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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

Pourriez vous me donner une liste des versets "pour" et "contre" la Trinité:
- Une liste de versets en "faveur" de la Trinité (Versets trinitaires),
et
- Une liste de versets en "défaveur" de la Trinité (Versets non trinitaires).

Merci!


Cher Monsieur

Tel quel il n’y a aucun verset trinitaire athentique dans la Bible.

La trinité (Dieu en trois personnes etc.) n’a été définie qu’à partir du 3e siècle ou tout à la fin du 2e par Tertullien.

Il y a bien sûr les derniers verset de Matthieu (Baptisez au nom du père du fils et du St E…) mais évidemment apocryphe

Un verset certainement aussi tardif dans une épître de Jean.

Pour le reste bien sûr, on peut parler du père, du fils, et du saint Esprit dans le même verset chez paul mais sans qu’il soit question de quoi que ce soit qui soit défini sur la nature de chacun et sur les relations entre les personnes.
Et de toute façon il y a un contresens profond dans le fait que le mot « fils » dans le Nouveau Testament désigne Jésus-Christ, fils de Dieu, alors que dans la trinité dogmatique de l’eglise, suivant Tertullien ce qui est désigné par « fils » n’est pas Jésus christ, mais le Logos, le vebe créateur de Dieu existant avant l’incarnation et qui s’est incarné donc dans un homme véritable Jésus Christ né de la vierge Marie

Le verset clé ensuite contre toute interprétation fautive de la Trinité est celui du deutéronome cité par le Christ dans l’Evangile et qui est la confession de foi du Judaïsme

Ecoute Israël, le Seigneur, notre Dieu, le Seigneur est UN (Marc 12:29)

Très amicalement à vous

 

 

L’incarnation, d’une façon générale, c’est cette idée d’un Dieu qui vient rejoindre sa créature humaine. Dieu ne reste pas lointain, transcendant, inatteignable, mais vient lui-même s’approcher de l’homme. Il se fait proche et choisit de venir partager en compatissant nos joies, nos peines, et notre condition. Cela est extrêmement original et je crois propre au christianisme. Dans la plupart des autres religions, Dieu reste lointain et souvent terrifiant, En Jésus Christ, Dieu vient rejoindre l’homme. La formule habituelle de l’incarnation est que « Dieu s’est fait homme » et on précise généralement « en Jésus Christ ».

En fait, cette formule n’est pas biblique. Ou plutôt est une déformation de Jean 1:14: « La parole a été faite chair ». Il est vrai que cette « parole » est la parole créatrice de Dieu dont le prologue de Jean dit qu’elle est Dieu lui-même. Et le mot « chair » dans la Bible désigne la personne humaine complète. Cette affirmation a entraîné des débats interminables depuis 2000 ans sur la manière avec laquelle Dieu pouvait se rendre présent en Jésus Christ. Cerrtains ont dit que Dieu venait prendre une simple apparence humaine en Jésus, d’autres que Jésus était un homme complet, mais sans volonté, intelligence ou âme propre, comme un corps qui aurait été piloté par Dieu de l’intérieur. Certains, et il y en a encore qui pensent ça, on prêché qu’en Jésus, Dieu lui-même venait souffrir, être crucifié, voire mourir sur la croix.

La théologie classique a toujours été ferme sur ce point que Dieu ne peut pas mourir, ni être proprement crucifié, ni même « devenir » ou se « transformer en » quoi que ce soit. Il est donc faux de dire que Dieu « devient » en homme; Dieu reste Dieu et ne peut pas mourir, même sur une croix. Si Dieu souffre de la croix, ce n'est pas directement, mais par compassion, parce que l'histoire humaine et sa créature ne lui sont pas indifférentes.

Il serait plus juste de dire qu’en Jésus Christ, Dieu vient s’unir à l’homme, il se rend présent en un homme complet, qui a une âme créé, une volonté qui lui sont propres, et dans une communion telle que la parole créatrice de Dieu se trouve pleinement présente et exprimée par Jésus Christ.

L’incarnation est ainsi une des plus belles affirmations de la théologie chrétienne: Dieu ne reste pas indfférent et lointain, mais il vient à la rencontre de sa créature pour être un Dieu aimant et compatissant. Mais c’est aussi un danger si on l’interprète comme un Dieu qui se viderait de sa divinité en cessant ainsi d’être Dieu.

Louis Pernot