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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

Liturgie du Culte présidé par le pasteur Philippe François le dimanche 29 janvier 2012 à l'Etoile.

(Auteur de l'Anthologie protestante de la poésie française)

 

Invocation

Matin si beau que je ne puis parler,

Je te regarde, et chaque mot est faux

Qui monte à toi de mon obscurité.

Et je me tiens en grande pauvreté

Debout et seul dans mon humilité, Humilié par le chant d'un oiseau...

Puissé-je offrir à ton visage beau

La transparence et pureté de l'eau,

D'un clair miroir n'être que le cristal

Où ton reflet se retrouve natal

En même temps semblable et tout nouveau...

Et dans la joie où je te chanterai

Puissé-je en mots qui me seront donnés

Par le Seigneur et Poète Très-Haut

Ne point ternir d'un souffle ta beauté.

Edmond Jeanneret

 

Adoration

Loué sois-tu, Seigneur, toi qui vis en nous donnant la vie, toi qui parles en nous donnant la parole.

Loué sois-tu, Seigneur, toi par qui nous sommes ce que nous ne serions pas par nous-mêmes.

Loué sois-tu, Seigneur, toi pour qui nous sommes ce que nous n'avons pas été pour nous-mêmes.

Loué sois-tu, Seigneur, toi en qui nous ne sommes pas ce que nous sommes en nous-mêmes.

Comme l'année nouvelle qui rompt avec l'année qui s'achève, fais que nous rompions de même avec tout ce qui nous éloigne de nous en nous éloignant de toi.

Toi qui nous aimes une fois pour toutes, fais que de même, par ta grâce, nous vivions une fois pour toutes le temps qu'il nous faut et que tu nous accorde pour rompre avec la mort comme avec notre passé.

Face à l'avenir, garde-nous, Seigneur !

Garde-nous d'en faire une prolongation de notre passé et fais- nous la grâce de l'aborder sans que nous y soyons condamnés. Car nous n'avons d'avenir que par ta grâce : celle que tu nous fais aujourd'hui et qu'en Christ tu nous accordes et nous renouvelles de jour en jour, une année après l'autre, et une fois pour toutes d'éternité en éternité.

Gabriel Vahanian Toi qui vis en nous donnant la vie (Inédit, non daté)

 

Sur la Loy

J'entends du Mont Sina la Trompette éfroyable :

Sa Tempête & ses Feus se présentent à moy :

Et mon Ame étonnée, à-l'aspect du grand Roy

Attend d'un triste sort l'Arrêt irrevocable.

Juge de l'Univers, Vengeur inéxorable,

Puis-je, étant Criminel, subsister devant Toy ;

Et subir, aujourd'huy, l'Examen de ta loy,

Sans être condamné, sans être punissable ?

J'ay beau me repentir, j'ay beau verser des pleurs ;

Par tous ces vains Eforts, j'augmente mes Douleurs :

Le Glaive pend toûjours sur ma Tête rebelle.

Mais, lors-que je te crains, je ressens ta Faveur :

C'est que, pour me sauver de la Mort éternelle,

Tu veus que cette Loy me méne à mon Sauveur.

Laurent Drelincourt

(Sonnets chrétiens sur divers sujets) (1677

 

Confession du péché

Quand donc ô mon Seigneur pourrai-je commencer à trouver ces accents nouveaux qui seuls me conviendraient Ces mots inattendus, ces paroles uniques pour dire ta louange et mon adoration ? Tout a déjà souvent proclamé cette gloire et cet amour unique en quoi tu l'engloutis Tout a lors été dit et que pourrai-je encore qui ne soit entendu si souvent répété.

Et pourtant maintenant je ne puis plus écrire que pour chanter à toi mon Seigneur et mon Dieu pour trouver au-delà des instances humaines ce qu'inlassablement tu recrées de nouveau

De nouveau ! ah nouveau ce simple jour à vivre que tu me donnes encor dans ta grande pitié et nouveau cet espoir au-delà des désastres et nouveau ce regard émerveillé par Toi.

Le Seul qui m'ait comblé dans ma pauvreté triste Le Seul qui soit resté fidèle alors que tout mon cœur devenait infidèle et traître et plus menteur mais tu as maintenu, et tu m'as rappelé et j'ai redécouvert l'innocence et Ta gloire et j'ai redécouvert l'unique en ton amour pour moi seul conservés, et j'ai redécouvert que tu n'as rien perdu de ce que j'ai gâché.

Jacques Ellul, Silences (1995) , Quand donc ô mon Seigneur....

