforme et image de marque.

Comme nous l'avons vu, l'uniforme est pour nous un moyen important. Mais bien que l'uniforme ne soit pas réservé aux militaires, le fait que nous soyons un groupe organisé, fait penser à des gens que notre organisation soit paramilitaire. Ceux qui connaissent bien le scoutisme, le vrai, et l'armée, peuvent témoigner qu'il n'en est rien, et que l'esprit est absolument différent, en particulier dans les rapports hiérarchiques, par notre appel à la confiance, ou notre désir d'éduquer l'individu plutôt que de dresser la masse" (BP).

Il ne faut donc pas entretenir une équivoque qui nous fait du tort, et, comme nous l'avons déjà dit proscrire toute pièce d'équipement militaire dans la tenue de nos Eclaireurs. Il faut que les scouts s'habillent en scouts, et les militaires en militaires. Si les scouts s'habillent en militaires, alors nous devenons responsables de la confusion des gens qui nous rencontrent.

Le problème n'est d'ailleurs pas neuf, puisque Baden-Powell lui-même avait pris ce même genre de mesure dans des rassemblements scouts qu'il dirigeait.

I1 est vrai que les équipements militaires sont peu chers, pratiques et exercent une certaine attirance sur les garçons, mais il ne faut pas hésiter à les proscrire absolument, c'est notre responsabilité vis à vis du scoutisme qui est en jeu.

Dans le même sens, il ne faut évidemment pas que les Eclaireurs donnent une mauvaise image de marque d'eux-mêmes en étant débraillés, mal tenus ou incorrects, dans le train &c... Il faut qu'il se sentent responsables de cette image de marque qui est la nôtre, et de la confiance que nous leur faisons.

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Brevets et classes

Un bon niveau technique dans une troupe est en soi fort utile, car il permet de faire des activités plus intéressantes et exaltantes, en particulier dans le domaine des constructions en froissartage (bois) et de l'orientation &c... La technique n'est donc pas à négliger dans nos programmes et nous devons veiller à ce que chacun des Eclaireurs progresse dans ce domaine.

En plus de cet intérêt pratique de la technique, elle est très positive dans notre action vers les buts du scoutisme. En effet, elle développe l'habileté manuelle, l'intelligence, la mémoire &c... et fait donc "travailler" les garçons sans qu'ils s'en rendent compte.

Les brevets et les classes nous permettent de les encourager à faire des efforts à apprendre. En effet, les brevets sont des points de références, et donnent des buts à atteindre, stimulant par là l'effort. Pour que ces buts soient bien marqués et concrètement visibles, l'obtention du brevet est marquée par quelque chose: un insigne.

Le port d'un insigne est tout à fait naturel pour les garçons. Il y a le désir d'afficher ce que l'on est et ce que l'on aime. Il suffit d'observer dans les écoles ou les lycées les garçons décorer leur sac ou porter des badges avec le nom de leur groupe de musique favori , ou autre chose, suivant la mode... Un garçon qui aime les Eclaireurs trouvera donc naturel de porter un insigne d'Eclaireur dans sa vie de tous les jours, et de porter des insignes de brevets sur son uniforme.

Ces insignes sur la manche permettent de plus de canaliser la tendance de tout garçon à se valoriser par rapport aux autres, voir à crâner. Là, on lui donne la possibilité d'afficher sa supériorité... mais il doit la gagner par un effort personnel.

Il faut bien dire qu'un chef de patrouille portant le prestigieux insigne de 1ère classe ne ressent plus le besoin de crâner ou de rabaisser les autres pour essayer de faire voir sa supériorité!

Et enfin, l'insigne lui-même, s'il permet de montrer aux autres la compétence ou les spécialités de tel Eclaireur, rappelle surtout à celui qui le porte qu'il a cet insigne et que par conséquent il doit en rester digne et l'entretenir.

Les brevets sont des spécialités selon les goûts; et les classes, elles, marquent la progression technique de l'Eclaireur. Mais ce sont de toute façon des spécialisations d'"Eclaireurs". On ne passe donc aucun brevet ou classe avant d'être vraiment Eclaireur, et donc d'avoir fait sa promesse. Il faut sans cesse rappeler qu'on n'est pas Eclaireur sans promesse...

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Les épreuves d'aspirant.

La progression technique personnelle commence par les épreuves d'aspirant. elles sont malheureusement parfois un peu oubliées, ce qui est une fois de plus très dommage.

Ces épreuves représentent en fait le minimum à savoir pour pouvoir être Eclaireur.

On demande de connaître:

- la signification de tous les insignes de l'uniforme d'Eclaireur,

- les signaux de rassemblement et morses usuels: Rass. bouffe, déblocage d'intendance, lever, goûter &c...

- 5 nœuds usuels: nœud plat, coulant, simple, de batelier pêcheur,

- la Loi de l'Eclaireur parfaitement, avec son sens,

- Avec en plus une petite épreuve de débrouillardise: réaliser un objet

Comme on peut le voir, ces épreuves sont plus que faciles. Cependant, elles demandent un petit effort et forcent celui qui veut être Eclaireur à faire quelque chose de son côté, à être actif. Une fois réussies, ces épreuves donnent une certaine fierté au futur Eclaireur, et valorisent dans son esprit le fait d'être Eclaireur.

Il est bon à cette occasion de lui donner une partie des insignes comme par exemple: la bande de groupe et l'insigne de province &c... mais surtout pas d'insigne de promesse, pour lui garder son sens. (contrairement à ce qui se pratiquait autrefois où l'on donnait alors l'insigne en tissus de la poche).

Toutefois, il faut se rappeler que la réussite de ces épreuves ne marque en aucun cas l'entrée officielle dans la troupe ou dans une patrouille, car c'est la promesse qui doit conserver tout ce sens, et elle seule. Il ne faut donc pas compliquer les choses en rajoutant des épreuves annexes de "flottage" pour entrer dans la patrouille, ou de "dépapoosification". Il faut que le processus soit simple et clair pour garder à la promesse toute sa valeur, rien n'est à négliger pour cela. Les épreuves d'aspirant doivent donc remplacer toutes les épreuves parasites qui peuvent exister dans les troupes, et donnent simplement la possibilité au garçon de devenir Eclaireur s'il le veut.

Enfin, ces épreuves d'aspirant sont providentielles pour le chef de patrouille et les chefs de la troupe, car elles donnent une occasion de contact avec le nouvel arrivant à qui l'on ne sait pas toujours très bien quoi dire. C'est en quelque sorte un sujet de conversation idéal qui permet de s'intéresser au jeune garçon au lieu de le laisser dans son coin.

L'apprentissage et le passage de ces épreuves peut être entièrement laissé à la responsabilité du chef de patrouille, ce dont il n'est plus besoin de souligner l'avantage, et elles doivent être passées très rapidement (moins de 2 mois après l'arrivée à la troupe). De plus, elles sont adaptées à l'âge de 12 ans. Un garçon plus âgé les trouverait un peu ridicules, cela montre une fois de plus qu'il faut prendre les garçons à la troupe à 12 ans, et pas à 14.

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La seconde classe.

La seconde classe représente le niveau technique de base d'un Eclaireur moyen. Elle demande des connaissances moyennes dans tous les domaines principaux (infirmerie, morse, topographie, nœuds, feux...).

Celle ci demande un effort considérable à un garçon, mais il le fera volontiers si la troupe est bien conduite.

La seconde classe peut être atteinte à la fin du premier camp pour un garçon très débrouillard (ou ayant été bon louveteau), mais en général un peu plus tard.

Il faut être très rigoureux sur le passage des épreuves, et ne pas les brader pour faire plaisir ou pour encourager. Au contraire, le sérieux et la rigueur avec lesquels seront fait passer les épreuves contribuera à donner une vraie valeur à l'insigne et à leur effort dont ils pourront être fiers.

Il faut enfin ne pas réserver les passages de brevets pour les camps, il est bon que cette préoccupation soit continue dans le cours de l'année, cela permet aux garçons de progresser plus vite et de travailler pour tel ou tel brevet chez eux lorsqu'ils sont motivés et donc de leur rappeler encore leur idéal d'Eclaireur.

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La première classe.

La première classe, elle, est en quelque sorte le niveau idéal de l'Eclaireur. Il ne faut donc pas la dévaloriser en la donnant trop facilement. Il n'est d'ailleurs pas préférable qu'un Eclaireur l'ait trop tôt, car il n'aurait alors plus grand chose à faire.

Il va de soi qu'un chef se doit d'avoir un niveau supérieur à celui de la première classe. Cela peut demander également un petit effort, mais on apprend considérablement plus facilement à 19 ans qu'à 13...

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Les brevets.

Les brevets sont les spécialisations selon les goûts. Il y a d'une part les brevets techniques (feu, froissartage, transmissions &c...) et il y a aussi les brevets divers représentant toute sorte d'activités, de hobbies ou de métiers.

Ces brevets étaient à peu près au nombre de 80 il y a quel ques années. Le plus souvent, la fabrication des insignes a été abandonnée et donc leur usage aussi, ce qui nous prive encore d'un excellent moyen pédagogique.

Bien sur, on peut penser qu'il n'est pas très utile dans une troupe d’avoir un Eclaireur ayant un brevet d'électricien, de cavalier ou de menuisier, cependant, dans l'idée de Baden Powell, ces brevets avaient une grande utilité.

- D'abord, ils permettent d'encourager des efforts dans toute sorte de domaines, et ainsi de développer des dons particuliers. Ainsi l'Eclaireur voulant avoir un certain brevet D en travaillant pour l'avoir, occupera ses loisirs en dehors des activités de troupe, ce qui lui évitera éventuellement de faire des choses peu profitables pour lui et pour les autres, à la place. Il est certain qu'un garçon ayant des loisirs inoccupés est plus vulnérable aux mauvaises influences que les autres.

- Et enfin, même dans le cas d'un garçon qui exercerait de toute façon un hobby, cela lui permet de faire cette activité en pensant à tel brevet, et donc aux Eclaireurs. Lui rappelant qu'il est Eclaireur, le brevet permet de faire pénétrer l'idéal de l'Eclaireur dans sa vie, en dehors des activités de troupe.

Malheureusement, les insignes à l'heure actuelle n'existent pratiquement plus, on peut cependant utiliser ceux d'autres associations, on de l'étranger (la Suisse, par exemple). On peut aussi donner des sortes de diplômes joliment faits, et afficher les brevets avec le nom de ceux qui 1'ont dans le local... mais on perd la force et l'attrait des insignes.

Mais il ne faut pas que ces brevets variés dispersent les efforts des Eclaireurs. Il faut en premier lieu que chaque EU ait fait l'effort d'avoir la compétence technique minimale qu'est la seconde classe. C'est pour cette raison qu’aucun brevet ne peut être passé avant l'obtention de la seconde classe. C'est certaine ment une motivation supplémentaire pour se dépêcher de l'avoir!

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Les jeux

Les jeux comprennent toujours une part importante de nos programmes. Ils ont pour but, bien sûr, d’amuser les garçons, mais aussi de les faire progresser dans bien des domaines, ce qui fait que le jeu devient un instrument pédagogique très puissant, en plus d'être attrayant.

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Première fonction des jeux: intéresser.

Le fait d'intéresser les garçons est certainement important, car si ils sont contents, alors ils reviendront, et leur présence est la condition première de la possibilité de notre action. De plus, ils éprouveront du plaisir à être Eclaireur, et ainsi leur idéal et leur promesse sera liée à une impression agréable et joyeuse.

Il faut donc réfléchir avec soin aux activités que l'on veut faire, les préparer, et ne pas arriver à une réunion de troupe avec l'idée de ranger le matériel, de repeindre le local, de faire un foot dans la cour, ou de ne rien faire de spécial... Il y aurait alors de fortes chances pour que l’absentéisme augmente, et l'enthousiasme diminue ;

Pour faire faire à nos garçons des jeux et des activités intéressantes, ce n'est pas la peine de dépenser des milliers de francs , il suffit d'y réfléchir, et surtout de préparer avec soin ce qui prend du temps.

Il faut qu'il y ait constamment du neuf et des surprises dans nos programmes, et pour cela être constamment à l'affût dans la vie quotidienne d'une idée, de quelque chose qui pourrait faire le point de départ, ou un élément original, pour un jeu.

I1 faut ensuite utiliser le grand attrait du concours; la compétition fraternelle entre les patrouilles leur permet de mesurer leur effort par rapport à l'ensemble de la troupe. C'est une émulation très saine à bien faire. Les jeux devront donc toujours avoir des règles claires permettant de départager les équipes sans discussions, et surtout avoir toujours un résultat, donné rapidement. Il faut bien entendu que le chef veille à ce que tout cela reste dans un esprit sportif & fraternel, dans le désir de se dépasser soi-même pour faire au mieux, et non pas d'écraser les autres. Il faut à ce sujet ne laisser passer aucun manquement à cette règle de fraternité, par de simples rappels à l'ordre (et à la bonne volonté surtout), et exhorter toujours à jouer courtoisement et loyalement. Il est donc bon que dans les jeux il y ait toujours un chef arbitre, pour repréciser les règles à ceux qui n'auraient pas bien compris, et arbitrer immédiatement toute discussion ou conflit.

Un dernier point à ne pas négliger pour rendre intéressants les jeux est celui du folklore. Celui-ci est composé de tous les petits éléments amusants que l'on introduit dans un jeu, permet tant de lui donner une certaine originalité et de l'attrait. Ce sont, par exemple, les déguisements (au moins de la part de ceux qui lancent le jeu), les accents, des lettres mystérieuses distribuées, des objets divers utilisés &c...

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Seconde fonction des jeux: faire progresser.

Il s'agit, par le biais des jeux de faire progresser nos Eclaireurs dans certains domaines. Ce but, est en fait premier dans notre esprit, car nous ne passons pas notre temps (que nous pourrions toujours utiliser autrement) simplement pour distraire et amuser des enfants. Cependant, ce but ne peut être atteint que si le premier l'est, c'est à dire si les garçons prennent du plaisir à participer à nos activités.

Voyons donc les domaines où les lieux peuvent apporter quelque chose aux Eclaireurs:

- La technique. Un jeu peut en effet faire progresser dans certaines techniques, en surapprenant, ou en les leur faisant pratiquer, ce qui incitera ceux qui ne les connaissent pas très bien à les apprendre.

Il est par exemple difficile de faire apprendre du morse aux Eclaireurs, si celui-ci n'est jamais utilisé. Un jeu comprenant une bonne transmission, ou des messages en morse donnera à tous l'envie de l'apprendre. (Le morse est en passant une très bonne chose à faire apprendre aux Eclaireurs, car il développe la mémoire et la rapidité d'esprit. Il a en plus, l'attrait d'un langage qui est comme un code secret, ce qui plait beaucoup aux garçons).

- La santé. Les jeux permettent aussi de développer la santé en faisant faire du sport. Les Eclaireurs ont en effet alors, à marcher, à courir, à se dépenser et à se défouler sans même qu'ils s'en rendent compte. Cependant, il faut se souvenir de ce but de développer la santé pour éviter les excès, comme des marches trop longues, ou des jeux trop fatigants qui ne leur feraient aucun bien.

C'est pour cela aussi qu'il faut éviter les jeux de nuit finissant trop tard, qui fatiguent inutilement les Eclaireurs et compromettent parfois la journée du lendemain. L'hiver, le jour se couche suffisamment tôt pour qu'un jeu de nuit soit fini à 22H 30. Le lever du lendemain matin peut ainsi ne pas être trop tard pour faire d'autres activités.

