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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

Venant d'une Eglise évangélique, je me sens mieux dans l'Eglise Protestante unie, mais j'ai peur de la pensée trop libérale de certains pasteurs.

« Je fréquente actuellement une église évangélique, cependant je me suis intéressé à l’histoire de l’Eglise et à la théologie protestante et je me trouve complètement en phase sur le plan théologique avec le courant luthéro-réformé ce qui fait que logiquement je devrais me tourner vers l'EPUDF, toutefois comme beaucoup de personnes je suis un peu freiné par le libéralisme théologique qui peut s’y trouver...
Vous qui êtes pasteurs quelles sont vos réflexions pour que cela ne soit pas un grand obstacle? »

Il y a des tendances diverses qui coéxistent au sein de l’EPUdF, parce que la conviction de tous est qu'il n'y a pas une et unique façon de croire d'interpréter la Bible, ou de pratiquer qui seraient justes, et toutes les autres mauvaises.


Et même au sein de notre paroisse de l’Etoile, nous avons la chance d'être deux pasteurs, et si moi, en effet, j’ai une théologie très « libérale » sur certains points, (mais très classique sur d'autres), ma collègue est plus classique. Elle ne me suit pas dans certains de mes excès rationalistes, et nous nous entendons très bien.

En fait l'important, c’est la faculté d’accepter que tout le monde ne pense pas forcément pareil, et qu'on peut écouter quelqu'un avec qui on n'est pas complètement en accord sans que ça pose de problème ni à lui ni à soi. Il faut avoir la souplesse de se laisser questionner par la prédication plutôt que d’y chercher un enseignement auquel il faudrait adhérer sans réfléchir. Si la prédication est intelligente, même si on n’y adhère pas entièrement il y a toujours quelque chose à y prendre, qui peut permettre de relancer sa propre réflexion, et peut-être même de permettre de mieux s’affirmer dans une autre direction que celle défendue par le prédicateur. La prédication est là plus pour stimuler, réveiller, faire réfléchir, montrer un aspect des choses, plutôt que de prétendre dire une vérité absolue, universelle et immuable.

Je crois que c’est à chacun de construire sa propre pensée, à partir de ce que l’on entend ici ou là. Chacun fait son miel comme une abeille qui butine en prenant ce qui l’intéresse et en laissant gentiment de côté ce qui ne lui convient pas.

L'important, c'est de cheminer avec le Christ, d'être en route dans sa foi, sans cesse en question pour que sa foi reste vivante et dynamique. Et de savoir que de toute façon, notre foi est toujours imparfaite, (comme celle du prédicateur), et que la seule chose qui nous sauve, c'est la grâce de Dieu, pas la doctrine. Vivons sous la grâce!

Louis Pernot