 

Déclaration du pardon

Sur cette haute marche où l'aube pousse

Son humide feuillage dans le vent,

La palme de lumière ardente et douce

Qu'elle relève au ciel reconnaissant –

Je reconnais ma véritable place

Où je ne suis présent que par ta grâce

Qui me relève en un long tremblement,

Me fait tenir debout devant ta Face

Tout étonné de mon commencement...

Par toi, Seigneur ! et lavé dans ton sang,

Je sors des pleurs perdus de mon néant,

N'étant du Jour que la blanche préface

N'étant encor qu'absence, attente, espace

Que comblera ta joie infiniment -

O plénitude, ô doux ruissellement !

Edmond Jeanneret, Figure sans doute,

Poésies complètes

 

Confession de foi

Je crois en Dieu, le Tout Proche, plus que l'homme ne l'est de lui-même et que le ciel ne l'est de la terre.

Je crois en Jésus-Christ, en qui l'homme est la condition même de Dieu, plus que l'homme ne l'est de lui-même et que l'absolu ne l'est du divin. Arrhes et vertu de l'Esprit et chair de la chair de Marie, il est natif de l'humain. Crucifié et mort sous Ponce Pilate, il accepte la mort mieux que nous n'acceptons la vie, et nous fait don de sa vie au lieu d'en mourir. Et il vit. Il vit là où, événement de Dieu, l'Autre radical, l'homme est à portée de l'homme. Face humaine de Dieu, seule espérance des vivants et des morts, il vient pour libérer l'homme de ses idoles et lui rendre un visage divin. Je crois en l'Esprit Saint, Le Vivant, en qui faisant corps avec nous-mêmes nous sommes agrégés au Corps du Christ.

Je crois l'Église, anticipation du Dieu qui vient et renouveau du monde ;

L'homme, anticipation de l'homme nouveau et avent du Dieu qui règne. Gabriel Vahanian, Dieu anonyme.

 

Prière d'intercession

Pour tous les bienfaits que d'âge en âge tu nous renouvelles,

Pour tous ceux qui, par l'exemple de leur foi, nous ont appris à te connaître,

Et, nous apprenant à te connaître, nous ont appris à penser et à parler pour nous-même,

Seigneur, nous te rendons grâces.

Fais, Seigneur, qu'héritiers de leur foi, nous sachions à notre tour la faire valoir devant toi, comme devant le monde, au regard de nos semblables, ceux qui nous sont proches comme aussi ceux qui nous sont lointains.

N'ayant rien qui ne nous vienne de toi, nous ne sommes rien, sauf par toi.

Apprends-nous, Seigneur, les mots qu'avec chaque génération il nous faut trouver pour dire tes bienfaits,

En prendre conscience sans nous en attribuer la gloire.

O toi qui, jadis, fut Dieu pour Abraham, et pour Isaac, et encore pour Jacob,

Comme tu fus Dieu pour Jésus,

Nous te prions de l'être aussi pour nous, aujourd'hui, dans notre communauté et, pour cela, donnes nous – naguère encore tu le fis à nos pères – les mots qu'il nous faut pour le dire ;

Ces mots nouveaux, libéré des grammaires de nos religions archaïques.

Apprends-nous, Seigneur, à ne pas l'oublier : ce n'est pas nos mérites que nous célébrons, mais ta grâce ;

Apprends-nous que ce n'est pas de notre foi que nous pouvons nous valoir, mais que nous célébrons ta fidélité ; de même,

Ce n'est pas à nos œuvres que nous pouvons nous reconnaître, mais à ta parole et par ta parole, et qu'en Christ, signe de ton alliance avec ta création et de ta passion pour toutes tes créatures, tu nous donnes une fois pour toutes.

Rien qui ne nous vienne de toi. Gabriel Vahanian

Bénédiction

Le Seigneur vous benisse et vous garde

Le Seigneur fasse resplendir sur vous sa lumière et vous accorde sa grâce

Le Seigneur tourne son visage vers vous et vous donne la paix.

Amen

 Psaume 137: 1-4

1 Sur les bords des fleuves de Babylone, Nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion. 2 Aux saules de la contrée Nous avions suspendu nos harpes.

3 Là, nos vainqueurs nous demandaient des chants, Et nos oppresseurs de la joie: Chantez-vous quelques-uns des cantiques de Sion!

4 Comment chanterions-nous les cantiques de l'Éternel Sur une terre étrangère?

Psaume 96: 1-3

1 Chantez à l'Éternel un cantique nouveau! Chantez à l'Éternel, vous tous, habitants de la terre!

2 Chantez à l'Éternel, bénissez son nom, Annoncez de jour en jour son salut!

3 Racontez parmi les nations sa gloire, Parmi tous les peuples ses merveilles!