Pendant le camp d'été, étant dégagés de l'exigence scolaire, il est possible de faire une fois un jeu qui entame plus ou moins la nuit (c'est ce qu'on appelle l"'opé.") Mais il faut alors laisser après aux garçons la possibilité de dormir plus, pour récupérer de leur fatigue. De toute façon, le chef et l'ensemble du camp ont avantage à ce que les Eclaireurs ne soient pas trop fatigués, car sinon, l'ambiance de troupe en pâtit, une certaine nervosité peut s'installer, et aussi des accidents arriver.

- Le courage, la vaillance, l'ardeur... Nous arrivons là à nous approcher plus directement la formation du caractère. Il est vrai qu'un jeu demande du courage et de l'ardeur aux Eclaireurs mis dans certaines situations... et pour les chefs aussi qui ont parfois des rôles difficiles ou relativement ingrats (gibier) à tenir.

- Initiative, organisation. N'importe quel jeu ne demande pas de l'initiative. Il faut donc que le chef du jeu y pense en préparant son jeu. Il faut donc éviter au tant que possible les jeux artificiels où tout est prévu, avec un chef à la tête de chaque équipe qui dirige tout avec un horaire précis, (.Il sait, par exemple, que l'autre équipe devra passer à telle heure à tel endroit, d'après le programme, il organise donc une embuscade mine de rien au même moment... quel hasard!). Ce genre de jeu à l'avantage de marcher, puisque le chef fait que tout se passe comme prévu, mais ne demande aucune initiative de la part des Eclaireurs qui n'ont qu'à suivre.

Il faut aussi éviter les situations très primaires, avec deux camps, chacun devant taper sur l'autre pour un but quelconque. Ce genre de jeu ne demande pas non plus de grandes qualités, autres que la force ou la brutalité.

Pour des petits jeux, on peut, bien sûr, utiliser des situations assez simples, mais avec un système de prise (foulards ou &c...)permettant plus de finesse.

L'idéal est de placer les Eclaireurs dans une certaine situation sous la direction des CP, de façon à ce qu'ils trouvent eux même la façon de réagir. S'il y a plusieurs choses à faire en même temps, les équipes devront alors s'organiser et se répartir le travail &c...

- Discipline et maîtrise de soi. C'est également un point important, car dans un jeu bien organisé, les Eclaireurs verront facilement que chacun ne peut pas en faire qu'à se tête. Il faut donc obéir à celui qui dirige l'équipe. (après discussion avec tous, si le temps le permettait). Il faut de plus obéir à la règle du jeu, se contrôler &c...

- Désintéressement. Un jeu apprend à chaque Eclaireur à faire des efforts pour son équipe, à sacrifier son bien individuel (son confort &c~..) pour faire gagner son équipe &c...

- Esprit Eclaireur. C'est sans doute une fois de plus ce qui doit être notre préoccupation première, et les jeux permettent de faire progresser remarquablement l'esprit d'une troupe, si son chef est vigilant et consciencieux.

Le secret de tout est de mêler le jeu et l'idéal, et de montrer aux Eclaireurs que le jeu est une façon de mettre en pratique leur idéal.

Vus sous cet angle, les jeux permettent d'apprendre le franc-jeu et la loyauté. C'est l'obéissance à la règle, simplement à cause de la confiance. Il ne s'agit évidemment pas d'être naïf et de laisser passer des petites tricheries, mais au contraire de faire confiance aux Eclaireurs, et de le leur faire savoir.

Il est bon alors de laisser certains points à la confiance pour les entraîner à la loyauté. Une course d'orientation, par exemple, peut avoir des balises sans pinces, les Eclaireurs cochant eux mêmes sur leur fiche les balises qu'ils trouvent. Le chef doit alors dire, avant, à la troupe quelques mots comme: "Bien sûr, vous pourriez mettre des croix dans chaque case sans vraiment chercher les balises, mais ce ne serait vraiment pas "Eclaireur", et tout à fait indigne de nous. Alors, vous tous qui n'avez qu'une parole, je vous fait confiance parce que je sais que vous ne tricherez pas, et que vous jouerez loyalement." Il faut ensuite faire preuve de vigilance (ce qui est compatible avec la confiance, contrairement à la méfiance), et ne laisser passer aucun manquement certain à la loyauté, en montrant que c'est stupide et indigne.

Il faut également que les chefs, aidés des CP et de tous le Eclaireurs apprennent aux nouveaux à respecter toutes les petites règles de confiance auxquelles ils ne sont pas toujours habitués, comme par exemple, ne pas faire croire que l'on est d'une autre équipa, ou cacher sa vie en disant qu'on ne l'a plus pour ne pas se faire prendre &c...

De véritables Eclaireurs se doivent de plus d'être bons joueurs et de jouer sportivement; Le chef doit agir toujours dans ce sens et faire disparaître tous ces poisons de l'esprit de troupe que sont les mauvais perdants ou les discussions sur les arbitrages ou les résultats. Tout litige devra donc être arbitré immédiatement par le chef, et surtout les règles doivent toujours être précises et sans discussion. Il faut de plus éviter toute possibilité de mauvaise compréhension des règles, car il risquerait alors d'y avoir des accusations de tricherie, ce qui est très destructeur. Si une règle a été mal comprise par certains, ou si un détail a été oublié d'être précisé, il faut que le chef de jeu puisse immédiatement réagir pour y remédier~ (et donc avoir un rôle neutre indispensable dans beaucoup de jeux).

Cependant, tout ceci ne se fait pas naturellement dans un groupe de garçons, et il faut donc pour y arriver une action constante et attentive du chef. Bien sûr, lorsque la troupe est bien rodée, les garçons d'eux-mêmes ont tendance à suivre l'ensemble du groupe dans sa loyauté et toutes ses qualités. Mais le chef doit réagir contre tout manquement à l'idéal en faisant une re marque individuelle ou collective. Il faut en particulier, en donnant les résultats 9 faire un commentaire sur le jeu pour féli citer un effort ou faire une réprimande collective (et aussi acclamer les vaincus...)

Si le manquement est trop grave et général, il faut être prêt à arrêter le jeu pour bien marquer le coup, et faire comprendre qu'il n'y a pas de jeu possible sans confiance ou loyauté.

Si il s'agit seulement de quelques petites discussions ou manquements, on peut reprendre collectivement la troupe à la fin du jeu pour lui signaler son errement (et bien sûr individuellement, ceux qui sont vus ne pas faire ce qu'il faut doivent avoir sur le champ une petite exhortation à mieux faire).

Par exemple, pour une prise de foulards où certains n'ont pas mis leur foulard en évidence, mais plus ou moins masqué, le chef pourra~ dire après les résultats quelque chose comme: "Voilà, nous avons fait ce jeu, et nous nous sommes tous bien amusés. Mais je crois que le jeu n'a pas vraiment été aussi bien qu'il aurait du l'être... j'ai entendu des gars dire : "oui, c'est pas juste, tu as caché ton foulard sous ta veste &c..." Alors quoi! est-ce que vous trouvez que c'est digne d'une troupe d'Eclaireurs tels que nous, que trafiquer ainsi les règles?... Non, moi 3e ne trouve pas, et je pense que ceux qui ont fait ça l'ont fait sans réfléchir, alors la prochaine fois, pensez-y, et jouez loyalement, comme de vrais Eclaireurs..."

Mais de toute façon, dans tous les rappels à l'ordre, il faut toujours faire appel à la bonne volonté, en montrant comme ce serait mieux si on faisait tel effort, ou remettre sur le dessus une volonté de bien faire que tous les garçons ont plus ou moins, et ne jamais rester sur des reproches négatives.

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Thèmes.

Il faut enfin que les thèmes des jeux soient bien choisis, en ne faisant jamais jouer aux Eclaireurs des rôles de mauvais, de méchants, de bandits, de voleurs &c... Ce pourrait être pour tant très amusant, mais il est de loin préférable qu'ils s'identifient à des défenseurs de la justice ou de la loi &c...

Les chefs, par contre peuvent jouer ces mauvais rôles (à condition que cela soit sans équivoque, et toujours loyalement), car on peut penser qu'ils ont un psychisme suffisamment fort pour ne pas risquer de pencher un jour dans ce sens!

Il est impératif aussi de ne pas prendre de thèmes chargés idéologiquement ou trop proches de nous, comme la guerre de 40, les allemands, ou les russes contre les américains &c...

Par contre, il est très bon d’utiliser des thèmes où les patrouilles restent des patrouilles d'Eclaireur, venant en aide à quelque autorité: retrouver un prisonnier, faire une carte d'une contre infestée de sauvages, accompagner et protéger un personnage &c... Pour les autres thèmes, tout est possible~, Ca dépend de ce qu'on y met.

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Méthodes pratiques pour inventer des jeux

Il y a plusieurs méthodes possibles.

- A partir d'un livre de jeux. Il existe de nombreux livres regroupant des jeux. Ces livres sont indispensables pour avoir des idées de petits jeux: pour une veillée, un dérouillage, ou un défoulement d'une demi-heure. Pour des grands jeux, cela pose quelques problèmes, car ces jeux ne sont pas toujours adaptés aux besoins de la troupe, à son effectif, et au terrain. Cependant, il est toujours intéressant de les lire pour avoir des idées, des points de départ ou des éléments que l'on pourrait réutiliser dans un jeu.

- A partir du terrain. L'étude de la carte, ou la connaissance du terrain où l'on va aller peut donner un très bon point de départ: particularité topographique, maison abandonnée, vieux pont, chemins, lac &c... Il suffit alors de penser à tout ce que l'on pourrait faire avec cette particularité pour trouver une idée, puis d'autres ...

- A partir d'un thème. C'est une méthode souvent utilisée, mais qui n'est pas très efficace, car elle limite dès le départ les activités que l'on peut faire. Par exemple, si le thème est la préhistoire, l'intervention de cartes topographiques, de boussoles, de lampes pour transmissions sera forcément exclue ou très artificielle. De même, si le thème des indiens est retenu, il faudra rejeter l'idée d'utiliser des photos aériennes du lieu avec leur stéréoscope &c...

- A partir d'une structure de jeu. Partir par exemple du schéma de la prise de fanion ou du passage de frontière &c... ceci peut permettre de créer rapidement de petits jeux, mais on n'aboutit presque jamais à quoi que ce soit d'original.

La meilleure méthode, et la plus efficace est celle qui a etc mise all point par D. Guillaumont (qui a été longtemps chef de troupe du Faubourg Saint Antoine à Paris), et ce qui suit en est entièrement inspiré.

Voici donc la méthode dans sa forme la plus complète, permettant de préparer des jeux d'une grande originalité sans difficulté jusqu'à des "opé" de grande envergure. Pour des petits jeux, d'une heure ou deux, il suffit de passer plus rapidement sur chacune des phases et d’introduire moins d'éléments.

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La préparation se fait donc en plusieurs phases.

- Chercher ce qu'on veut apporter à la troupe. Par exemple: la cohésion des patrouilles, ou au contraire faire d'autres équipes, pour changer (pour une opé à la fin du camp, par exemple), de la débrouillardise, un jeu pour les plus jeunes plus particulièrement, physiquement défoulant, ou calme &c...

- Chercher ce qu'on voudrait y faire. (En gardant à l'esprit la saison et la topographie du terrain). Partant de l'idée que tout, a priori, et faisable dans un jeu, il faut faire une liste en "brain storming", sans aucune censure (pour l'instant) de tout ce qu'on voudrait mettre dans le jeu. Cette liste peut être .très diverse : avec aussi bien du morse que de la dactylographie, du vélo, de la maçonnerie, de la chimie, de la couture, du pain, de la photo, de la marche à pied, une veillée, un repas, de l'approche, des moulages de traces &c...

Si l'on manque d'idées, pour la recherche, on pourra, soit feuilleter des anciens livrets de brevets scouts, soit chercher dans les domaines suivants: - Techniques scoutes - Arts (peinture, sculpture, musique, gravure, littérature &c...) - Sports (collectifs et individuels) - Métiers (surtout les métiers d'artisans ou &c...) - Sciences (Astronomie, chimie, physique, maths...) - Eléments extérieurs divers (Objets à utiliser, personnage, lieu &c...)

Cette liste comprendra évidemment plus d'éléments qu'il ne sera possible d’en utiliser, mais il faut éviter d'en éliminer dès maintenant: ce sont en effet ceux que l'on aurait tendance à éliminer qui se montrent parfois les plus originaux et intéressants.

- Reprendre chaque point, en essayant de voir comment il pourrait intervenir dans le jeu (plus ou moins indépendamment des autres). On fait ainsi une seconde liste pour chaque idée, toujours en excluant aucune proposition.

Supposons par exemple que l'on réfléchisse sur l'idée de faire de la musique. Voici un échantillon de ce que l'on pourrait trouver:

- Reconnaître des airs de musique à un certain endroit pour gagner quelque chose.

- Air de musique comme mot de passe (à retenir & à siffloter..)

- Composer une chanson d'équipe sur un air connu.

- Chanter mine de rien des renseignements sur un air connu pour d'autres (prisonniers...)

- Air de musique morse avec longues et brèves.

- Fabriquer une flûte en roseau, des tambours.

- Différents airs chantés à différents moments pour prévenir les autres d'une chose convenue à l'avance sans se faire repérer par les adversaires.

- Points sur une carte avec des noms de notes à relier suivant un air écrit.

- Partition musicale dissimulant un message.

- Faire écouter et aimer une belle musique: musique dans une cassette avec de temps en temps un mot sur-enregistré à noter.

- &c...&c...

A la fin de cette phase, on a en général tellement d'idées que l'on pourrait faire une "opé" de 15 jours durant. Il faut donc petit à petit voir se dégager certaines liaisons possibles en reliant des idées. Progressivement, se dégage un scénario possible ainsi qu'un thème qui pourrait convenir, et le nombre et la forme des équipes qui serait préférable~(il est rare qu'on en arrive à 2 équipes égales...)

On est alors amené à laisser de côté un bon nombre d'idées que l'on n’arrive pas à concilier avec les autres... Elles serviront une autre fois.

Il se dégage alors un thème possible tel que les activités puissent trouver naturellement leur place.

- Concevoir le déroulement de l'opé (jeu), pour chacune des équipes. Il faut pour chacune faire un emploi du temps probable avec les différentes activités, les rencontres avec les autres &c... Eventuellement, on peut avoir à rechercher des idées pour l'une ou l'autre des équipes qui n'aurait pas assez de choses à faire.

Notons d'ailleurs que si pour un petit jeu il se peut que les différentes équipes fassent la même chose parallèlement, il est fort probable qu'en général elles fassent des choses tout à fait différentes, ce qui est très intéressant.

Par exemple, il peut y avoir une équipe de moines qui construisent un petit temple pour une idole et une équipe d’explorateurs, faisant des recherches sur l'emplacement d’un trésor qui se trouvera être enfoui... à quelques mètres du temple, il leur faudra donc faire leurs fouilles discrètement &c...

Comme nous l'avons dit, il faut que les Eclaireurs réagissent eux-mêmes dans des situations données. Il faut donc envisager toutes les possibilités d'agir pour chaque équipe, de façon à ce qu'il y ait une issue et que le jeu ne s'arrête pas 1&. Il se peut par exemple que certaines choses prévues n'interviennent pas sur le terrain... parce que les Eclaireurs n'y ont pas pensé.

Il faut donc que chaque équipe ait si possible plusieurs possibilités d'agir, et qu'elle ait à trouver elle même ce qu'elle doit faire, étant donnée une situation

- Repartir du thème pour trouver d’autres idées. Ceci doit se faire aussi avant la conception précise de l'opé pour pouvoir inclure les idées trouvées. Ces idées supplémentaires permettent d'enrichir le jeu et de le faire encore mieux entrer dans le thème choisi.

A la fin, le thème doit permettre de trouver tous les détails et le folklore qui le rendront attrayant et plus crédible.

Tout ceci doit aboutir à un timing précis pour chaque équipe (avec parfois différentes possibilités), il faut définir le rôle des chefs qui ont été utilisés dans l'histoire du jeu; et enfin, choisir précisément le lieu. Le lieu doit répondre aux besoins du jeu, il est préférable de ne pas le choisir précisément à l'avance, car l'opé peut très bien se passer sur le lieu de camp même, ou dans une forêt à 15 kilomètres de là, ou dans le village, ou près d'une rivière &c...

Ce qu'il faut, c'est avoir pendant la préparation une idée des possibilités de la région pour ne pas demander ce qui n'existe pas (par exemple un petit lac dans une région visiblement dépourvue vue d'eau...)

Il reste enfin pour terminer, à mettre au point tous les détails matériels: photocopies de cartes, ordres de missions, déguisements, intendance, messages, folklore, objets divers utilisés. Les règles précises et les limites des territoires &c...

 

Rôle des chefs.

Pour ce qui est du rôle des chefs, il est impératif qu'il y ait un chef neutre jouant un rôle un peu à part ( ermite, braconnier, représentant du gouvernement &c...) pour informer, superviser et coordonner à tout moment. C’est lui qui dirige l'opé. Il doit donc être très au courant de tout ce qui doit se passer. Il peut presser une équipe, en freiner une autre, donner des renseignements, la nourriture &c... Il doit être prêt à improviser au bon moment pour récupérer une phase qui ne tourne pas comme prévu, et arranger le jeu suivant son déroulement. Ce rôle demande énormément de présence d’esprit~ Pendant une opé, il doit donc économiser son sommeil pour pouvoir réfléchir et faire face rapidement à toute situation.

Quant aux autres chefs, s'il n'y a pas trop d'équipes, il est bon qu'il y en ait un dans chacune pour aider à organiser, motiver, introduire le folklore, expliquer ce qui n'a pas été compris et éventuellement empêcher certaines actions qui feraient rater le jeu , ou suggérer des idées. Ce chef ne doit cependant pas prendre la direction des opérations (et donc avoir un rôle un peu à part aussi). Les Eclaireurs devant eux-mêmes trouver ce qu’ils ont à faire, le but étant fixé mais pas les moyens.

 

Le camp

Le camp d'été est une activité parmi les autres. Ce n'est en fait qu'une successions de journées qui doivent toutes être le plus possibles dans l'esprit Eclaireur. Cependant, le camp a une place particulière, car c'est là que se cristallise l'esprit de la troupe. On récolte en quelque sorte ce que l'on a semé pendant toute l'année. En effet, dès que le camp commence, très vite il s'installe un esprit, qu'on n'aura plus le temps de changer en profondeur avant la fin. Et comme, de plus, le camp a une influence déterminante sur la vie de la troupe, sur son esprit, et son enthousiasme, pendant l'année qui suit, il faut se donner les moyens de réussir et donc s'y préparer.

 

Préparer la troupe.

En premier lieu, il faut préparer la troupe. Il ne suffit pas de rassembler 20 ou 30 garçons pour que cela fasse une troupe d'Eclaireurs. Etre Eclaireur, avec tout ce que cela sous entend, répond certes à une aspiration de tous les garçons, mais ils ne le sont pas naturellement. Il faut pour cela un certain entraînement. Une troupe ne peut avoir un véritable esprit" Eclaireur" que si elle a bénéficié régulièrement de l'action positive de ses chefs.

Il est donc indispensable qu'il y ait pendant l'année des activités régulières (environ une tous les 15 jours). Et, pour que les Eclaireurs soient enthousiastes et réceptifs, il faut bien sûr que ces activités soient intéressantes et donc soigneusement préparées.

De plus, étant donné qu'il est fondamental que le chef connaît très bien chacun de ses Eclaireurs, et que ceux ci aient eu le temps de progresser vers un bon esprit avant le camp, il ne faut surtout pas accepter de prendre des garçons juste pour le camp, ni prendre un nouveau au moment du camp. Ce serait s'exposer à un bon nombre de problèmes dont toute une patrouille pourrait pâtir. Le camp est l'aboutissement de l'année, et nous ne sommes pas des organisateurs de camps de vacances.

Il est indispensable également de s'assurer une bonne H.P. avec laquelle il puisse y avoir une véritable confiance. Tous les C.P. doivent être conscients de la responsabilité qu'ils auront pour qu'ils s'en montrent dignes. Ils doivent être prêts à collaborer avec les chefs dans leur tâche éducative, et donc leur parler ouvertement de tout ce qui se passe dans leur patrouille. Tout ceci ne peut pas non plus venir d'un coup, et il faut un bon nombre d'activités de troupe, de patrouille, de H.P.,I de CdC, et de contacts personnels pour arriver à l'obtenir.

Cependant, malgré la vigilance du chef, il y a souvent des problèmes qui se déclarent pendant un camp, et qui étaient passés inaperçus pendant l'année. En effet, un simple week-end ne suffit pas toujours pour voir certains problèmes d'entente entre des patrouillards, ou d'attitude d'un chef de patrouille ou d'un autre Eclaireur.

C'est pourquoi il est extrêmement profitable d'utiliser les vacances de Pâques pour faire camper la troupe au moins une semaine. Ceci ne demande pas énormément de préparation, et permet de tester remarquablement la troupe, les patrouilles, et les chefs de patrouille Il reste ensuite 3 mois pour réparer les faiblesses de la troupe, corriger l'attitude et faire réfléchir un chef de patrouille ou un autre Eclaireur, et éventuellement changer un Eclaireur de patrouille, tant de choses qu'il n’aurait pas été possible de faire au milieu du camp d'été.

Le camp de Pâques nous permet donc de nous assurer une efficacité maximale dans notre action au camp.

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Préparer le camp.

Il faut ensuite évidemment préparer le camp lui-même, et cela pas grossièrement, mais que tout soit prêt et pensé dans les moindres détails avant le camp. Pour cela, il faut s'y prendre suffisamment à l'avance, et pas seulement au moins de mai ou juin.

Au niveau matériel, chaque chef doit avoir une responsabilité de façon à être sûr que tout soit fait à temps (intendance, matériel, transport...) ce qui n'empêche évidemment pas de s'entraider...

Et il faut aussi que le programme des activités soit minutieusement préparé. Le but à atteindre est que chaque soir, pendant le camp, il n'y ait qu'à dire ce qui est prévu pour le lendemain, ce qui ne prend pas plus de quelques minutes. Ceci permet aux chefs de se coucher en même temps que leurs Eclaireurs, leur évitant la désagréable sensation d'être traités comme des enfants que l'on couche.. et les encourage donc à faire le silence rapidement. ET de plus, les chefs ont par là un bon nombre d'heures de sommeil, ce qui leur permet d'être en forme et disponibles pendant la journée, ce qui est une condition impérative de travail soigneux et de réussite.

Pour préparer le camp, il suffit de chercher d'abord des idées en vrac de tout ce qu'on voudrait y faire, sans se limiter à un domaine précis.

Puis voir comment toutes ces idées pourraient s'organiser dans une grille de camp. Ensuite, il faut préparer toutes les activités de plus en plus précisément, toutes à peu près en même temps pour éviter de se perdre dans les détails. Il est bon que chaque chef soit responsable de certaines activités. Il devra alors y réfléchir plus particulièrement, penser au matériel nécessaire, à tous les détails de réalisation, et ensuite diriger l'activité pendant le camp. Les réunions entre chef avant le camp permettent à chacun de faire part de ses idées aux autres à propos de toutes les activités. Ceci permet q~ ce ne soit pas le chef de troupe qui soit le seul à se préoccuper vraiment de la réalisation, qui ait à penser à tout, et qui soit le seul à diriger la troupe sur le terrain.

Dans l'élaboration de la grille de camp, il faut veiller à bien répartir les activités fatigantes (comme l'explo, l'opé, les olympiades...) Elles doivent être réparties sur l'ensemble du camp, et ne pas se succéder immédiatement.

L'explo, doit être assez au début, au moment où les Eclaireurs commencent à avoir envie de voir autre chose que le lieu de camp, mais il faut tout de même leur laisser le temps de profiter des installations qu'ils ont construites...

Il faut enfin penser à ne pas mettre que des activités en patrouille les unes après les autres (par exemple: Installations, concours de bouffe, préparation de veillée en patrouilles, explo...) mais au contraire d'intercaler avec des journées où les Eclaireurs peuvent se grouper différemment (brevets, olympiades, opé...) de façon à reposer un peu les patrouilles et les C.P.

Pour ce qui est enfin de l'éventuel thème de camp, il faut dire que vouloir le choisir au départ serait s'imposer une contrainte très réductrice pour ce qui est des activités que l'on pourrait faire. Ceci touche spécialement l'opé, comme nous l'avons vu dans la préparation des jeux. On peut donc éventuellement après la préparation de l'opé, voir si son thème pourrait s'accorder au reste.

Il est vrai que le thème de camp permet de donner une certaine unité aux activités, cependant, il est souvent préférable de laisser son imagination travailler libre de cette contrainte, et de donner à chaque activité qui en a besoin un thème plus spécialement adapté.

Le thème de camp n'est donc pas indispensable, d'autant qu'en fait, le thème de tout camp, c'est simplement d'être Eclaireur, c'est à dire d'apprendre à se débrouiller, à connaître la nature, et à faire face à toutes sortes de situations en conservant son idéal. Ce n'est déjà pas mal...

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Activités.

Voyons donc maintenant quelles sont les activités que l'on peut faire pendant un camp d'Eclaireurs.

Il n'est pas du tout utile de rechercher des activités très grandioses (et chères), ou spécialement originales d'une année sur l'autre. En effet, le principal pour un camp, n'est pas tant les activités que l'esprit qui y règne. Les grandes activités comme le canoë, le cheval, le tir à l'arc ... peuvent en général être pratiquées ailleurs que dans une troupe d'Eclaireurs, et ce qui attire les garçons chez nous, ce doit être l'idéal qui leur est offert et la fraternité qui y est vécue, avant toute chose.

Bien-sûr, cela ne veut pas dire qu'il faille laisser nos Eclaireurs désœuvrés; au contraire, les activités doivent se suivre à un bon rythme, sans temps morts, ces activités doivent être de qualité, et peuvent très bien être à peu près les mêmes d'une année sur l'autre. En effet, les garçons eux-mêmes évoluent et changent d'une année sur l'autre. Ils voient donc les mêmes activités d'une façon différente, et, si le système des patrouilles est bien appliqué, ils y trouveront chaque année un plaisir neuf, du fait des responsabilités, et de la vision différente des choses qu'on leur propose.

Ainsi, par exemple, pour les installations, le nouvel Eclaireur aura un rôle assez passif, ne sachant pas très bien comment s'y prendre. Par contre, à son deuxième camp, il pourra se rendre déjà bien utile, et réaliser un petit élément lui-même. Ensuite, il sera capable de réaliser entièrement une partie importante, comme la table à feu, &c... Et lorsqu'il sera C.P., il devra lui-même concevoir l'ensemble, organiser le travail, et faire sa propre réalisation à travers le travail de sa patrouille.

Un camp peut donc très bien être d'une année sur l'autre un camp d'Eclaireur classique, et il se trouve, d'expérience, que les Eclaireurs sont tres contents, et reviennent ensuite. Il faut néanmoins changer les détails, la présentation, et trouver quelques éléments neufs et originaux pour créer un peu de surprise et une particularité pour le camp.

Voici maintenant les activités classiques.

- Les Installations. Pendant 3 ou 4 jours. Elles permettent aux Eclaireurs d'apprendre à réaliser entièrement un projet. Il faut donc veiller à ce que tout soit vraiment fini pour l'inspection finale. Les chefs font plus ou moins de choses pendant ce temps là, suivant leur nombre, mais en tout cas une table à feu, des bancs et une table de déblocage d'intendance. Ils peuvent demander chaque demi-journée un Eclaireur différent de chaque patrouille, ce qui permet d'avoir une aide... et des contacts.

Il est bon que le mât soit monté dés le premier jour, de façon à ouvrir le camp dès son début, ce qui permet de prendre de bonnes habitudes, c'est une chose à laquelle il faut penser et peut-être préparer avant l'arrivée des Eclaireurs.

Les installations sont souvent déterminantes pour les patrouilles, car c'est pendant les premiers jours que s'installe leur esprit; et de plus, le troisième jour du camp est connu pour être critique. C'est le jour où l'on se rend compte vraiment que l'on est en camp, et pas en week-end, ou chacun redevient ce qu'il est vraiment. C'est à ce moment que certains peuvent avoir un peu de "cafard", et où l'esprit, bien souvent, se fige.

Il faut donc que le chef de troupe soit très vigilant, et passe presque tout son temps à passer dans chaque patrouille pour voir l'avancement du travail, et tout observer: l'esprit de la patrouille; la place de chaque Eclaireur, son rôle &c... afin de pouvoir agir adéquatement.

- L'Exploration. Elle ne peut excéder 3 nuits, donc 4 jours. Il faut que tous les trajets soient prévus à l'avance très précisément avec 15 à 20 km par jour. Chaque patrouille prépare à l'avance son trajet, si possible avant le camp en évitant que tous soient en même temps sur le même chemin, et s'y tient ensuite scrupuleusement.

L'explo. est une très bonne occasion pour entraîner les Eclaireurs à l'expression orale et écrite. Il faut donc demander des rapports écrits, bien tenus, remis au moment du retour et des rapports oraux présentés en troupe juste après.(Pour éviter que les choses ne traînent.

L'explo. est aussi très positive par la réponse que les Eclaireurs ont à donner à la confiance qu'on leur fait. Habituellement, les garçons en sont très conscients, et comprennent de plus facilement la responsabilité qu'ils ont d'avoir à donner une bonne image de marque de leur uniforme; mais encore faut-il leur en faire prendre conscience.

Il faut donc être certain de leur honnêteté, et de leur loyauté en l'absence des chefs, surtout au niveau des chefs de patrouille. C'est le cas dans toute bonne troupe où le chef à compris le système des patrouilles et le travail avec la H.P. Si ce n'est cependant pas le cas, la troupe a besoin d'un sérieux "ménage", car nous devons sauvegarder notre action à tout prix. (Songez, par exemple, à une patrouille qui ferait du stop, sachant très bien que cela leur est interdit, qu'auraient appris nos nouveaux Eclaireurs?... et ceci pour ne pas envisager le pire...)

Pendant la durée de l'explo., il est bon que les chefs passent au moins une fois ou deux voir chaque patrouille pour savoir où elle en est &c... Cela n'est pas très difficile si les trajets ont été bien indiqués et si chaque patrouille met avec soin un morceau de sparadrap avec son nom, la date, et l'heure de son passage derrière chaque panneau d'entrée et de sortie de ville.

_ L'opération. C'est en fait un grand jeu spécialement développé. Elle doit pouvoir donner aux Eclaireurs leur cotent d'aventure et d'imprévu, cependant, les opé. où l'on se tape dessus pendant toute une nuit n'ont aucun intérêt. Il faut donc la préparer pour qu'elle demande de l'initiative et de l'organisation aux Eclaireurs. On peut également y faire des activités très pacifiques comme construire un pont, faire des masques en plâtre...

Et surtout, pour l'opé comme pour les petits jeux, il faut absolument veiller à ce que les Eclaireurs agissent loyalement et fraternellement. il faut donc être très vigilant pour éviter que certains n'aillent trop loin en maltraitant un prisonnier ou en luttant trop violemment &c... ce qui entraînerait une amertume ou un désir de vengeance très négatifs.

En particulier, il vaut mieux éviter absolument les "opé bouffe" ou l'enjeu est la nourriture, car alors, les Eclaireurs risqueraient de se battre réellement, avec des motivations naturelles, mais peu élevées...

L'opé peut d'autre part faire une activité avec des équipes différentes des patrouilles, ce qui est assez bon vers la fin du camp.

Et enfin, il est bon de prévoir des heures de sommeil supplémentaires après l'opé. de façon à ce que les Eclaireurs ne restent pas avec une fatigue qui crée de l'énervement, des tensions, et des accidents.

- Les olympiades. permettent de faire une série d'épreuves individuelles. On peut prendre les épreuves classiques (course, saut, corde &c...) ou rajouter des épreuves plus originales, tout en restant sportives. Chaque Eclaireur a une feuille de route permettant de calculer à la fin un classement général...

- Les tournois. ou compétitions sportives par patrouilles ne sont pas difficiles à organiser. mais il faut aussi veiller à ce que les matches soient faits avec un esprit sportif et bon Joueur.

- Le concours de cuisine. peut être soit avec des ingrédients imposés, soit avec un budget à ne pas dépasser, quelques Eclaireurs faisant eux-mêmes les courses pour leur patrouille...

- Le passage des brevets. occupe au moins le temps équivalent à deux journées entières. Mais on peut les fractionner en demi journées, pour que les Eclaireurs aient le temps d'apprendre entre chaque séance.

- La journée service.donnée au propriétaire pour le remercier. Il faut lui en parler à l’avance et être prêt à en modifier la date prévue suivant ce qui l'arrange.

- La préparation du feu de camp. prend l'équivalent d'une journée entière.

- &c... (Journée trappeur, journée à thème, transmission...)

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La vie quotidienne au camp.

Le camp n'est pas fait uniquement de toutes ces activités dont nous avons cité les principales, car il y a aussi toute la vie quotidienne du camp, qui a elle aussi une grande importance, et contribue à donner le ton du camp.

Il ne faut pas oublier en particulier qu'un de nos objectifs est la lutte contre le laisser-aller, nous devons donc être très rigoureux en tout ce qui fait cette vie. En particulier il y a les horaires. Il est très important qu'il existe des horaires fixes connus des Eclaireurs et que ces horaires soient respectes. Lorsqu'il en est ainsi, les Eclaireurs sentiront que le camp est sérieusement dirigé, et qu'il ne se laisse pas déborder par les événements. Ceci, tout en leur donnant un cadre rassurant aidera à faire de leur côté des efforts de rigueur et de ponctualité.

C'est ainsi, par exemple, que l'heure du lever (et du coucher) devront être toujours respectées, et si l'on dézcidait de retarder pour une fois le lever à cause d'un jeu de nuit, par exemple, il conviendrait d'en avertir les Eclaireurs la veille au soir, ainsi, ils sauront que ce n'est pas par paresse ou laisser- aller que les chefs n'ont pas sonné le lever à l'heure habituelle.

L’heure du coucher est, bien sûr, également importante, et les chefs de patrouille doivent se débrouiller pour que leur patrouille s'endorme rapidement. (On voit encore ici un des avantages d'un bon travail avec la H.P., si le C.P. et le S.P. se sentent responsables de leur patrouille, alors ils obtiendront facilement le silence, et surtout, se tairont eux-mêmes, alors que dans une mauvaise troupe, ce sont souvent eux qui font le plus de bruit!)

Le temps de sommeil des Eclaireurs a une influence considérable sur l'atmosphère du camp. Si ils s’ont trop fatigués , alors ils auront beaucoup de mal à être maîtres d’eux mêmes, et à faire les efforts qu'on leur demande.

Toujours pour donner de la tenue au camp, il est bon de faire chaque matin un rassemblement un peu plus solennel que les autres pour ouvrir la journée. On demande en général pour cela aux Eclaireurs de venir en uniforme (la tenue de camp, pour le reste de la journée étant quelconque). Ceci permet de leur rappeler qu'ils sont Eclaireurs, que ce camp est un camp d’Eclaireurs avec un idéal de vie, et pas une colonie de vacances, et d'autre part, cela leur demande un très bon effort d’ordre pour pouvoir retrouver tous les matins leur uniforme, et qu'il soit propre...

Pour donner la solennité nécessaire à ce rassemblement, le mieux est de faire lever les couleurs pas deux Eclaireurs. On peut par exemple lever un beau drapeau aux couleurs de la troupe avec un insigne de promesse dessus.

Juste auparavant, le chef de troupe ayant fait asseoir les Eclaireurs, dit le petit laïus de la série qu’il a préparée, exhortant les Eclaireurs dans telle ou telle direction.

Tout ceci fait de ce rassemblement un instant très important et lui donne une action très positive sur la troupe.

Ce rassemblement peut être précédé d'une inspection des coins de patrouille et des Eclaireurs. Eventuellement, celle-ci peut être faite sans perdre beaucoup de temps, en répartissant les chefs dans les patrouilles. I1 n’est en général pas utile d'en faire absolument chaque jour, c'est aux chefs à voir quand le besoin s'en fait sentir, mais chaque inspection doit être très rigoureuse.

Voici pour finir un exemple de journée type qui est réalisable. (En fonction du décalage de l'heure officielle avec le soleil, il faut l'aménager pour que le dîner se passe avec le jour, et que la nuit tombe avant le coucher...)

7H 50 Lever.

8H 00 Rassemblement (avec les affaires de toilette) puis Une patrouille prépare Ie petit déjeuner, les autres font un dérouillage, puis leur toilette

9H 00 Petit déjeuner.

9H 30 Rangements + CdC.

1OH 00 Rassemblement et lever des couleurs.

1OH 30 Début des activités.

12H 30 "Déblocage" d'intendance pour les repas en patrouille. 15H 00 Reprise des activités.

17H 00 Goûter.

18H 30 Fin des activités & services de patrouille.

20H 00 Dîner.

20H 45 Vaisselle.

21H 00 Veillée.

22H 30 Cantique des patrouilles, et coucher.

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Le chef

Pour être chef, il n'est pas besoin d'avoir des qualités particulières. Il suffit de vouloir apporter quelque chose aux garçons, et d'avoir un certain goût pour les activités dans la nature. Il suffit aussi d'être d'accord avec l'idéal de la Loi de l'Eclaireur, d'avoir confiance dans la méthode scoute, et de l'appliquer le plus intelligemment possible. Il n’est donc pas besoin d’avoir à réin venter à chaque fois un système d’éducation ou un mode d’animation. Le véritable scoutisme est parfaitement adapté aux aspirations et au caractère des garçons, il suffit d'un adulte pour le mettre en pratique en le comprenant, un adulte qui soit en même temps un grand frère qui aide les garçons à progresser, par une action permanente dans cet idéal scout qu'ils ont tous choisis.

Dans ce cas, le chef aura rapidement une troupe lui donnant véritablement satisfaction, et finira par avoir à refuser du monde!

Notons aussi qu'il n'est pas nécessaire d'avoir été soi même Eclaireur avant, et même souvent c'est au contraire un obstacle à la bonne compréhension du scoutisme que l'on fait, car il est difficile de ne pas être prisonnier de ce que l'on a vécu.

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La responsabilité du chef.

Qu'il le veuille ou non, le chef a une grande influence sur les garçons qui lui sont confiés, si ce n'est directement par l'exemple de sa propre personnalité qui est inévitablement admirée et prise comme modèle, en tout cas par le fait que les Eclaireurs vivent un temps non négligeable au sein de la troupe, et donc son esprit général agit très fortement sur eux.

C'est ceci qui donne sa force extraordinaire au scoutisme, mais c'est aussi ceci qui fait que la responsabilité du chef est très grande.

Il est en effet responsable vis à vis des enfants qui lui sont confiés, des parents qui lui font confiance, et aussi du mouvement, et du scoutisme en général qui cautionne son action.

Il ne suffit pas, en effet, d'habiller des garçons en Eclaireurs et de les faire camper dans la forêt, il faut encore que toutes les activités soient faites dans un esprit supérieur, et le but de tout chef ne doit pas être de seulement amuser ses Eclaireurs (et encore moins lui-même), mais de faire en sorte que le milieu dans lequel se trouvent les garçons qui lui sont confiés soit un milieu sain et positif.

Ceci ne se fait pas tout seul, et naturellement, un groupe laissé à lui même prend un esprit et une conduite au dessus desquels précisément, le chef essaye d'élever sa troupe.

Pour cela, il s'efforce de développer les qualités de chacun, exhorte à un esprit supérieur, félicite et encourage, et ne laisse pas se développer les comportements négatifs (ou en tout cas peu positifs) qui apparaissent normalement dans certains groupes de jeunes, que ce soit dans les écoles, ou dans certaines colonies de vacances...

Tout ceci s'ajoutant au bon exemple que le chef donne à ses Eclaireurs (et fait donner pas l'intermédiaire de ses CP), contribue à obtenir à la troupe un mode de vie supérieur. Ceci est le point de départ de toute notre action.

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Action du chef.

La façon de faire du chef Eclaireur est vraiment une particularité du scoutisme. Il n'est ni adjudant, ni colonel, ni chef d'entreprise, ni "animateur" ou simplement "responsable", il est un grand frère. La puissance de son action et de son influence vient du fait qu'il est vraiment accepté comme l'un des leurs par cette société d'enfants que représente une troupe.

Les garçons ont suffisamment de parents, de maîtres, et de grandes personnes qui leur disent de haut ce qu'ils ont le devoir de faire et de ne pas faire pour leur en rajouter encore d'autres. De toute façon, ce serait un mauvais calcul de se présenter à eux comme une autorité supplémentaire, alors qu'ils sont précisément à un âge où ils entrent volontiers en conflit avec ces autorités!

Mais, par contre, les garçons sont prêts à se donner à fond pour une cause qu'ils pensent juste, et qu’ils ont choisi eux-mêmes au lieu de leur être imposée; et ils sont prêts à écouter et à suivre quiconque aura gagné leur sympathie et leur confiance.

C'est pourquoi une des premières préoccupations de tout chef Eclaireur est de montrer aux garçons qu'il les comprend, et de se faire accepter par eux comme l'un des leurs. Et sans pour autant devenir le chef complice en suivant les garçons dans leurs erreurs, il ne perdra pas une occasion de montrer à chacun qu'il partage (ou tout au moins comprend ses goûts, qu'il s'intéresse à ce qui l'intéresse, qu'il comprend ses préoccupations &c...

C'est pour cela aussi qu'il est fondamental que le chef porte exactement le même uniforme que les garçons, qu'il participe à tous les jeux, mêmes puérils, et qu'il n'ait pas de privilèges. De même, tout le temps passé à parler avec l'un ou l'autre de ce qui l'intéresse, ou du dernier film, ou de tout sujet à priori sans profondeur, est loin d'être du temps perdu, car ce n'est qu'après des heures passées à parler de tout et de rien avec son chef que le garçon lui parlera éventuellement de quelque chose qui lui tient vraiment à cœur ou le préoccupe, en toute confiance. Gagner l'estime et la confiance d'un garçon est un long travail de patience et d'approche dans lequel il ne faut rien négliger. Tout ceci représente un important travail individuel au niveau de chacun des garçons de sa troupe. Mais une fois cela réalisé, alors les garçons s'ouvriront volontiers à leur chef (bien que le plus souvent un garçon ne vienne pas parler de lui-même d'un problème, mais est prêt à en parler si son chef vient à lui, sans le forcer, mais en lui en donnant l'occasion), et tout ce qu'il pourra dire, aussi bien collectivement qu'individuellement, ainsi que l'exemple de sa propre conduite aura un retentissement extraordinaire dans le cœur des Eclaireurs.

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L'équipe de chefs

Une troupe d'Eclaireurs est dirigée par une véritable équipe de chefs; où "équipe » est pris avec tout ce que cela suppose de partage des tâches, et de communication entre les membres.

En particulier, de même que dans toutes les équipes qui se veulent efficaces (équipes de montagne, de bateau, ou d'exploration), il y a un chef: c'est le Chef de Troupe (C.T.)

Celui-ci a pour rôle de coordonner les différentes actions ou tâches matérielles, de se sentir responsable de l'ensemble du fonctionnement de la troupe, et donc de savoir ce qu'il y a à faire, et de centraliser l'information nécessaire à son fonctionnement. Il évite ainsi les décisions éparses ou désordonnées qui finissent par se contredire. De plus, l'existence d'un chef de troupe est indispensable pour décider en dernier recours ou en cas d'urgence, et pour servir de leader à l'équipe de chefs.

Mais le C.T. n'est pas un chef tyrannique ou autocrate. Il ne dirige pas seul sa troupe, mais il dirige avec ses adjoints, et aussi avec le CdC. De toute façon, s'il ne fait pas ainsi, il se retrouvera rapidement seul, en tuant le dynamisme et l'intérêt de ses adjoints, de sa H.P., et finalement de toute la troupe.

En règle générale, plus le C.T. soumettra les questions à l'ensemble du CdC, plus il développera l'efficacité et l'enthousiasme de ses adjoints et C.P. Si la réunion du CdC n'est pas possible, il décidera alors avec ses adjoints seulement, et il ne prendra finalement la décision seul que dans le cas où il ne pourrait même pas les consulter.

Cependant, pour ce qui est des activités de troupe, le programme est presque toujours préparé par le C.T. et ses adjoints, les C.P. n'exprimant leurs remarques ou suggestions qu'après, afin de pouvoir faire mieux la prochaine fois. La H.P. n'a donc pas à être au courant de tous les détails du programme (ce qui lui enlèverait du plaisir et risquerait de poser des problèmes aux chefs de patrouille vis à vis de leurs Eclaireurs). Il suffit, par exemple pendant le camp, de leur expliquer ce qu'on va faire dans la journée pendant le CdC du matin, et leur demander leur avis à ce sujet... tout en leur laissant parfois des surprises!

Donc, le C.T. et ses adjoints forment une équipe, et l'existence d'une équipe ne peut se faire que s'il existe entre le C.T. et les C.T.A. une communication à double sens.

Le C.T. doit tenir ses adjoints au courant de chaque décision qu'il a pu avoir à prendre seul, et aussi de ce qu'il fait dans le cadre de son action avec les Eclaireurs.

Dans l'autre sens, les adjoints doivent impérativement faire part au C.T. de tout ce qu'ils ont pu dire d'important à des Eclaireurs, ou apprendre sur eux. Un C.T. ne peut pas avoir un adjoint qui fasse une action individuelle dans son dos. Il ne doit pas y avoir de secret de confession, il n'y a rien qu'un C.T.A. sache et que le C.T. ne doive savoir, ou alors l'équipe de chefs n'est plus une équipe, mais un ensemble d'individus menant anarchiquement autant d'actions qu’ils sont de membres.

De toute façon, l'action individuelle est la responsabilité et le rôle du C.T. de même que pendant un camp, un chef a celui d'intendant, un autre de responsable du matériel, un autre encore de comptable... Et chaque tâche ne peut être bien remplie que si, sans empêcher l'entraide, chacun respecte le domaine des autres, et ne va pas y agir arbitrairement.

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Les relations extérieures

Un chef qui aime beaucoup sa troupe peut avoir tendance à négliger les relations extérieures. Certes, ce n'est peut-être pas la part la plus directement utile du travail du chef, mais, lorsqu’elles sont mauvaises, elles peuvent gâcher l’enthousiasme de son action et surtout nuire considérablement à l'image de marque de la troupe et du mouvement.

 

Structure d'accueil: local, paroisse.

Qui n'a jamais eu par exemple, de problèmes avec un pasteur à cause des bruits dans le local, d'une vitre cassée, ou de plates-bandes écrasées?...

Il faut être vigilant, car ces petits problèmes, parfois inévitables, risquent de mener à des situations conflictuelles désastreuses. Pour cela, le chef doit faire attention à plusieurs choses.

1. Même si le local est le lieu où les garçons peuvent faire ce qu'ils n'ont pas toujours le droit de faire chez eux, (en particulier de faire du bruit), il faut veiller à ce que leur attitude ne soit pas celle de petits voyous . Cela fait aussi partie de notre éducation que de leur apprendre à respecter les locaux dans lesquels ils se trouvent, et d'être relativement corrects.

De plus, si les garçons font des bêtises, c'est qu'on ne leur à rien donné d'intéressant à faire. C'est donc de notre devoir que de préparer suffisamment les activités pour ne pas laisser la troupe sans rien faire.

2. Il faut se souvenir des articles 4 & 5 de notre loi, pour avoir soi-même vis à vis des personnes extérieures à la troupe une attitude compréhensive, courtoise et polie. Cela permet souvent d'apaiser les choses, et de toute façon , on n'a jamais intérêt à se disputer avec qui que se soit de notre structure d'accueil, que se soit le pasteur, ou le concierge.

3. Et enfin, une tierce personne peut souvent permettre une meilleure compréhension, et dédramatiser les situations, en faisant comprendre à chacun le point de vue de l'autre. C'est dans le rôle du conseiller de groupe, ou d'un commissaire provincial.

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Parents.

Les relations avec les parents sont en général moins difficiles que les précédentes, mais il faut y faire attention, car autant les parents peuvent nous faciliter la tâche, ( et même répandre une bonne opinion sur la troupe, autant une éventuelle hostilité ou même une passivité de leur part peut nuire considérablement à notre action.

Ce n'est, d'autre part, qu'en connaissant bien les parents d'un Eclaireur, que le chef peut avoir sur lui une action vraiment déterminante et adaptée. Il serait regrettable que chefs et parents participent à l'éducation du même enfant d'une façon indépendante et non coordonnée (voire opposée).

Mais la première chose à offrir aux parents, est de la correction et de l'exactitude: donner des programmes des activités proprement faits (tapés à la machine), et suffisamment d'avance, avec les horaires, et être ponctuel aux retours de sorties ou de week-ends. (Il suffit pour cela d’étudier à l’avance les horaires de trains).

Un certain sérieux dans l'organisation de la troupe et dans les activités ne peut que faire bonne impression, et les inciter à nous faire confiance.

La réunion de parents.

Il est bon de faire deux réunions de parents dans l’année: une au début pour parler du camp passé, et présenter l'année à venir et une à la fin pour parler de l’année et présenter le camp.

Il n’est jamais facile de faire venir beaucoup de parents à une réunion, mais on peut quand même facilement en avoir les deux tiers. Pour en avoir le maximum, il suffit de les prévenir convenablement du rendez-vous. L'idéal est de le faire deux fois: une fois environ un mois à l'avance, et un rappel quelques jours avant. Il est aussi un fait, qu'en annonçant la projection d'un film ou de photos, on augmente considérablement le nombre de présents.

Chaque réunion, en plus d'un bilan sur les activités passées, d’informations sur celles futures, et d'un film, peut comprendre un petit exposé sur un aspect de notre méthode scoute. Cela permet d'expliquer un peu ce qu'est notre scoutisme aux parents qui n'en connaissent rien, et de montrer à tous que nous ne faisons pas n'importe quoi, mais des activités dans un cadre bien réfléchi et sain pour leurs enfants.

On pourrait, par exemple montrer l'originalité de la méthode scoute dans l'éducation et en profiter pour prévenir délicatement quelques erreurs courantes des parents. Voici en résumé un exemple de ce qui pourrait très bien faire un petit exposé pour une réunion de parents. (Il est à noter, qu'en suivant une bonne méthode de persuasion, on commence par chercher des points d'accords avec un auditoire pour le mener ensuite plus loin).

"Nous avons tous la même ambition pour nos enfants, tout le monde voudrait qu’ils soient honnêtes, gentils, francs, travail leurs, loyaux, de bonne humeur &c... et là dessus, le scoutisme ne présente aucune originalité.

Mais par contre, l'originalité du scoutisme est d'avoir le moyen de le rappeler en permanence et d'une façon continue au garçon; et de le lui faire désirer lui-même. En faisant sa promesse, il promet de faire tout son possible, et chaque fois qu'il revoit un uniforme d'Eclaireur, ou un insigne , ou qu'il serre la main gauche (ce qui demande un effort), il est amené à se rappeler de son désir de bonne volonté...

C'est ainsi, qu'à la troupe en tout cas, ils se conduisent d'une façon souvent exemplaire, sans que nous ayons besoin de le leur rappeler nous même. Ceci ne peut que transpercer, petit à petit, dans leur vie quotidienne, grâce aussi à l'aide mémo technique du port de l'insigne civil... bien que malheureusement nous nous apercevions plus difficilement des progrès de nos enfants, que nous remarquons leurs défauts.

Cependant, pour conserver son efficacité au système, il faut que tout cela reste dans l'atmosphère de la troupe, et donc que les parents ne se laissent pas aller à s'en emparer, avec des réflexions comme: "Et bien, pour un Eclaireur, c'est du propre!". Car son idéal d'Eclaireur, pour pouvoir agir avec le temps doit rester quelque chose de privé et de personnel, entre lui et les autres Eclaireurs..."

Il faut aussi, dans tout rapport avec les parents, ne pas prendre des airs supérieurs en jouant les éducateurs. Ceci aurait immanquablement l'effet des les énerver...

Cependant, il est toujours bon de dire ce que l'on fait, et d'en souligner les intérêts pédagogiques, mais toujours comme venant plus de la méthode de BP, que de nous-même. Dans une conversation avec des parents, on peut, par exemple, raconter qu'au camp, les Eclaireurs construisent des tentes surélevées, et dire: "Tous les garçons adorent se construire quelque chose dans les arbres, et en plus ça les force à concevoir quelque chose d'avance, puis à réaliser effectivement leur projet en allant jusqu'au bout, sans faire le travail à moitié..."

Visite aux parents.

Un autre aspect du contact que l'on peut avoir avec les parents et la famille d'un Eclaireur est la visite: Elle a une valeur inestimable, car elle agit bénéfiquement à la fois sur l'Eclaireur, sur les parents, et sur le chef.

L'Eclaireur, est fier que son chef se déplace pour venir le voir, et de le présenter à ses parents. Il est fier aussi de montrer là où il vit, de montrer sa chambre, ses affaires &c... Cela resserre considérablement son attachement au chef, et à la troupe.

Les parents, sont contents de voir à qui ils confient leur fils, et de voir qu'on s'intéresse à eux. De plus, cela crée des liens d'amitié entre les chefs et les parents, qui font que ceux-ci auront plus de mal à manquer de correction ou de respect vis à vis des chefs. Ils peuvent de plus apprendre par le chef l'intérêt de certaines activités, et savoir un peu mieux ce que font les Eclaireurs pendant les sorties ou les camps.

Le chef, profite des deux avantages cités ci-dessus, et de plus, il peut mieux connaître son Eclaireur en voyant le contexte dans lequel il vit (autant humain que matériel), et ainsi mieux comprendre son garçon. A ce sujet, la vue de la chambre de l'Eclaireur est toujours riche en renseignements, et je n'ai jamais hésité à tout y regarder en détail (ce qui ne déplait pas au garçon, en général).

La procédure pour se faire inviter est très simple: il suffit de téléphoner aux parents en disant que vous aimeriez les rencontrer et leur faire une petite visite pour les voir plus profondément qu'à la fin d'une sortie, et ainsi mieux faire leur connaissance. Trois possibilités s'offrent alors pour la réponse.

1. "Ah oui, c'est une bonne idée, mais en ce moment, j'ai beaucoup de travail &c..." Les parents n'ont donc pas tellement envie de vous voir, on peut réessayer un peu plus tard pour le cas où les excuses seraient justifiées.

2. "Passez donc prendre le thé samedi entre 4h 1/2 et 5H" Ce n'est pas merveilleux, mais c'est déjà ça. I1 faut profiter de cette ouverture et essayer d'en tirer parti au maximum.

3. "Oh quelle bonne idée, venez donc dîner chez nous un soir". c'est le cas le plus courant, il suffit alors de prendre rendez vous, d'arriver à l'heure, et de ne pas partir trop tard.

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Relations entre un Eclaireur et ses parents.

Nous avons, par notre action, une grande influence sur la relation entre chaque Eclaireur et ses parents.

Ceci peut mettre parfois le chef dans des situations délicates. En effet, bien que son rôle soit de se mettre du côté du garçon, et d'entrer dans son monde, il ne doit JAMAIS dresser les enfant contre leurs parents. C'est certes une tentation, surtout lorsque les parents agissent maladroitement avec leur fils, mais dégrader l'image des parents serait un acte criminel pour un garçon.

Dans les cas les plus délicats, le mieux est de montrer que "dans le fond" ses parents n'ont pas si tort, qu'ils pensent agir pour son bien, et parce qu'ils l'aiment &c...

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Le recrutement

Si la méthode scoute est bien appliquée, il n'y a pas de problème de recrutement. Une bonne troupe a toujours du monde, où qu'elle soit. Et inversement, une troupe qui végète sans parvenir à obtenir des effectifs suffisants est souvent le signe qu'il y a un problème en amont au niveau de la pédagogie...

Pour qu'une troupe puisse bien fonctionner, il faut qu'elle comporte entre 14 (= 2x7) et 32 (=4x8) Eclaireurs, Au delà de 32 Eclaireurs, la troupe devient très lourde et difficile à manœuvrer; mais inversement, si elle comporte moins de 12 Eclaireurs, alors il faut impérativement recruter pour avoir au moins deux patrouilles.

Pour cela, le plus important, est d'abord d'intéresser les garçons qui sont déjà présents, afin qu'ils restent. Par conséquent, le chef doit préparer avec beaucoup de soin chaque activité, et ne pas prendre le petit effectif pour prétexte de ne pas faire grand chose. Il existe de tas de jeux ou d'activités qui peuvent se réaliser avec seulement 7 ou 8 Eclaireurs, il suffit d'y réfléchir.

Ceci est d'autant plus important que, si ils sont contents à la troupe, alors ils se fatigueront volontiers pour essayer d'amener des copains ou des cousins &c... Il suffit alors d'inviter ceux -ci à une activité pour une fois, sans aucun engagement, et si l'activité est bien réussie dans une bonne atmosphère, alors ils resteront.

Si une meute existe, il faut aussi essayer d'attirer le maximum des Louveteaux ayant l'âge d'être Eclaireur. Pour cela, il faut d'abord avoir un bon contact avec la cheftaine de meute afin qu'elle encourage et prépare ses plus anciens à passer à la troupe. Le chef de la troupe d'Eclaireurs peut faire une sortie avec la meute pour l'aider à faire une réalisation technique quelconque (pont de singe, tyrolienne, course d'orientation &c...) et se faire connaître des Louveteaux... On peut aussi, afin que la troupe ne soit pas trop inconnue des louveteaux, organiser un jeu ou une partie de sortie en commun. Les Eclaireurs (ayant été exhortés à l'avance en CdC et en troupe) se montreront fraternels et accueillants vis à vis des Louveteaux, ce qui diminuera leur crainte naturelle de la troupe.

Il ne faut cependant pas faire trop d'activités communes avec la meute, car on manquerait au premier impératif qui est d'intéresser les Eclaireurs présents.

On peut ensuite trouver des recrues par l'intermédiaire de la paroisse. Il faut pour cela soigner ses relations avec le pasteur, afin que celui-ci en parle autour de lui et donne des noms de personnes éventuellement intéressées. (Par exemple les garçons en fin d'école biblique~..).

Il faut ensuite essayer de prendre rendez-vous pour aller voir les familles personnellement pour leur présenter ce que fait la troupe (il est bon alors d'avoir des photos à montrer &c...) et comme toujours proposer d'inviter le garçon pour un week-end avant de demander une réponse définitive. Ce genre d'action a évidemment beaucoup plus de chances de réussir qu'un simple coup de téléphone ou qu'une circulaire.

Dans cet ordre d'idée, on gagne toujours à faire connaître la troupe. Pour cela, sont très efficaces les fêtes de groupes, spectacles et autres démonstrations, et la troupe ou une partie peut participer à un culte d'une façon ou d'une autre...

Il y a encore sans doute bien des méthodes pour recruter des garçons, mais le principe reste toujours le même: "viens avec nous pour une fois, juste pour voir, tu es notre invité...". Toute la troupe faisant alors des efforts touchants pour bien l'accueillir, et les chefs ayant préparé avec soin leurs activités, il serait bien incroyable que, lorsqu'on lui demande à la fin du week-end s'il veut revenir, il puisse refuser!

Cependant, on ne peut recruter pour une troupe que des garçons ayant 12 ans, ou éventuellement 13 ans, mais pas plus. En effet, l'éducation scoute est progressive et est faite pour conduire les garçons de 12 ans jusqu'à 16 ans, et quelqu'un s'intégrant dans le processus en cours de route (par exemple à 14 ans) amène presque à coup sûr des difficultés. En effet, les preuves d'aspirant ne lui seront plus adaptées, il sera novice alors qu'il aurait l'âge et le besoin d'avoir des responsabilités, avec peut-être un second plus jeune que lui . Et de plus, il risque d'avoir déjà pris un style de vie en contradiction avec celle que nous proposons.

Inversement, il ne faut pas prendre des garçons trop jeunes (ayant tout juste 11 ans, par exemple) pour ne pas transformer nos C.P. en cheftaines de Louveteaux, et rabaisser la troupe aux yeux de tous ceux qui sont fiers d'y être. De plus, un garçon arrivé trop jeune risque d'en avoir assez avant d'arriver à ses 16 ans (il aurait fait 6 camps!) et donc de partir avant qu'il ait pu être un bon chef de patrouille.

Il faut enfin et surtout savoir que si des garçons viennent dans une troupe d'Eclaireurs au lieu de choisir l'une des nombreuses activités intéressantes qui leur sont proposées de toute part, c'est avant tout à cause de l'esprit qui règne à la troupe et de l'idéal de vie qu'elle donne. C'est donc là dessus que nous devons insister car là est notre originalité et notre force. Il faut d'ailleurs bien dire combien il est un moment privilégié pour le chef, quand il voit chaque garçon auquel il rend visite pour discuter de la promesse et de la loi, être passionné par cet idéal de l'Eclaireur. C'est là un grand encouragement pour celui qui mène une action de C.T. (et qu'il ne pourrait certainement pas voir en faisant des promesses dévalorisées après un an de vie à la troupe ou des promesses à la chaîne avec une rapide discussion dans un temps mort d'un camp).

Si l'on veut donc attirer et intéresser des garçons, ce n'est certainement pas en nous plaçant sur le terrain des organisations de loisirs, et voulant faire de plus en plus d'activités chères et sophistiquées. Des activités simples et bien préparées peuvent très bien suffire; de toute façon, ce qui compte, c'est le bon esprit de la troupe, et le fait que les activités en troupe aient un but pour tous les Eclaireurs: progresser vers notre idéal, et développer son caractère de façon positive par un effort commun vers le but qui nous donne notre raison d’être. Ceci, tous les garçons le recherchent, et le scoutisme est pratiquement le seul à le leur proposer.

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Le recrutement des chefs.

Le recrutement de chefs se fait aussi un peu selon la même technique. Il ne faut en général pas demander de but en blanc: "Tu ne veux pas être chef?" car celui qui ne s'est pas fait à cette idée n'a aucune raison d'accepter, et dira certainement qu'il n'a pas le temps.

Le mieux, est donc de demander à celui dont on pense qu’il pourrait être chef, de venir donner un coup de main pour une activité particulière, ou de lui demander de venir montrer ou apprendre aux Eclaireurs quelque activité dans laquelle il ait une compétence qui lui soit propre. Si la troupe a une bonne ambiance, il sera sûrement prêt à revenir...

Cependant, il ne faut pas oublier l'énorme influence qu'ont les chefs sur les garçons. Il convient donc d'être très exigeants et ne pas prendre n'importe qui comme chef. Il faut en particulier que celui-ci soit en accord avec l'idéal de l'Eclaireur et qu'il essaye de l'appliquer dans sa vie. S'il n'a pas déjà fait du scoutisme (et même s'il en a déjà fait, éventuellement), il est bon qu'il rende publique son accord avec l'idéal du scoutisme en promettant devant la troupe. Ceci sera en plus une occasion inespérée de montrer aux Eclaireurs que la promesse n'est pas une petite chose pour amuser les enfants, mais que les chefs aussi la prennent au sérieux.

On ne demande pas, bien sûr, à un chef d'être parfait et de n'avoir aucun défaut, mais il faut que, comme tous les Eclaireurs, il fasse "tout son possible", et qu'en tout cas, à la troupe il soit un exemple aussi irréprochable que possible. On ne peut, par exemple pas empêcher quelqu'un qui est chef de fumer, mais tant qu'il est dans une activité de troupe, il ne fume pas, parce que c'est contraire à un des buts du scoutisme qui est de donner une vie saine et de développer la santé des garçons, parce que les garçons n'en ont évidemment pas le droit, et que les chefs n'ont aucun privilège par rapport à eux en se donnant les mêmes exigences, et qu'enfin ce serait leur donner un exemple peu profitable.

Il faut être conscient qu'en étant chef, ou en prenant quelqu'un comme chef, on a une très grande responsabilité vis à vis des enfants qui nous sont confiés, et qui, par la grande admiration qu'ils portent inévitablement à leurs chefs, cherchent à les imiter en les prenant pour modèle.

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La totémisation

Vous pouvez lire et relire "Eclaireurs" de Baden-Powell, ou son "Guide du Chef Eclaireur", vous n'y trouverez pas de trace de la totémisation. Et pour cause, celle-ci ne fait pas partie du scoutisme original de B.P. Cependant, il ne s'y est pas opposé lorsque celle-ci est apparue sous forme de mode dans le mouvement qu'il avait fondé quelques années auparavant.

Au départ, il s'agissait d'ailleurs simplement d'un surnom donné aux plus anciens qui l'acquéraient, par exemple, lors d'une veillée en troupe, solennellement, après avoir sauté au-dessus du feu...

On sait malheureusement que cette gentille coutume s'est transformée parfois en rite initiatique secret, laissant la porte ouverte à toute sorte d'actions incontrôlées et abusives de la part de chefs souvent plus soucieux de divertissement (pour eux, au dépens du garçon) que d'éducation.

 

L'intérêt de la totémisation et ses dangers.

Cependant, il faut bien dire que la totémisation nocturne en comité restreint de sachems, quoi qu'extrêmement dangereuse peut-être particulièrement positive pour le garçon.

Elle permet en effet de créer un rapprochement considérable entre les chefs et les plus âgés de la troupe, grâce au "vécu commun" et secret de cette soirée, et aussi à la marque de confiance et de reconnaissance de qualité de caractère qui est donnée par là au garçon.

C'est aussi reconnaître son passage à l'état adulte, et l'aider à cette occasion à réfléchir sur sa vie.

On voit alors les risques que cette pratique entraîne. D'abord pour le garçon, qui risque de subir un traumatisme psychique véritable, à cause de la puissance de cette pratique, et de chefs voulant en faire trop. C'est pourquoi, il faut que la totémisation soit la plus simple possible, et s'abstenir dans tous les cas de jouer les psychologues. Nous ne sommes pas compétents pour faire des séances de psychothérapie , et encore moins de psychanalyse.

L'autre danger de la totémisation vient de sa possible non compatibilité avec la méthode "Eclaireur" et tout ce qu'elle sous-entend.

Voulant en effet insister sur la fraternité entre "sachems", certaines troupes ont pu entamer d'autant la fraternité avec les autres Eclaireurs. Et ceci est vite fait, en appuyant la distinction sachems-papooses, en donnant des privilèges aux sachems &c... Les sachems ne doivent donc pas être un groupe à part aux yeux de la troupe, ou une fraternité spéciale. Il ne faut donc pas utiliser l'expression de "Frère sachem", ou dire "Mon frère le Renard" :on est frères Eclaireurs, et c'est tout.

Que l'on pense à tout ce travail que fait le chef pour se mettre au niveau de ses garçons, pour être reconnu comme l'un des leurs, condition à laquelle ils se livreront à lui avec confiance, et écouteront sa parole avec attention et voudront suivre son exemple. Voulant se faire accepter comme membre de cette société d'enfants, il fait bout pour faire oublier qu'il est un adulte: il porte le même uniforme qu'eux, il participe aux jeux, s'intéresse à ce qui les intéresse, et partage leur vie sans privilège.

Pourrions nous permettre que cette grande originalité du scoutisme, qui fait sa force, soit d'un coup détruite par une tradition qui n'est même pas scoute? En forçant sur la distinction sachems-papooses, le chef gagnera peut-être sa H.P. totémisée mais il perdra avec elle la confiance et la fraternité des autres. I1 s'amusera peut-être dans une chasse aux papooses, ou à avoir une "part de sachem", mais il ne sera plus un éducateur.

Il faut savoir si l'on veut être une chef brimeur, un chef sachem, ou plutôt un chef Eclaireur, avec la mission que cela suppose.

De toute façon, s'il y a quelque chose à sacrifier, ce doit être au profit de la méthode Eclaireur. Si l'on nuit à cette méthode, on perd alors la merveilleuse efficacité qu'elle donne, et toute la joie véritable d'avoir une bande de garçons qui court avec nous dans l'enthousiasme et la fraternité vers un idéal élevé.

La distinction de sachem est donc simplement un honneur fait à certains pour leur maturité, et JAMAIS un permis de brimer les plus jeunes. Tout au contraire: la totémisation bien utilisée est la canalisation du désir de tout garçon plus âgé de se faire reconnaître comme supérieur. Ce désir qu'il exprime normalement en abusant de sa force, se trouve satisfait dans sa reconnaissance par tous comme sachem. Sa supériorité étant notoirement reconnue par son totem, il n'aura plus besoin de prouver qu'il est supérieur par la force... à moins qu'on ne l'y encourage, ou que ce soit la mode dans la troupe, qui ne mériterait alors que peu le titre d' E.U.!

Par contre, si la totémisation est mal faite, on si il y a quelque problème, elle peut devenir très dangereuse, pour l'atmosphère de la troupe et pour le psychisme du garçon lui-même.

Il faut donc bien réfléchir avant de décider de pratiquer la totémisation dans une troupe. Car, même en supposant que le C.T. qui prend cette responsabilité a bien compris et fait ce qu'il faut, il convient de se demander ce que cela deviendra dans quelques années, après plusieurs générations de C.T. qui n'auront fait que copier les "traditions" de la troupe sans vraiment les comprendre.

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Ce qu'il faut absolument éviter.

Pour celui qui voudrait néanmoins pratiquer ce genre de totémisation dans sa troupe, voici ce qui doit être définitivement absent de toute totémisation.

Pas de sévices corporels. Pas de traces, ou de blessures &c... C'est en effet stupide, dangereux, et risque d'ameuter les parents, ou l'opinion publique. C'est donc aussi l'image de marque du scoutisme qui est engagée.

Pas de sévices mentaux en abusant de la situation, et en mettant le garçon dans des situations qui le marqueront désagréablement. (Et si c'est la peine de le dire: ne jamais faire déshabiller!)

Pas de tromperies. Ne pas tromper ou faire croire n'importe quoi à l'Eclaireur, même si c'est "amusant". On risque de perdre la confiance absolue qu'il a dans le chef. IL faut toujours rester "Eclaireur" (avec l'article 1), et ne pas détruire l'image de grand Eclaireur que nous portons. Une totémisation remet en jeu l'idée que l'éclaireur a de nous, et il ne faut à aucun prix perdre sa confiance et son admiration. On peut donc être ferme, bien sûr, mais toujours rester loyal et fraternel.

Ne pas abuser de la situation, par des brimades &c... en jouant sur le fait que l'éclaireur est prêt à les supporter pour avoir un totem. Cela n'aurait aucun rôle positif.

Il faut enfin éviter de mêler Dieu à cette affaire, car le risque et la responsabilités sont trop grands. Qu’à la suite d'une totémisation un éclaireur garde un sentiment désagréable, cela risque d'arriver, si elle est ratée; mais si en plus ce sentiment désagréable était lié à sa vie spirituelle, il y aurait une faute gravissime.

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Ce qu'il doit y avoir dans une totémisation

La totémisation doit être l'occasion de réfléchir sur soi-même, et de se voir honnêtement. Il peut donc éventuellement y avoir au début quelques épreuves permettant de rabaisser (provisoirement) la fanfaronnade du garçon, et de briser l'attitude de façade qu'il montre aux autres.

Il faut donc montrer qu'il ne peut pas jouer ce jeu-là, et que les sachems sont plus forts que lui (sans brutalité, bien sûr). Mais il doit avoir l'impression de gagner les épreuves par sa valeur et ses capacités.

Il faut ensuite amener à la discussion avec un ton plus fraternel, et le faire parler et discuter le plus sérieusement possible (sans jamais se moquer) sur des sujets d'abord neutres ou absurdes, puis sur lui-même. On peut alors avoir un entretien individuel d'une très bonne profondeur, et d'une grande sincérité.

Cependant, le tout ne doit pas être trop long pour ne pas épuiser nerveusement le garçon. Une nuit entière semble bien trop, et on peut faire du très bon travail en quelques heures. De toute façon, le plus court est souvent le mieux (ou le moins pire). Il faut aussi penser que les chefs auront à faire marcher la troupe le lendemain et faire face à des responsabilités. Pour cette raison, les nuits blanches sont absolument à éviter.

Il faut aussi penser qu'il est possible de faire une totémisation en dehors d'une activité de troupe, pendant un week-end d'hiver où tout le monde à le temps de récupérer, sans nuire à la bonne marche de la troupe, ou au travail scolaire.

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Qui totémiser?

Il ne faut pas chercher à totémiser tous les Eclaireurs qui quittent la troupe, certains n'y tiennent pas vraiment, et il ne faut pas dévaloriser le totem.

Il ne faut pas non plus totémiser un garçon trop jeune, il faut attendre qu'il ait atteint une certaine capacité de réflexion. En général, il est bon que les CP soient petit à petit tous totémisés, et éventuellement un ou deux seconds...

 

Choix du totem.

Il ne faut pas oublier que le totem est un moyen pédagogique. Il permet d'attirer le garçon vers un idéal représenté par le totem. Il faut donc que le totem représente une ou plusieurs qualités enviables. Ceci élimine d'office tout totem ridicule du type "Grenouille couarde" ou "babouin désordonné"!

Il faut, au contraire, mettre dans le totem une qualité que l'Eclaireur a presque ou peut avoir en s'approchant (tout en restant plausible...) et choisir des animaux assez nobles.

Il ne faut au contraire, pas de totems rabaissants, pas d'adjectifs négatifs, car l'Eclaireur se dira qu'il est comme ça, et qu'il n'y peut rien. Il ne fera pas d'efforts, ou si il perd quand même son défaut, le totem deviendra déplacé. (Exemple: timide, paresseux, empoté, bavard, agité, désordonné &c...)

Il faut aussi prendre garde que certains Eclaireurs peuvent être totémisés alors qu'il n'ont pas fini d'évoluer. C'est ainsi qu'un Eclaireur, pas très en avance physiquement, totémisé à 15 ans "roitelet délicat" se retrouve adjoint, trois ans plus tard avec une stature de rugbyman et 1 mètre 95!

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Dépapoosifications.

Un mot pour terminer sur les "dépapoosifications", ressemblant parfois à de mini totémisations : ce ne sont en fait que des bizutages camouflés, bien souvent.

En effet, alors que la totémisation (déjà fort discutable) correspond au passage à la vie adulte, la dépapoosificatIon, elle, ne correspond à rien dans la vie du garçon.

D'autre part, on voit mal sa signification et son intégration dans le système de progression: Novice-Aspirant-Eclaireur. Un garçon fait vraiment partie de la troupe lorsqu'il est Eclaireur, et peut devenir Eclaireur lorsqu'il a réussi les épreuves d'aspirant, il n'y a pas de place pour autre chose.

Il est par contre fondamental de laisser toute sa force et sa valeur à la promesse, et de laisser l'esprit du jeune garçon se concentrer sur les épreuves d'Aspirant, il y a déjà beaucoup à faire et à penser. De plus, ces épreuves sont infiniment supérieures à une dépapoosification, car elles demandent un effort personnel, (et l'aide des autres Eclaireurs). Celui qui a réussi de telles épreuves éprouve une réelle fierté , il n'y a pas besoin d'autre chose.

Il faut en tout cas lutter contre toute brimade. On imagine le doute créé dans l'esprit d'un garçon qui, pour entrer dans la fraternité des Eclaireurs", doit passer par une série de... brimades de la part des autres!

Il faut avoir le courage d'éliminer les traditions mauvaises.

Malheureusement, pour cette question, comme pour d'autres, le chef de troupe intelligent qui veut toucher un peu au "folklore" de la troupe se trouve pris sous le feu des plus anciens qui disent: "nous avons eu ça, pourquoi ne le ferions nous pas aux autres maintenant.l..'' ou encore refusent tout changement dans la totémisation... "parce que ça c'est toujours fait comme ça".

Et pourtant, s’il y a des pratiques nuisibles à notre scoutisme, il faut vite s'en rendre compte et les éliminer. Il faut pour cela une bonne dose de diplomatie et de fermeté.

Dans un premier temps, il convient d'expliquer aux CP, (ou aux adjoints) les raisons, et essayer de les convaincre. Puis, voir selon la gravité de ce que l'on veut éliminer, soit agir progressivement pour épurer notre scoutisme, soit agir fermement pour un point qui serait en opposition avec lui (bizutages par exemple) et éventuellement se passer des services de ceux qui ne comprennent pas. Il faut savoir pourquoi on est là. (Ou pour qui: ceux qui veulent faire une confrérie d'Eclaireurs, ou les autres...)

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Application pratique

Ce chapitre est fait pour aider à réduire le fossé qu'il peut y avoir entre la théorie et la réalité. En effet, ce que nous avons exposé correspond à ce que devrait être toute troupe d'Eclaireurs, mais on se trouve parfois chef d'une troupe qui en est bien loin au départ. Il ne serait alors pas possible de vouloir y faire immédiatement une véritable action scoute qui se passe idéalement.

Ce qu'il faut donc, c'est conserver une image de la troupe à laquelle on voudrait arriver comme objectif, et essayer de s'en rapprocher point par point en commençant par le plus important.

Il y a cependant parfois des problèmes de fond dans une troupe, et pour pouvoir les résoudre, il faut d'abord chercher quelle en est l'origine. L'origine d'un défaut de fonctionnement d'une troupe peut en effet être variée.

 

Premier problème: Le chef ne sait pas ce qu'il veut.

C'est le cas par exemple d'un chef qui est là parce que ça l'amuse uniquement, et qui n’a pas pour motivation de faire un véritable travail éducatif. Il n’y a alors en général pas grand chose de positif ou de supérieur dans sa troupe. Ordinairement, ce genre de chef en a assez relativement rapidement, il arrête lorsque les jeux ou les camps ne l'amusent plus, c'est tant mieux.

Deuxième problème: Le chef qui ne réfléchit pas.

Nous avons là le cas malheureusement fréquent du chef qui fait quelque chose parce que ça se fait comme ça depuis des années, ou qui veut absolument faire comme ce qu'il a vécu quand il était Eclaireur. Ceci est extrêmement dangereux, et on n'aboutit qu'à une mauvaise copie, non réfléchie ou comprise d'un "scoutisme" qui n'est lui-même au départ par forcement bon. Et de plus, c'est une entrave à toute amélioration de l'action. Cependant, le fait est qu'il est très difficile de se dégager de son vécu, mais il est fondamental de faire une action qui soit pensée, comprise et intelligente plutôt que de singer n'importe quoi en croyant faire du scoutisme.

Troisième problème: Le chef veut quelque chose qui n'est pas viable.

C'est le cas, par exemple, d'un chef un peu idéaliste qui voudrait faire marcher son unité sans contrainte, sans hiérarchie, ou en auto-gestion. Ou au contraire, imposer ce qu'il veut, et monopoliser le pouvoir. Ce sont des façons de faire qui ne marchent pas, et qui condamnent par conséquent la troupe.

Mais, à un degré moindre, c'est aussi le cas de chefs qui mutilent le scoutisme véritable en le privant de quelque élément pourtant fort utile. Comme nous l'avons vu, dans le scoutisme de Baden-Powell, un bon nombre de points, qui semblent à un premier abord secondaires, ont en fait une fonction très précise pour nous aider dans notre action, et si on les retranche, cela ne fait que nous priver de moyens efficaces. Et en affaiblissant notre action, on diminue les chances d'arriver à une troupe qui fonctionne vraiment dans tous les sens du terme. (C'est le cas, par exemple de ceux qui sous-estiment l'importance des CdC, de la promesse, de l'insigne...)

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Problèmes intervenant bien que le chef sache ce qu'il veut: un bon scoutisme

Alors la solution est à chercher au niveau de la H.P. C'est en effet elle qui est la clé du problème dans 99% des cas.

Deux cas sont alors possibles:

1- Si la H.P. est bonne. Il faut alors travailler avec elle, parler avec les C.P. des difficultés et trouver avec eux les solutions (ou leur faire trouver...). Ils se montreront alors aptes toujours à faire des efforts qu'il n'aurait jamais pu obtenir en les leur demandant directement.

Ce pourrait être le cas, par exemple, de chefs de patrouilles qui, dénigrant (à tort) les activités, ou ne marchant pas dans les jeux. Il est alors certain qu'en les impliquant dans les décisions et la bonne marche de la troupe, et en leur donnant une responsabilité importante au niveau des jeunes Eclaireurs de leur patrouille, ils mettront toute leur bonne volonté dans les jeux. En effet, il peut sembler dévalorisant à 16 ans de s'amuser à des jeux un peu puérils, mais pas du tout d'apporter quelque chose aux plus jeunes.

Il faut donc se souvenir que des chefs de patrouille à qui on ne donne pas assez de responsabilités et qu’on n'implique pas suffisamment dans les décisions de la troupe même minimes) auront tendance à se désintéresser, à refuser l'autorité du chef, et à dénigrer. Le remède est dans le CdG.

Il peut arriver aussi que malgré un bon travail avec la H.P., on hérite d'une troupe qui ait certaines mauvaises habitudes au niveau de la pratique du scoutisme; par exemple en n'utilisant pas les épreuves d'aspirant ou en faisant toutes les promesses d'un coup à la fin du camp. Il est alors très difficile de réinstaurer de bonnes pratiques. En effet, on ne peut changer quelque chose qu'avec l'accord des C.P. et ils sont eux-mêmes souvent prisonniers de ce qu'ils ont vécu, et il faut donc vaincre cette résistance au changement. Il faut alors commencer par les points les plus fondamentaux (par exemple le sens de la promesse et le moment de la faire), en parler au CdC et essayer de les convaincre. Il faut cependant faire très attention de ne pas forcer une décision à contrecœur du CdC car cela le discréditerait aux yeux des C.P. Si donc il reste une résistance, une bonne solution consiste à mettre cette idée à l'essai pour un an et de voir après. L'année passée, l'idée est évidemment reconnue comme nettement supérieure à ce qui se faisait avant, et donc facilement acceptée définitivement.

2- Si la H.P. est mauvaise, avec des chefs de patrouille qui ne veulent pas faire d'efforts ou preuve de bonne volonté, ou qui ont pris trop de mauvaises habitudes, ou encore s'il y a vraiment trop de choses à changer dans la troupe (par exemple lors de la reprise d'une troupe, alors il vaut mieux rajeunir momentanément la troupe pour repartir avec uniquement des garçons pleins de bonne volonté et prêts à repartir sur des bases neuves.

On peut aussi, si c'est le cas d'un individu isolé lui faire comprendre que s'il n'a aucun désir d'être vraiment "Eclaireur" et de s'occuper des plus jeunes, alors il est préférable pour tout le monde qu'il quitte la troupe. mais si ils sont trop nombreux dans ce cas, il est plus facile de rabaisser pour un temps la limite d'âge (à 14 ans, par exemple) que de chasser nominalement des garçons, ce qui ne manque d'entraîner des conséquences désagréables...

C'est aussi souvent la seule solution pour vraiment récupérer une troupe qui a un mauvais esprit ou de mauvaises habitudes (par exemple: les bizutages ou les privilèges de CP etc...), car cela permet de repartir sur des bases saines.

Ce qui doit compter avant tout pour le chef, c'est de pouvoir offrir aux garçons qui viennent, une troupe avec une véritable bonne volonté d'avoir un esprit Eclaireur. Il vaut mieux alors faire partir un garçon ne voulant pas faire cet effort, plutôt que de le laisser nuire à l'ensemble de la troupe. (De toute façon, même si sa présence était néanmoins bonne pour lui, lorsqu'il n'y a pas vraiment de bonne volonté, il ne peut y avoir beaucoup de progrès). Il suffit alors de lui dire: "Tu es libre de choisir ce que tu veux dans ta vie, si tu veux rester alors tu dois accepter notre loi et notre promesse et faire des efforts, sinon il est préférable que tu partes, pour toi, et pour la troupe."

(Ceci est d'autant plus facile lorsqu'on a bien lié ensemble le fait d'être Eclaireur, donc d'être à la troupe et la promesse, car alors, pour appartenir à la troupe, il faut vouloir obéir à la Loi de l'Eclaireur, et donc avoir fait sa promesse, et s’y tenir).

Cependant, si la troupe fonctionne bien, tout garçon qui est opposé à l'esprit de la troupe, s'en va normalement de lui même, car il se trouve en opposition avec l'ensemble du groupe et donc isolé. Ceci ne veut évidemment pas dire qu'il ne reste que des enfants modèles à la troupe, loin de là!, car ce qui compte, ce n'est pas ce qu'est effectivement un garçon, mais ce qu'il croit juste et bon au fond de lui même, et vers quoi il tente de se diriger.

Mais par contre, si à cause de quelques individus qui ne veulent rien entendre, certains garçons qui pensaient y trouver un bon esprit quittaient, déçus, la troupe, le chef serait responsable d'une exclusion plus grave que la précédente, bien que moins spectaculaire.

Ainsi, la base de toute action scoute et du bon fonctionnement d'une troupe est de s'assurer une H.P. de bonne volonté. pour cela, il faut dire à celui à qui l'on propose d'être C.P. ce que cela signifie comme engagement de sa part, et demander si l'on peut compter sur lui. Il suffit ensuite d'entretenir cette bonne volonté par un travail intelligent avec eux au niveau des CdC, des activités de H.P. et des contacts personnels.

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Pour celui qui veut être chef...

Comme toute action humaine, celle du Chef de troupe est très aléatoire. Il faut s'attendre à rencontrer beaucoup de déceptions et à avoir à supporter l’ingratitude de bien des gens. Il est d’ailleurs surprenant de constater que c’est souvent ceux pour lesquels on a fait le plus, qui montrent le moins de reconnaissance; et que bien des gens sont plus prêts à faire l'effort de vous joindre parce qu'il y a quelque chose qui ne va pas que pour vous remercier...

Mais d'un autre côté, surtout si l'action scoute est bien menée, il y a tous ces témoignages de reconnaissance , de la part de parents, qui sont autant de réconforts, et qu'il faut garder dans son cœur, en sachant que si il y en a un qui prend la peine de le dire, c'est qu’il y en a au moins 10 qui le pensent.

Et puis, parfois, la troupe manque d'entrain, ou ne fait pas vraiment ce qu'on attendait d'elle, parfois les C.P. n'arrivent pas à garder leur calme et leur sérieux pendant un C.d.C., parfois un Eclaireur que l'on pensait pouvoir bien progresser quitte la troupe par désintérêt, ou étant influencé par d'autres copains prend un style de vie tout à fait opposé à ce que l'on pouvait espérer... Parfois le C.T. doit affronter une autorité paroissiale peu compréhensive, ou se débattre dans des complications administratives ou de relations extérieures...

Tout ceci fait partie de la réalité de la vie de tout chef de troupe. Il faut le savoir. Certains se découragent alors et cessent leur action. Mais c'est qu’ils ont oublié tous les jours où la troupe avait eu un élan extraordinaire de bonne volonté ou de bon esprit, ou ce garçon qui est devenu chef de patrouille et qui pour tant avait au départ un esprit de potache, ou cet autre pour lequel la troupe est le seul centre d'intérêt à part l'école, ou encore celui avec qui le C.T. a parlé une fois et qui a brusquement compris qu'il se dirigeait dans une mauvaise direction... Et puis tous ceux qui, sans le dire ont progressé petit à petit, grâce à leur vie à la troupe, et qui ont profité de cet esprit de fraternité, de service, et de loyauté, apprennant à l'aimer et à le vivre concrètement dans leur existence pour finalement le porter autour d'eux.

C'est en pensant à tout cela que le chef de troupe se rend compte combien son action est importante, et si ce n'était pas sa troupe qui influençait avec lui ses garçons, qui sait qui les aurait influencés dans la rue, ou à l'école?... A un âge où ils veulent avoir une pensée et une vie qui leur appartiennent à eux, et qui ne soit plus seulement celle de leurs parents, où auraient-ils été chercher ces valeurs, ce mode de vie... Ayant besoin de se retrouver en bande pour avoir une vie bien à eux, si ce n’était chez nous, dans quelle bande plus ou moins nuisible se seraient ils retrouvés?...

Non, le scoutisme est vraiment irremplaçable, et le chef de troupe qui a donné pour cela son temps et son énergie peut se dire que non seulement il a donné à tous ses garçons une impulsion initiale vitale à un moment critique de leur existence, avec un idéal qui les met sur la bonne voie, et une force de caractère qui leur servira toujours; mais qu'il a aussi sans doute sauvé la vie à certains d'entre eux.

Le C.T. qui se donne la peine de faire vraiment du scoutisme travaille plus que tout autre pour un monde harmonieux, et des individus heureux, il est un ouvrier du Bien, en un mot, il est un serviteur de Dieu. Cela ne vaut-il pas la peine?...

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La mixité.

Un mot pour finir sur la mixité en général (qu'il s’agisse de faire des patrouilles mixtes, ou seulement de mettre dans la même unité des équipes de filles et des équipes de garçons.(coéducation).

Celle ci n'était même pas envisageable au moment de la création du scoutisme, et même pendant toute la vie de Baden-Powell. Le fait qu'il n'ait pas intégré la mixité dans le scoutisme ne signifie donc absolument pas qu'elle soit contraire à son idée. Seulement, la question ne se posait pas.

La question de la mixité (ou de la coéducation)est donc de savoir si il est possible d'appliquer avec efficacité la méthode scoute dans le cadre de la mixité. Il semble en effet, qu'au lieu d'être en contradiction fondamentale avec la méthode du scoutisme, la mixité introduise un affaiblissement d'un bon nombre de points qui lui donnent sa force.

En particulier, la mixité au niveau des patrouilles détruit la part très importante de sa force éducative qui est due au dynamisme produit sur les plus jeunes par l'image de son C.P. qu'il admire et veut imiter, l'incitant à grandir dans une bonne direction. Ceci ne peut plus être pour un garçon de 12 ans qui aurait pour C.P. une fille de 15 ans, ou réciproquement, et pareil pour le C.T.

Mais la difficulté ne se situe pas seulement au niveau d'une mixité de patrouille. Une mixité au niveau de l'unité entraînerait aussi certains problèmes de fond par le fait que l'Eclaireuse idéale n'est évidemment pas semblable à l'Eclaireur idéal. Or le but de notre éducation n'est certainement pas de rendre semblables les garçons et les filles, mais plutôt de développer leurs qualités propres. La richesse de la différence des sexes vient de leur complémentarité, et non pas d'une totale similitude. Chaque sexe recherche l'autre en grande partie parce qu'il y découvre des qualités qu'il n'a pas...

Et notre action scoute consiste à rappeler au garçon quel type d'homme il veut être, et à l'aider par des procédés. Pour les filles, c'est l'équivalent, mais précisément, le but n'est pas le même.

Et sur le plan pratique, l'Eclaireur idéal est représenté par la Loi de l'Eclaireur, celle ci ne peut donc déjà être la même que pour les Eclaireuses.

Le choix des activités tombe dans le même dilemme: celles ci visant à développer certaines qualités, si on ne s'adresse qu'aux garçons ou qu'à des filles, on fera des activités visant à développer leurs qualités propres, mais si l'on veut développer en même temps le caractère des garçons et des filles, alors on risque de ne rechercher qu'un juste milieu, ou de délaisser un sexe au profit de l'autre, ou, au pire, de viriliser les filles ou de féminiser les garçons.

La question se retrouve encore dans l'action collective: quand il parle à sa troupe, le chef part des préoccupations de ses Eclaireurs, mais l'ensemble des préoccupations des Eclaireurs n'est pas superposable avec celui des Eclaireuses. Et lorsque le chef exhorte ses membres de sa troupe à ne pas tomber dans certains travers, il doit avoir un discours dans lequel ses auditeurs se reconnaissent, mais les conduites mauvaises qui attirent les garçons ne sont pas celles des filles, les défauts courants et les tentations ne sont pas les mêmes...

La difficulté vient donc du fait que nous ne faisons pas de l’instruction où, comme dans les écoles, un savoir est transmis, qui convient aussi bien aux filles qu'aux garçons, mais de l'éducation du caractère, et que ceci demande de prendre en compte les différences de psychologie, de maturité, d'aspirations &c... ou alors, il faudrait opérer une réduction, en cherchant le dénominateur commun, en ne conservant que ce qui convient à la fois aux garçons et aux filles, ce qui serait dommage, et fort réducteur pour notre action.

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Les louveteaux

Dans le fond, le louvetisme s'appuie exactement sur les mêmes principes que le scoutisme. C'est donc dans un esprit tout à fait similaire qu'il faut mener l'action scoute dans les meutes de Louveteaux. Une bonne partie de ce que nous avons dit pourrait même s'appliquer directement pour le louvetisme: valeur et rôle de la promesse, action collective et individuelle, utilisation de la confiance, uniforme &c... car ce sont là des points fondamentaux du scoutisme.

Mais dans la forme, on ne peut pas transposer tel quel le scoutisme "Eclaireur" pour les Louveteaux.

Il faut d'abord prendre en compte le fait que les enfants de 8 à 11 ans n'ont pas les mêmes goûts ou capacités que ceux de 12 à 16 ans, et en particulier, il faut chercher des activités qui soient très précisément adaptées à l'âge Louveteau.

Là, d'ailleurs se trouve un danger, qui consiste à faire faire aux Louveteaux trop d'activités "Eclaireurs". Certes, les constructions en bois (froissartage), le camping sous tentes de patrouille, les week-ends &c... peuvent plaire aux Louveteaux, mais ils risquent d'en être blasés avant même d'arriver à la Troupe. On peut trouver d'autres activités plus spécifiquement Louveteau qui plaisent aux jeunes enfants et qui n'intéressent plus ceux de l'âge Eclaireur (par exemple: certains travaux manuels, ou danses...), et il est donc préférable de rechercher ces activités pour laisser les autres à la Troupe, afin que les garçons en y allant y trouvent un regain d'intérêt, et qu'ils y découvrent des activités neuves pour eux.

Il ne faut pas oublier que le louvetisme, s'il a une efficacité réelle sur le développement du caractère, a aussi la fonction de préparer et de conduire les garçons à leur vie d'Eclaireur à la Troupe, et il serait plus que dommage qu'à cause de son passage aux Louveteaux, un garçon se désintéresse des activités de la troupe avant qu'il n'ait eu le temps de profiter de toute l'action positive qu'elle pouvait lui offrir.

Pour éviter cela, les responsables de Louveteaux doivent non seulement penser à des activités spécifiquement Louveteau, et non Eclaireur, mais aussi psychologiquement préparer petit à petit leurs Louveteaux à passer à la Troupe (ce qui demande un effort certain de désintéressement!)

Les activités Louveteaux étant repensées pour être vraiment spécifiques, il faut ensuite adapter toute la forme à l'âge des Louveteaux. C'est ce qui a, en particulier, amené Baden-Powell dans son très beau Livre des Louveteaux à prendre le Livre de la Jungle de R. Kipling comme support au folklore des meutes.

Mais ce livre s'est révélé offrir plus qu'un folklore et avoir en lui-même une véritable puissance éducative. En effet, un enfant qui entre dans une meute de Louveteaux, fait son premier apprentissage de la vie en société (et c'est d'ailleurs, peut-être là sa fonction principale), et le livre de Kipling propose précisé ment une société organisée d'une façon exemplaire, qui est celle de ses loups.

Mais ce n'est pas tout, le point le plus génial de l'utilisation du Livre de la Jungle est la présence dans la société des Loups d'un petit garçon: Mowgli. Tout garçon qui lit ce livre de Kipling ne peut s'empêcher d'être saisi par ce personnage de Mowgli, et s'identifie automatiquement à lui, l'admire, et rêve de lui ressembler, lui qui apprend à vivre dans la société des Loups, qui est courageux, débrouillard, et aussi dévoué et généreux...

La présence des loups était déjà très bonne, car les enfants adorent les histoires d’animaux, mais pour aller plus loin celle d'un garçon était indispensable, car un garçon ne pouvait pas s'identifier vraiment à un animal.

Dans une meute de Louveteaux, un phénomène très curieux s'accomplit alors: chaque garçon s'imagine que c'est lui qui est Mowgli, et que les autres sont les loups! C’est là que réside le point le plus extraordinaire de l'utilisation du Livre de la Jungle.

Un chef ou une cheftaine de Louveteaux qui a bien compris cela ne manquera évidemment pas d'utiliser la force formidable que peut donner cette identification à Mowgli dans son action avec ses Louveteaux. Par exemple, à un enfant qui aurait refusé de partager un gâteau avec les autres, il pourrait dire: "Tu n'as pas voulu partager avec tes frères Loups ce qu tu avais à manger. Qu'est-ce que tu en penses? Penses -tu que Mowgli aurait agit ainsi? Moi je ne penses pas, quand il avait chassé quelque chose, il se dépêchait de le partager avec les autres. N'est-ce pas vrai?... Allons, on n'en parle plus, mais penses-y la prochaine fois, pour être digne de Mowgli et de cette meute que nous formons Je compte sur toi..."

Il y a là, dans ce modèle de Mowgli qui est proposé aux enfants une force extraordinaire de développement du caractère. C'est même par là, pratiquement un idéal qui leur est donné, et qui est appréhendable directement et concrètement. L'idéal décrit sous forme de Loi, comme celle des Eclaireurs ne convient que pour un stade plus avancé de maturité.

C'est pourquoi, pour donner toute sa puissance à l'action Louveteau, il faut donner une image aussi puissante et vivante que possible de Mowgli, et de sa vie dans la jungle. Même si les Louveteaux ne sont pas toujours en mesure de lire eux mêmes tout le Livre de la Jungle, il faut leur en raconter les histoires, leur lire des passages de façon à ce qu'ils en aient une suffisamment bonne connaissance, et qu'il pénètre leur imagination. Raconter un résumé de l'histoire ne suffirait certainement pas à donner aux enfants une image de Mowgli qu'ils puissent introjecter.

Une fois obtenue cette passion pour le personnage de Mowgli, il faut sans cesse raviver cette image et le désir de lui ressembler en replaçant les Louveteaux dans l'atmosphère de la Jungle, et que donc, celle-ci imprègne sans cesse et le plus possible toutes les activités, et la vie de la meute (nom des chefs ou cheftaines, et des enfants, thèmes de jeux, façons de parler, comparaisons, histoires, folklore, décoration du local, cérémonieux &c...) (*) A ce sujet, le Livre des Louveteaux de Baden-Powell est exemplaire, et, bien que s'adressant aux chefs, on voit tout à fait comment on peut parler aux Louveteaux, les intéresser... et les faire rêver, pour les attirer à progresser.

(*) Une question reste à se poser: Une petite fille peut-elle prendre pour idéal l'image d'un petit garçon? peut elle s'identifier à Mowgli? et Mowgli a-t-il toutes les qualités que l’on espérerait voir chez une petite fille? Ou faudrait-il trouver une autre histoire comme support pour les filles?

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7 PRINCIPES de la pédagogie de BADEN POWELL

 

 

PRINCIPE

 

FORMULATION

 

MECANISMES PSYCHOLOGIQUES

 

DOMAINE D'APPLICATION

 

REFERENCES BIBLIQUES

 

CONCORDANCE AVEC PEDAGOGUES

 

1 .
ADAPTAPTION

 

* Etre constamment de niveau

Adopter le style et le langage de l'enfant, plutôt qu'attendre de lui qu'il se plie aux usages de l'adulte.

 

 

"On ne commande à la nature qu'en lui obéissant". L'enfant fuit les situations qui ne correspondent pas à sa conception de la vie, mais reproduit les conduites qui lui ont procuré un plaisir.

(Naturae non nisi parendo imperatur)

 

* Se mettre à la place de l'enfant.

* Voir les choses de son point de vue.

* Langage-Chants-Cris-Danses.

* Participer aux jeux dits « puérils ».

* Etre vraiment membre du groupe.

 

* Je te loue, ô Père, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et de ce que tu les as révélées aux petits enfants.

(Matt. 11 :25)

* Si vous ne devenez pas comme des petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume de Dieu. (Matt. 18 :3)

 

 

* "Ce qui fait d'un être un enfant, ce n'est pas le fait qu'il ignore, c'est le fait qu'il désire savoir, qu'il tend à devenir davantage et qu'un instinct secret le pousse à faire tout ce qu'il peut pour devenir grand ; l'enfant n'est pas un insuffisant mais un candidat".

(Claparède)

 

 

2 .
REACTION

 

* Réagir énergiquement contre tout laxisme et laisser-aller. Réapprendre le contact avec la nature plutôt que de céder aux commodités de la civilisation matérielle.

 

La personnalité se forme en affrontant et en surmontant les résistances qu'elle rencontre, chaque bataille gagnée est une victoire future.

 

* Utiliser l'instinct combatif contre ce qui est pernicieux. Fléaux sociaux - Culture de la vitalité.

* Lutte contre l'exagération du confort.

* Créer soi-même son bien être.

* Retrouver les gestes naturels.

* Camp-vie saine ; Explos-pas tabac.

 

 

* Entrez par la porte étroite, parce que la porte large et le chemin spacieux mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui y entrent, mais la porte étroite et le chemin resserré mènent à la vie. (Matt . 7 :13)

 

 

* Le trop grand confort matériel et les aspirations spirituelles sont en raison inverse.

(Rageot)

* "S'il le faut, battez-vous à tâtons seul dans l'ombre, dites éperdument lorsque c'est mal : c'est mal". (Rostand)

 

3 .
ACTIVITE

 

* Faire agir concrètement l'enfant, plutôt que de chercher à lui expliquer théoriquement la philosophie (ou la théologie), en jeu, afin qu'il acquière des habitudes favorables dans tous les domaines.

 

"De ce que nous entendons, nous retenons 1/10, de ce que nous voyons 3/10, de ce que nous faisons 6/10".

On devient ce que l'on pratique, seule l'action crée des habitudes dans les cellules cérébrales.

 

* Faire pratiquer concrètement les techniques- "Toujours Prêt" !

* Programme d'activités (badges)

* Mêmes règles pour l'éducation morale.

* Obtenir des actes de service.

* La B.A.-Good Turn-Toujours Prêt.

 

 

* Tout homme donc qui entend ces paroles que je dis et les met en pratique sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. (Matt. 7 :24)

* Vous donc aussi tenez vous prêts.

(Matt. 24 :44)

 

* "Un pianiste ne devient pas un virtuose….en écoutant la radio". (Dr. G. Robin)

* "Le puer sapiens est d'abord faber".

(Boichet)

 

4 .
CANALISATION DES TENDANCES

 

* Se servir des désirs du sujet pour les orienter vers des objectifs satisfaisants, plutôt que de refréner les tendances qui s'expriment dangereusement.

 

Les tendances des adolescents ne sont ni bonnes ni mauvaises en elles mêmes ; ce qui fait la différence c'est leur mode d'application. Toute tendance frustrée tend à s'exprimer de manière désordonnée.

 

* Système "DO" au lieu de "DO NOT".

* Repérer les pulsions du sujet et leur suggérer des modes de réalisation favorables. "Sublimer" les tendances.

* Faire briller à ses yeux d'autres buts plus intéressants.

 

* Affectionnez-vous aux choses qui sont en haut et non à celles qui sont sur la terre. (Col. 3 :2)

* Mon Père émonde tout sarment qui porte du fruit, afin qu'il porte encore plus de fruit.

(Jean 15 :2)

 

* "On ne détruit que ce que l'on remplace et on ne remplace une conduite qu'en satisfaisant à toutes les conditions de l'ancienne…avec quelques avantages en plus". (Anirel)

 

5 .
SUGGESTION

 

* Mettre dans l'imagination du sujet l'image de ce qu'il doit être.

Influencer plus par la puissance des symboles que par des objurgations abstraites.

 

Toute image dans l'esprit tend à se concrétiser en actes (Loi idéo-motrice). Quand plusieurs éléments d'une situation ont été perçus silmutanément, la réapparition d'un élément tend à la reviviscence des autres (Loi de re-intégration). L'adolescent cherche à s'identifier à un héros.

 

 

* Influence du groupe sur l'individu.

* Créer une confrérie-Loi-Promesse-symboles-cérémonies-insignes-etc.

* Analogie avec "Ordre de Chevalerie"

* Nette distinction entre "aspirant" et "éclaireur"- Pas "faire partie de…" mais "être éclaireur". Sens de l'honneur.

 

* C'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées…

Toutes ces choses sortent du dedans et souillent l'homme. (Matt. 7 :21)

* L'homme bon tire de bonnes choses de son bon trésor. (Matt. 12 :35)

 

* "Pour devenir quelqu'un", il faut voir ce quelqu'un en imagination : on finit par devenir se que l'on s'efforce longtemps de paraître".

(d'Astorg)

* "Semez une pensée, vous récolterez une action". (James)

 

6 .
LIBRE CONSENTEMENT

 

* Faire désirer par l'enfant ce qu'on estime bon pour lui, plutôt que de lui imposer une ligne de conduite par autorité extérieure à lui.

 

L'être humain n'accomplit avec énergie que ce qui correspond à un désir, l'art de l'éducateur consiste à faire appel aux tendances innées de l'enfant pour greffer sur elles les actes qu'il désire voir se répéter.

 

 

* Convaincre pas contraindre.

* Faire désirer ordre et discipline collective pour amener progressivement à auto-contrôle (self government)

* Incitateur : C.T. : grand frère.

* "Psychages" = entretiens individuels.

 

* Si le fils de l'homme vous affranchit, vous serez réellement libres. (Jean 8 :36)

* Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra si ma doctrine est Dieu. (Jean 7 :17)

 

* "Autorité et liberté ne sont pas les deux termes contradictoires d'une antinomie, ce sont les deux faces d'un même problème."

(Montessori)

* "Le plus grand service que l'on puisse rendre à des enfants est de leur donner l'habitude d'une règle avant qu'ils aient l'esprit d'en choisir une ou le folie de les haïr toutes".

(Mauroi)

 

7 .
INTER-PENETRATION

 

* Faire pénétrer l'action morale et spirituelle au cœur de toute activité. Ne jamais "dichotomiser" éducation et distractions, mais amalgamer l'un dans l'autre.

 

Un être humain ne doit pas offrir des comportements différents selon les moments et les circonstances. La personnalité ne se fonde que lorsque l'individu a trouvé une unification personnelle autour d'un axe central.

 

* Ambiance générale harmonieuse.

* Strict respect des règles du jeu.

*Courtoisie-Jamais tricheries.

* Associer au jeu la Loi de l'éclaireur.

* Vainqueurs honorant les vaincus.

* Ne jamais laisser passer une infraction sans la relever.

 

* Nul ne peut servir deux maîtres.

(Matt. 6 :24)

* Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la Gloire de Dieu.

(1 Cor. 10:31)

 

* "L'être n'est pas une juxtaposition d'organes ; c'est un organisme qui est impliqué tout entier dans chacun de ses actes. "

(Piéron)

* "L'homme naît anarchie d'instinct, il doit devenir hiérarchie d'inspiration". (N…...)

 

Ces quelques pages sont évidemment bien incomplètes, et imparfaites aussi. Il est difficile de communiquer un art qui est surtout une expérience vécue, et il y a toujours le risque de se faire mal comprendre.

Aussi, si vous avez eu la bonté de lire ce que j'ai essayé de communiquer, n'hésitez pas à m'adresser vos remarques, vos suggestions, ou à me demander plus de précision sur un point ou un autre.

À bientôt donc...

Louis Pernot
1, rue Denis Poisson 75017 PARIS

Louis.Pernot@eretoile.org

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